Publié le 16 Jul 2014 - 13:06
FINANCEMENT DES PME

Le FONGIP dégage sa feuille de route

 

Le Fonds de garantie prioritaire, chargé de faciliter l’accès au financement des PME, est entré dans sa phase opérationnelle. Ayant démarré avec 5 milliards, il se fixe comme objectif de lever 50 milliards sur le marché d’ici 2017.

 

Une année après son installation, le Fonds de garantie prioritaire (FONGIP) est désormais opérationnel depuis le mois de juin dernier. Son administrateur général Doudou Ka l’a fait savoir hier lors d’une rencontre de partage avec la presse. Créé en juin 2013, le FONGIP a pour mission d’installer ‘’de façon décisive et durable’’ une confiance entre le secteur bancaire et les privés, particulièrement les groupements de femmes.

Au Sénégal, il est constaté que les PME occupent 90% de l’activité économique mais ne captent que 10% du financement bancaire. Cette méfiance des banques est due au fait que les PME n’ont pas les garanties nécessaires et leurs dossiers sont très souvent mal ficelés. De ce fait, le besoin de financement est évalué à 500 milliards. Le Fonds se propose donc de pallier ces insuffisances. D’abord en apportant la garantie qui fait défaut, ensuite en accompagnant les demandeurs pour que leurs dossiers soient solides.

 Cependant, pour éviter le maximum de risques, la garantie ne peut dépasser 70% du montant. Le reste doit être supporté par la banque débitrice qui doit elle aussi partager le risque. Financé par des fonds publics, le FONGIP n’apporte de garantie qu’à une PME détenue au moins à 50% par un Sénégalais.

Dans le passé, le Sénégal a connu plusieurs Fonds qui n’ont pas donné de résultats probants. Les raisons des échecs sont à la fois techniques et politiques. Le FONGIP promet d’apporter une rupture pour éviter le sort de ses prédécesseurs.

‘’Le FONGIP ne sera pas politique’’, promet l’administrateur général. Ce dernier explique que contrairement au passé où ce sont les institutions qui accordaient directement les garanties, le Fonds a fait le choix de l’intervention en second rang. Cela veut dire qu’il appartient d’abord au solliciteur d’aller convaincre la banque de financer son projet. Et c’est par la suite que celle-ci, ayant besoin de se prémunir, s’adresse au FONGIP.

Une voix sur trois

L’autre élément est que l’organe de délibération qui accepte ou rejette les candidatures est composé de trois membres. L’administrateur, un expert recruté par appel d’offre et un représentant du ministère de l’Economie et des Finances qui en est le président. ‘’Sur les trois voix, je n’ai qu’une seule. Je ne peux donc pas décider de celui qui doit être financé’’, se justifie Doudou Ka.

Sur le plan technique, M. Ka révèle que les banques avaient l’habitude de filer leurs mauvais créanciers aux Fonds précédents. Pour éviter ces mauvaises surprises, le FONGIP s’est doté, si l’on en croit l’administrateur, d’une équipe aussi bien formée, sinon mieux que le personnel des banques. Ainsi, pour chaque dossier, il y aura une analyse profonde de la situation pour savoir sur quoi s’engager.

A l’heure actuelle, le Fonds a un capital de 9 milliards dont les 7,425 sont destinés à la garantie et à la bonification. Le montant mobilisé s’élève pour l’instant à 5 milliards. L’institution se fixe pour objectif de lever 20 milliards sur le marché international d’ici 2015 et d’atteindre les 50 milliards en 2017. Cette dernière somme permettra de mobiliser 250 milliards afin de résorber 150 à 250 milliards dans le gap de financement.

BABACAR WILLANE

 

 

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