Publié le 1 Feb 2012 - 02:33
MANIFESTATIONS A LA PLACE DE L’OBÉLISQUE

Quand la foule tonne plus fort que les leaders

De la place de l’Obélisque hier, la foule a voulu sonner la révolution contre le régime du président Wade. Une foule en effervescence qui a crié sa colère face à des leaders de l’opposition taxé de ‘’poltrons’’, ‘’d’homosexuels’’… et tutti quanti. La cassure était nette, ces manifestants n’écoutaient plus les leaders qui se sont tour à tour succédé sur le présidium de fortune dressé au milieu de la place de l’Obélisque. La rage à la bouche, les jeunes ont craché leur désarroi, eux qui ont voulu ‘’se rendre au Palais présidentiel’’. Youssou Ndour qui semble avoir compris très tôt ce message a presque axé son discours en ce sens. Il aura marché de la Médina à l’obélisque en décrétant au passage le départ du président Abdoulaye Wade dans la soirée d’hier. De quoi doper une foule agitée qui se fait de plus en plus pressante. ‘’Nous en avons marre des discours, arrêtez de parler, allons le déloger au palais’’, lance-ton de partout.

La manifestation est désarçonnée et ses éléments sont presque déconnectés les uns les autres. En atteste ce présidium de fortune, en fait, un baffle distillant souvent une musique aussitôt éteinte. Tout l’air d’un pilotage à vue. Pour l’heure, la foule maintient sa pression. Mais tout à coup c'est le désordre. Les leaders poussent allant vers la foule. Ça part dans tous les sens, Colobane brûle et respire difficilement.

Les premières détonations ont été comme un coup de pied dans une fourmilière. C'est la débandade totale. Les manifestants courent et s'engouffrent dans toutes les rues et ruelles. Le leader Mansour Sy Jamil se retrouve à terre, mais très vite il est sur ses deux jambes. Aminata Mbengue Ndiaye (Parti socialiste) perd…sa chaussure. Tandis que Moustapha Niasse, Tanor Dieng, Youssou Ndour se font conduire en catastrophe dans leurs véhicules respectifs par leurs gardes rapprochées. Les cris stridents rendent l’atmosphère électrique et chacun tente de sauver sa peau. Laquelle ne tient à ce moment-là qu'à un fil avec cette course effrénée vers des issues si proches et si éloignées. Chacun le sait et le garde bien dans la tête : il ne faut surtout pas tomber pour éviter d’être piétiné à mort. La fumée s’empare de l’endroit et comme des ‘’rats’’ pris dans un piège, d’aucuns tournent en rond pendant plusieurs minutes. Les éléments du Groupement mobile d’intervention (GMI) déployés par centaines sur les lieux ont tout quadrillé sauf l’axe jouxtant la grande porte de la maison du Parti socialiste. Mais en empruntant ce chemin, on les retrouve très vite au rond-point qui débouche sur le ministère de l’Habitat. Sauf qu’ici, les éléments de la police sont plus coopérants, ils laissent les gens passer. Il ne peut en être autrement parce que les manifestants n’ont que quelques issues à eux. Les blessés se comptent par dizaines. Sur le chemin du retour, plusieurs manifestants crient leur colère sur des leaders qu’ils ont taxé de ‘’peureux’’.

 

‘’Nous avons été infiltrés par des gens du régime en place et ce sont eux qui ont commencé la provocation qui a déclenché l’intervention des GMI. Désormais, il faut tenir compte de cette donne, ces gens sont partout et font tout pour faire foirer nos actions. Mais ils perdent leur temps car la pression sera maintenue’’. Il n’empêche que le mouvement Y en a marre a fait passer son message avant de demander à ses membres de rentrer chez eux. Pour Simon, le mot d’ordre est clair : ‘’Montrer à la face du monde que nous ne sommes pas violents. Dans un élan pacifique, nous allons faire partir le président Abdoulaye Wade’’.

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