Les propositions du gouvernement font grincer des dents
Ça ferraille dur entre le ministre du Commerce Alioune Sarr et le Syndicat des travailleurs du fer représenté par son secrétaire général. Reçu hier par la tutelle, les ferrailleurs sont sortie plutôt amers de la rencontre.
Ils n'ont pas été satisfaits des nouvelles dispositions d'exportation du fer et de tous ses composants, qui leur ont été présentées au lendemain du conseil interministériel consacré au secteur, et n'ont obtenu aucune réponse clair quant à leur demande d'éponger leurs dettes auprès de leurs bailleurs étrangers. En réponse, le ministre a fait savoir aux intéressés que l'exportation va reprendre de manière ordonnée et stricte, car le gouvernement n'acceptera plus que les ventes se fassent sans collecte, et sans des organisations reconnues. Une mesure valable pour la SOMETA (Société métallurgie d'Afrique). Et les organisations légales et reconnues doivent accepter de vendre directement le métal à l’État.
En outre, Alioune Sarr a présenté aux acteurs un Projet de Protocole dans lequel le gouvernement a accédé à l'exportation de 69 containers bloqués au port et accepté de mettre des garanties pour l'achat de toute la production de fer. Cependant, a prévenu le ministre, ''un contournement des ferrailleurs n'est pas exclu'' si une des mesures n'est pas respectée. Concernant la dette à éponger par contre, les ferrailleurs ne sont pas fixés. ''Je ne prends pas des engagements pour éponger des dettes dont le gouvernement ignore l'origine'', a déclaré le ministre.
Selon le secrétaire général du syndicat, Maouloud Diakhaté : ''Si l’État ne peut pas nous venir en aide, la prochaine étape qui est la constitution d'organisation pour l'exportation du fer ne sera pas d'actualité et sera ratée d'avance. comment pouvons-nous nous organiser dans de telles conditions avec des dettes considérables contractées à tord et travers ?'' Il s'est plaint en outre de ce que là où des investisseurs étrangers les financeraient sur la simple base de la confiance, l’État, lui, demande ''beaucoup de garanties qui, à la limite, freinent toutes nos ambitions''.
Son collègue Aly Faye, porte-parole dudit syndicat, est inquiété par l'engagement de l’État à vouloir acheter la totalité de la production, étant entendu que son record d'achat est de 2 500 tonnes par mois contre une production globale de 15 000 tonnes par mois. Estimant que le gouvernement voudrait les presser à signer le Protocole d'accord, M. Faye réclame du temps pour mieux s'en imprégner. Venu soutenir le Syndicat affilié à sa centrale, le patron de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), Mody Guiro, dit être sceptique sur cette nouvelle loi d'orientation du commerce du fer. Il a néanmoins appelé les ferrailleurs à s'unir pour défendre leurs intérêts . Le projet de protocole a tout de même été remis au secrétaire général du Syndicat des ferrailleurs pour signature et sera renvoyé à la tutelle dans un bref délai.
Enquête
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