Publié le 25 Aug 2016 - 23:20
JO - BASKET

Moustapha Gaye crache ses vérités !

 

Bilan de la participation aux Jeux olympiques de Rio, son avenir à la tête de la sélection, l’équipe en question…, l’entraîneur des Lionnes de basket du Sénégal, Moustapha Gaye, a craché ses vérités lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi. Morceaux choisis.

 

Pas de regret

‘’Nous n’avons pas de regret par rapport à notre participation aux JO. Nous avions fait un stage de 45 jours à Dakar où nous avions 20 joueuses. A un moment donné, certaines devaient être éliminées. Ainsi, des cadres de l’équipe sont sorties, notamment Ndèye Sène, Ramata Daou... Pour cette dernière, sa non-sélection a suscité des commentaires. Il faut que les gens comprennent que Ramata n’est pas un cas spécial. C’est une Malienne de naissance qui a acquis la nationalité sportive sénégalaise. Mais ça ne lui donne pas un privilège plus que les autres. Elle est devenue sélectionnable et le choix revient à l’entraîneur. Il n’y a aucun regret sur le fait d’avoir choisi Bintou Diémé à sa place.’’

5 matchs et 5 défaites à Rio

‘’Nous avons enregistré 5 défaites en autant de sorties. Les matches les plus aboutis, c’était contre le Canada et la Serbie. C’est lié au style de jeu de l’adversaire. Le basket asiatique est différent de celui américain ou européen. Il fallait ainsi s’adapter. Et j’en profite pour vraiment féliciter mes assistants, ils ont fait un travail énorme de scouting. Chaque soir, la vidéo du match était faite par rapport aux informations à retenir. Mais il faut comprendre que le basket sur le plan mondial est difficile et délicat. Tout va très vite et il faut éviter d’être statique.’’

Critiques sur l’équipe

‘’Au sortir de ce tournoi, beaucoup de choses ont été dites par rapport à l’âge de l’équipe, à la préparation… L’objectif visé avec l’Etat du Sénégal et la Fédération de basket était d’aller se préparer (aux JO) pour conserver le titre africain en 2017. Ainsi, il devient facile de concevoir des résultats. Si maintenant une confusion est faite entre objectifs et prétentions, ça pose donc problème. Nous n’avons pas encore le niveau mondial. Quand je tenais de tels propos, les gens me disaient que nous avions de bonnes joueuses… Et ironiquement, je lisais hier (mardi) le coach Abdourahmane Ndiaye ‘Adidas’ qui disait la même chose,  vantant le potentiel du Sénégal.

Ce monsieur est mon aîné et je lui voue un grand respect, mais il faut faire attention sur certaines déclarations. Parce que s’il faut citer des joueuses qui jouent en championnat de 1ère division, on n’en a que deux : Astou Traoré et Mame Marie Sy. Les autres jouent au DUC, à l’As Ville de Dakar, en National (France), en 2e division espagnole… Croyez-vous que c’est cela le haut niveau ? Non ! Les autres équipes qualifiées aux JO ont des pensionnaires qui jouent chaque année l’Euroligue. D’autres évoluent dans la WNBA (ligue nord-américaine féminine de basket). Parler des joueuses serait facile pour moi. L’humilité voudrait que je reconnaisse, moi aussi, que je suis un entraîneur du championnat local. Je me contente de ce championnat où on jette des œufs, des sachets d’eau ou d’huile sur le terrain ; un championnat où un match est tout le temps arrêté… C’est ça notre niveau réellement.’’

Matchs de préparation ratés

‘’L’occasion que nous avions pour nous rapprocher du haut niveau était de faire des tournois dans des pays étrangers. Des tournois d’envergure, comme celui du Japon. Ceux de la Serbie et de la Turquie sont une étape de la préparation que nous avons loupée. Et c’est ça qui devait nous permettre de juger notre équipe, de mieux l’évaluer et de la rapprocher de ce qui se fait le mieux dans le monde. Il faut que les gens comprennent qu’au sortir de Rio, les déclarations d’intention ne servent à rien du tout (…). Il serait possible de gagner des matchs aux JO (…) après avoir gagné l’Afrobasket 2017, se qualifier au Championnat du monde, continuer à nous frotter aux meilleures, essayer de gagner l’Afrobasket 2019 pour aller aux JO 2020. Là, on pourrait prétendre, avec à la clé beaucoup de tournois, coller au peloton mondial.’’

