Publié le 6 Mar 2013 - 02:40
AGRO-BUSINESS EN AFRIQUE

 Un rapport révèle un marché potentiel de 1000 milliards de dollars à l'horizon 2030

La Banque mondiale a présenté hier son nouveau rapport sur l'Agro-bisiness en Afrique. Cette étude vise à mettre un terme à la pauvreté et aux importations des produits de base.

 

L’Afrique dispose d'un important potentiel dans le domaine de l'agro-business. C'est la conviction des experts de la Banque mondiale qui estiment dans un nouveau rapport, publié hier, que les agriculteurs et le secteur agroalimentaire africains pourraient générer un marché de ''1 000 milliards de dollars à l’horizon 2030''.

 

De l'avis des experts, cela est possible si ces agriculteurs parvenaient à élargir leur accès à des fonds supplémentaires, ''à l’électricité, à une meilleure technologie et à des terres irriguées en vue d’y cultiver des aliments à haute valeur nutritionnelle''. Cependant il faut que les ''gouvernements africains puissent travailler plus étroitement avec les exploitations agricoles, afin de nourrir la population urbaine croissante de la région'', note le rapport intitulé ''Croissance de l’Afrique : libérer le potentiel du secteur agroalimentaire''.

 

Les systèmes alimentaires de l’Afrique, actuellement évalués à ''313 milliards de dollars'' annuels à partir de l’agriculture, ''pourraient tripler si les gouvernements et les chefs d’entreprises procédaient à une refonte radicale de leurs politiques et de leur soutien au secteur, aux agriculteurs et aux exploitations agricoles, qui représentent ensemble près de 50% de l’activité économique africaine'', informe le document.

 

Appréciant ce rapport, Makhtar Diop, vice-président de la Région Afrique de la Banque mondiale, pense que le moment est venu de faire de l’agriculture et du secteur agroalimentaire africains un catalyseur pour mettre fin à la pauvreté. ''Nous ne pouvons pas exagérer l’importance revêtue par l’agriculture dans la détermination de l’Afrique à maintenir et à stimuler ses taux élevés de croissance, à créer plus d’emplois, à réduire de façon significative la pauvreté'', a déclaré l'économiste sénégalais. Pour ce faire, il faudra cultiver ''suffisamment de denrées alimentaires nutritives à bas prix pour nourrir ces familles et exporter ces récoltes excédentaires, tout en préservant l’environnement du continent'', a souligné l'ancien ministre sénégalais de l'Économie et des Finances.

 

50% de terres non cultivées

 

Faisant l'état des lieux, l'étude précise que l’Afrique détient pratiquement ''50% des terres mondiales non cultivées qui conviennent aux cultures vivrières, recensant jusqu’à 450 millions d’hectares non boisés, ni protégés, ni surpeuplés''. Ce qui fait que le continent utilise moins de 2% de ses ressources renouvelables en eau, par rapport à une moyenne mondiale s’élevant à 5%.

 

La conséquence de cette sous utilisation des terres est que les récoltes produisent ''systématiquement un volume nettement inférieur à leur potentiel et l’importance des écarts de rendement peut atteindre de 60 à 80%, s’agissant des cultures de soutien, comme le maïs'', signale le rapport. A cet effet, les pertes après récoltes atteignent ''15 à 20 % pour les céréales et sont supérieures pour les produits périssables, en raison des mauvaises conditions de stockage et du manque d’infrastructures agricoles'', ajoute la même source.

 

Concernant la filière riz, le document mentionne que le Ghana et le Sénégal sont deux importateurs de premier plan. Le Sénégal se montre ''compétitif parmi ses voisins, mais le pays souffre de la difficultés qu’éprouvent les agriculteurs à accéder aux terres, aux capitaux et aux financements pour accroître l’irrigation et les variétés de cultures appropriées'', révèle le texte.

 

 

PIERRE BIRAME DIOH

 

 

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