: L’AMS propose 8 pôles-territoires dénommés régions
L’association des maires du Sénégal (AMS) a publié cette semaine un mémorandum dans lequel elle propose un nouveau traçage administratif qui partage le pays en 8 pôles-territoires dénommés régions.
En lieu et place des 14 régions qu’elle trouve pléthorique, l’Association des maires du Sénégal (AMS) redessine le Sénégal. Si sa proposition est prise en compte par le gouvernement, le Sénégal pourrait être divisé en 8 pôles-territoires dénommés régions. Les membres de l’AMS ont formulé cette proposition à la suite d’un atelier tenu à Dakar les 16,17 et 18 août 2013. Et afin d'éviter toute équivoque, elle a apporté des précisions sur le concept retenu. ‘’La dénomination «pôle territoire» ne renvoie à rien de précis et rompt encore une fois avec les terminologies utilisées dans la sous-région ; aussi, devrait-on maintenir la dénomination région’’, soutient l’AMS.
Elle milite donc pour la promotion d’une bonne harmonisation du développement territorial par un «découpage rationnel». C’est dans ce cadre que les maires ont soutenu qu’aucun argumentaire solide n’étaye la suppression de l’arrondissement. Lequel reste une structure permettant de rapprocher l’administration des administrés, même s’il est précisé que les fonctions des sous-préfets pourraient être exercées par les élus.
Posant un regard critique sur l’acte 3 de la décentralisation, l’AMS a fait 19 propositions au chef de l’Etat pour une meilleure gestion de cette nouvelle étape. Mais cette réforme, tout comme la Charte de la décentralisation, ne devrait pas remettre en cause les acquis démocratiques enregistrés par les Collectivités locales lors des réformes antérieures. ‘’Il n’y a pas lieu de se précipiter et l’acte 3 ne doit pas faire reporter les élections locales de 2014’’, soulignent les maires du Sénégal. Ils préconisent d’approfondir la réflexion sur les grands axes de l’acte 3.
‘’L’acte 3 ne doit pas faire reporter les élections locales de 2014’’
Si cette réforme devrait transférer de nouvelles compétences aux Collectivités locales, l’AMS estime qu’il serait indispensable de renforcer leurs ressources humaines. Elle demande à ce niveau de recenser les experts disponibles dans chaque région, aussi bien parmi les élus locaux que dans la population en général. ‘’Cela permettrait de disposer d’un tableau exhaustif et diversifié en valorisant l’expertise locale dans la mise en œuvre de l’Acte 3’’, lit-on dans le mémorandum.
Les quartiers et les villages devraient être renforcés à travers l’élaboration de nouveaux statuts en vue de les adapter au nouveau contexte. Dans le même document, qui sera déposé sur la table du président de la République, les élus locaux du Sénégal demandent l’adoption des textes déjà élaborés sur le statut de l’élu local. Il est aussi demandé une rénovation de la fiscalité locale pour renforcer les ressources financières des collectivités locales. De même que la mise en place d’une «péréquation financière, horizontale et verticale», pour réduire les disparités entre collectivités. Les communes doivent aussi être orientées vers des mécanismes financiers innovants.
Quant au projet d’érection du département en collectivité territoriale, il a recueilli un accord unanime. Et à ce niveau, précisent les élus, il sera utile de renforcer la lisibilité des rôles de la région, du département et de la commune.