Primes des joueuses

‘’Je suis désolé d’avoir appris à Rio que le ministre des Sports (Matar Ba, ndlr) avait fait une sortie pour affirmer que chaque athlète aurait reçu la somme de 10 millions F Cfa. C’est une communication qui a son importance, mais gênante. Je ne peux affirmer pour tout le monde (les autres disciplines). Mais je sais qu’au basket, chaque athlète a reçu 3 millions, représentant la prime de participation aux JO. C’est important de le préciser par rapport à l’opinion. Car ça peut prêter à équivoque. Les basketteuses ont leur famille et amis et les gens peuvent penser qu’elles ont récolté une telle somme alors que tel n’est pas le cas.’’

Intendance

‘’Sur l’intendance et l’organisation, tout a été bien fait de Dakar à Rio. Tous les acteurs impliqués sur ces domaines ont rempli leur mission (…). Nous étions vraiment la délégation la plus réduite. Ce sont des enseignements à tirer pour que la prochaine fois, on puisse prendre notre dû.’’

Point positif

‘’Je ne suis pas déçu. Je suis très content de la réaction d’ensemble de l’équipe, de la prestation des joueuses. Elles ont dit qu’elles apprenaient. Et c’est bien d’avoir compris qu’elles ont appris quelque chose au contact des meilleures. Et peut-être un jour, ça nous servira à avoir des victoires (aux JO).’’

Préparation

Il faut changer d’orientation dans notre préparation pour espérer un jour arriver au niveau mondial. On reste 45 jours dans un hôtel de la place. Mais on aurait pu faire 15 jours dans un  hôtel et utiliser la moitié du budget pour participer à des tournois à l’extérieur.

Il faut reconnaître que les autres pays font beaucoup plus d’efforts que nous sur ce plan. Hier (mardi), nous avons atterri à Dakar, après un voyage très difficile. Le directeur de cabinet du ministre des Sports était à l’aéroport. Il m’a transmis un message. Moi-même j’ai parlé au ministre par téléphone… Je pense qu’il y a de la volonté pour chacun de bien faire les choses. Il faut comprendre aussi qu’il y a des dysfonctionnements liés à notre pays en devenir. Il faut ainsi corriger ce qui doit l’être et consolider les acquis. Il y a certes des efforts réels qui ont été consentis. A Dakar, nous avons bénéficié d’un regroupement de qualité. Il nous a juste manqué les tournois de Serbie et de Turquie.

Cadres de l’équipe

Je souhaite que les cadres de l’équipe restent car gagner l’Afrobasket en 2017 sera très difficile. Vous avez vu l’équipe du Nigeria en tournoi préolympique ? Elle s’est renforcée et est de loin meilleure que celle de l’année dernière. Donc si nous aussi, nous ne nous renforçons pas et ne gardons pas les acquis, ce sera compliqué. Les Astou Traoré, Aya Traoré, Mame Diodio, Fatou Dieng…, il faut les motiver et chercher à avoir autour d’elles des jeunes très dynamiques pour la relève. Mais je pense qu’on a besoin de ces cadres pour gagner.’’

Avenir sur le banc des Lionnes

‘’Comme tous les entraîneurs, la stabilité de notre poste dépend des résultats. Ce n’est pas un problème de rester ou de partir. Je suis en réflexion par rapport aux possibilités offertes pour aller à l’Afrobasket 2017 dans les meilleures conditions. J’aurai peut-être l’occasion de discuter avec le DTN et le président de la FSBB. Accepter toutes les conditions aussi n’est pas une bonne chose. Il faut avoir plus de garanties. Si on reste sur les mauvaises choses de Rio, je pense qu’on va avoir beaucoup de problèmes. Mais si tout est clair, il n’y aura pas de souci (pour rester). Je serai avec l’équipe si les gens ont besoin de moi. Le plus important est d’avoir une équipe nationale capable de garder le titre de l’Afrobasket en 2017.’’

Grosses pointures à l’Afrobasket

‘’Nous avons une bonne équipe africaine. Et même pour ça, il faut faire attention au Nigeria, à l’Angola, au Mali, au Cameroun et surtout au Mozambique. Ce sont des équipes qui travaillent continuellement alors que nous, nous nous contentons de la volonté sans faire d’effort. Les 12 joueuses de Rio se sont données à fond. J’apprécie l’état d’esprit du groupe qui n’a baissé les bras à aucun moment. Sauf contre la Chine en 2e mi-temps où on a lâché trop vite, à cause d’un coup mental. Mais ce sont des leçons apprises. Pour le moment, c’est 50/50 entre nous et les autres. Il faut utiliser les 12 prochains mois à bon escient pour maximiser nos chances de remonter sur le podium.’’

OUMAR DEMBELE (STAGIAIRE)

 

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