Publié le 20 Jun 2015 - 15:47
REMISE DU RAPPORT 2015 DE L’IGE

De l’huile et du Soleil à la table du Président

 

A la table de rupture de jeûne du Président, le menu était fourni. La Sonacos ou plutôt Suneor, la SSPP Le Soleil, le projet cœur de ville de Kaolack ainsi que d’autres agences ont été servis par l’Inspection générale d’Etat. Macky exige plus de contrôle et indexe les comités de suivi.

 

L’inspection générale d’Etat a remis hier officiellement au président de la République son rapport 2015. Le document est une synthèse des constatations et recommandations et couvre la période comprise entre le second semestre de 2014 et le premier trimestre de 2015. Il s’articule autour de la gouvernance administrative et celle économique.

S’agissant de la gouvernance économique, il a été noté de nombreux manquements dans la gestion des deniers publics. ‘’Les exemples concrets se réfèrent entre autres à la privation de la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos), actuelle Suneor, à la réalisation du projet cœur de ville de Kaolack et à la gestion de la société sénégalaise de presse et de publicité SSPP Le Soleil  et diverse agences d’exécution’’, relève d’emblée le vérificateur général d’Etat, François Colin.

Parmi les agences susmentionnées, on peut citer l’Agence Nationale de Relance des Activités économiques et sociales en Casamance (Anrac), l’Agence de l’Informatique de l’Etat (Adie), l’Agence sénégalaise pour la propriété industrielle et l’innovation technologique (Aspit) et l’Agence nationale d’insertion de développement agricole (Anida).

 ‘’Le présent rapport illustre combien certains agents publics sont peu soucieux des intérêts de l’Etat et d’une gestion rigoureuse des deniers publics. Si d’aucuns se servent de l’Etat, d‘autres malheureusement s’emploient à gaspiller ses ressources. Se pose ainsi la question fondamentale de notre rapport à l’éthique indissociable de la bonne gouvernance et du renouveau du service public. Ce renouveau ne peut s’opérer par la seule magie des textes, il se construit aussi et surtout dans l’esprit de la loi et l’intimité des consciences dans l’action quotidienne’’, le président de la République  Macky Sall dixit.

Après le constat, la recherche des causes. Le vérificateur général M. Colin les trouve dans l’absence de contrôle et d’application des textes. ‘’Il ressort de l’analyse de ces exemples concrets du rapport de 2015 que les origines de la mal gouvernance économique et financière sont à rechercher dans plusieurs domaines. Ceux-ci concernent notamment l’absence pernicieuse de contrôle, la conclusion par l’Etat de conventions et contrats parfois inéquitables, la récurrente irrégularité au plan de la gestion comptable et financière ainsi que la non-application des règles de passation des marchés publics’’, se désole M. Colin.

Partageant la même vision que M. Colin, le chef de l’Etat impute les manquements au ‘’caractère évanescent voire inexistant du contrôle qui aurait dû s’exercer’’. De ce fait, il invite à ‘’une réflexion sur l’implication des tutelles techniques dans le fonctionnement des agences, parce que, précise-t-il, la gouvernance est sous le contrôle des conseils d’orientation, de surveillance qui, en réalité, ne vérifient pas la pertinence des missions. Du coup, les agences sortent de tout contrôle’’. Macky Sall demande donc un contrôle plus serré à ce niveau, tout en évitant une omniprésence des ministères. ‘’Il faut voir les réformes à mettre en œuvre pour que les ministères aient la pleine tutelle sans bien sûr s’impliquer dans la gestion quotidienne de ces agences, mais que ces agences répondent aux missions qui leur sont confiées’’, suggère-t-il.

Il faut également que les commissions de suivi fassent leur travail. En effet, le président Sall a cité la commission de suivi dans la privatisation de la Sonacos comme ‘’exemple typique de la mal gouvernance’’, parce que ne s’étant réuni qu’une seule fois en 10 ans. Il a demandé le recensement de toutes les commissions de suivi, prévus dans  le cadre d’opérations de cession, de convention de partenariat ou de délégation de pouvoir. C’est dans cette même optique que de nouvelles mesures sont prises. ‘’Nous avons, pour mieux assainir les conventions signées çà et là, les mémorandums d’entente, décidé de les centraliser tous au niveau de l’Apix puisqu’on avait vu la disparité et l’iniquité des projets en défaveur de l’Etat’’, annonce-t-il.  

Toutefois, le rapport, ce n’est pas que des manquements, il y a aussi des avancées constatées depuis la présentation du rapport de 2014. C’est le cas par exemple de l’élaboration des textes de l’administration.

BABACAR WILLANE

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