Péril sur la ressource hallieutique
La pêche des juvéniles porte un énorme préjudice à l’économie maritime. Devant sa recrudescence, le ministre de la Pêche et de l’économie maritime a promis de corser les sanctions. “Nous avons beaucoup insisté sur la pêche aux juvéniles. Or, cette pratique est interdite. Sur instruction du ministre, les autorités administratives avaient pris des arrêtés et avaient envoyé des correspondances. Nous demandons que ces arrêtés soient appliqués, parce que la pêche des juvéniles est un danger pour la pêche des pélagiques”, a soutenu Omar Guèye, en tournée dans le département de Mbour.
Pourtant, les pêcheurs débarquent avec leurs produits sur le quai de pêche, malgré la sensibilisation sur les méfaits de la pêche de petites espèces pour l’avenir de la pêche qui est déjà compromis avec la rareté du poisson. Selon Hamed Wade, secrétaire général adjoint des acteurs de pêche au Sénégal, la sensibilisation est une bonne stratégie qui doit s’accompagner de sanctions fortes pour décourager les ‘’malfaiteurs’’.
A l’en croire, ‘’l’autorité centrale est interpellée pour éradiquer ce mal. Parce que l’avenir de la pêche dépend de la gestion de la ressource. Donc des sanctions doivent être prises à l’endroit des pêcheurs, des mareyeurs et de tous les gens qui sont impliqués dans ce processus. Donc, l’Etat doit bien augmenter le personnel du service de pêche qui souffre d’un manque de moyens humains et en équipement. En tant que pêcheurs, nous condamnons ces actes. Le pêcheur est têtu et dès qu’il va en mer et qu’il ne trouve pas de produit, il se rabat sur les juvéniles’’, martèle le pêcheur.
Cet appel a été entendu par le ministre de la Pêche qui promet de mener la guerre aux fossoyeurs de la pêche. ‘’Dès demain (aujourd’hui), le programme nationale de la sécurité en mer va être lancé, surtout du fait que le taux de pêcheurs disparus en mer varie autour de 95 personnes par année. Il y a un nouveau code qui va être voté. L’ancien code est sévère, mais le nouveau va être plus sévère. Nous ne voulons pas être dans une position de répression, mais nous voulons être compris par les acteurs. Si on laisse les juvéniles grandir, on pourra les pêcher et à un certain stade, ils pourront pondre et produire d’autres juvéniles. Donc l’autorité administratives va prendre des mesures nécessaires pour que force reste à la loi pour cette pêche interdite’’, répond le ministre de la Pêche.
A Mbour, les acteurs ont également interpelé le ministre sur la question de la transformation du poisson. Les transformatrices ont aussi soulevé le problème de l’adduction d’eau à Khelcom, le problème de désenclavement et le manque de financement. Le chantier du centre d’exposition des poissons de Joal, datant de 2004, n’a pas encore été livré, comme d’autres.
Le ministre s’est aussi rendu au centre d’exposition, où il s’est défoulé sur l’entrepreneur, du fait de la lenteur des travaux qui sont mal faits. ‘’Écoutez ! Vos joints ne sont pas bons et la pente aussi. Il ne faut bâcler le travail. Nos éléments vont faire le contrôle’’, lui a-t-il lancé. Ensuite, le ministre est allé à la rencontre des populations.
André BAKHOUM (MBOUR)