Faire de Thiès un pôle d’équilibre
La confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) a décentralisé ses activités d’information et de partage hier, dans la cité du Rail. Une occasion pour la structure de faire la promotion de l’activité économique à l’intérieur du pays.
La quatrième édition des journées économiques de la Cnes se déroulera, les 8 et 9 mai 2015, dans la cité du Rail. Elles permettront de réfléchir sur une démarche de positionnement de cette région comme pôle d’équilibre entre Dakar et les autres régions. ‘’Thiès apparaît de plus en plus comme un pôle d’équilibre, parce que Thiès se trouve à la croisée des chemins. Et de Thiès, vous allez dans toutes les régions. Avec un potentiel minier, agricole, maritime et touristique extraordinaire, nous pouvons compter cette zone parmi les locomotives du développement économique et social du Sénégal’’, a expliqué Mansour Kama, président de la confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), hier à Thiès, lors de l’atelier de suivi des journées économiques de la structure.
Toutefois, ‘’il y a des secteurs qui sont en train de souffrir : c’est le tourisme et la pêche. C’est pourquoi nous avons choisi Thiès pour abriter les journées économiques et qui vont prendre en charge aussi bien les questions de potentialités que l’état des lieux de ces secteurs-là. Ainsi que les propositions qui devraient venir renforcer celles qui devraient être discutées avec l’Etat pour permettre à ces secteurs pionniers dans le développement économique du Sénégal de retrouver un second souffle et de pouvoir préserver des emplois’’.
La Cnes fait la promotion locale
‘’Nous considérons que le développement local est le pilier du développement national’’, a ajouté Mansour Kama. Selon ses dires, le développement économique et social du Sénégal doit sortir de Dakar pour aller dans les régions. ‘'Nous avons voulu faire pionnière en la matière, puisqu’il a été question de démontrer, par la nécessité qu’il y avait de bâtir des espaces viables, que seuls des pôles économiques régionaux et qui assurent une certaine continuité aussi bien territoriale qu’économique pouvaient être la solution au problème de développement du Sénégal. Et c’est en cela que nous avons initié, depuis 2010, ces démarches de journées économiques qui permettent de rassembler tous les acteurs, qu’ils soient publics et privés d’une région donnée’’, a souligné M. Kama.
Le président a expliqué que sa structure veut apporter une contribution à la réflexion autour de l’idée selon laquelle le développement du Sénégal doit connaître une rupture par rapport au schéma classique. ‘’En intégrant la décentralisation dans la vision économique et sociale, on arrive à prendre en charge le développement de zones qui étaient jusque-là oubliées ou parce que le découpage administratif n’avait pas permis de faire profiter à ces zones de potentialités qui existent pourtant, mais qui n’ont jamais su être exploitées’’. La Cnes a également abordé la question du partenariat public-privé.
‘’Nous y avons ajouté la dimension collectivité locale, en disant que désormais, il devrait pouvoir aussi bâtir des partenariats avec les entreprises du secteur privé. Aussi faire les montages, en ce qui concerne les projets au niveau régional ou départemental et obtenir un accès au financement des projets de la région.’’ Et enfin l’emploi local qui devra, selon le président du Cnes, être au cœur des préoccupations.
Pour lui, la concentration sur Dakar qui ne représente que 0,3% du territoire est une aberration. ‘’Il faut corriger cela en permettant, à travers le partenariat avec les universités et les écoles dans les régions, d’offrir aux entreprises et aux investisseurs des ressources humaines qui sont adaptées aux besoins économiques.’’
NDEYE FATOU NIANG (THIES)