L’Union des mareyeurs condamne la pratique du ‘’trempage’’
L’Union patronale des mareyeurs et exportateurs du Sénégal s’est réuni hier dans les locaux du service des pêches de Mbour pour discuter des maux qui minent la filière céphalopode (poulpe, calamar, seiche). Pays leader en matière d’exportation du poulpe, le Sénégal perd du poil de la bête et rétrograde au profit de la Mauritanie et du Maroc. Cette situation s’explique par une pratique malsaine appelée ‘’trempage’’, dénoncée par certains mareyeurs. Elle consiste à gonfler artificiellement le produit, en le trempant dans de l’eau ou de la glace.
Conséquence : cela nuit à la filière céphalopode et les produits ne garantissent plus la qualité. ‘’Nous voulons lutter contre ces pratiques malsaines, mais nous n’avons pas les moyens légaux pour le faire. Bien que les textes soient là, il y a un défaut d’application. Les gens gonflent le poulpe et il y a aucune sanction. D’un point de vue religieux, ce n’est pas bon. D’un point de vue économique, nous perdons en poids et en qualité. Le poulpe est un produit qui fait rentrer énormément de devises au Sénégal. Si nous y travaillons bien, nous pouvons gagner plus et mieux. C’est ça l’enjeu’’, explique Mactar Thiam, secrétaire général de l’Union.
Afin de mettre fin à cette pratique rétrograde qui mine l’économie, le Secrétaire invite à organiser et protéger la filière qui permet à des milliers de familles de subvenir à leurs besoins. ‘’On ne peut rien imposer aux acteurs. Cela ne sert à rien. Mais comme nous avons le pouvoir d’acheter, le pouvoir de financer, nous pouvons dire aux pêcheurs : voilà ce que nous voulons ; si vous ne respectez pas ces règles, nous n’achèterons plus vos produits. C’est cette approche que nous sommes en train de mettre en œuvre de manière consensuelle’’, dit M. Thiam.
KHADY NDOYE (MBOUR)