Publié le 1 May 2020 - 04:53
COVID-19 A TAMBACOUNDA

Comment des funérailles ont disséminé la maladie

 

A Tambacounda, deux foyers de la pandémie ont été éteints. Il s'agit du village de Kanhambé, où habite le chef religieux qui, le premier, a contracté la maladie dans la région de Tamba. Il avait contaminé 9 individus aujourd'hui guéris. L’autre foyer est Ndindoly. Il a compté un cas, lui aussi guéri. À ce jour, c'est le village de Féténiébé qui compte le plus de cas positifs : 48 dont 1 guéri.

Si cette bourgade enregistre le plus grand nombre de positifs à la Covid-19, c'est en partie à cause des funérailles organisées à la mémoire de la maman du chef religieux précité. A cette occasion, plusieurs personnes des villages environnants de Kanhambé, surtout de Féténiébé, étaient venues présenter leurs condoléances au chef religieux et sont retournées, emportant avec elles la maladie.

Malgré cette situation, le médecin-chef régional de Tambacounda, Docteur Bayal Cissé, joint par téléphone, souligne que ses équipes sont à pied d’œuvre pour vaincre cette pandémie. "Aujourd'hui, les infirmiers, tout le monde veut être de garde au centre de traitement, tellement qu’ils sont déterminés et engagés", dit-il.

Le médecin-chef régional de Tambacounda confirme aussi que la région n'a pas enregistré de cas de Covid-19, ces trois derniers jours (les 27,28 et 29). Mais il souligne qu'il s'attend à de nouveaux cas, aujourd'hui, car 30 prélèvements faits dans le village de Féténiébé sont envoyés au centre de Kolda et les résultats sont attendus ce jeudi. Il confie que la prise en charge ne souffre d'aucune difficulté. ‘’Nous avons déjà 11 guéris et je suis sûr que, d'ici la fin de la semaine, beaucoup vont guérir. La seule vérité, c'est que nous n'avons pas un centre dédié aux épidémies’’, poursuit Dr Cissé.

Cette situation a amené la structure de santé publique à se réorganiser. Pour aménager le centre de traitement, une aile de la chirurgie a dû être fermée et une autre le sera, si le besoin se fait sentir. Mais ce qui est clair, c’est qu’aucun espace ne sera réservé à l'avance. Car l'hôpital est aussi là pour toutes les autres pathologies. "Heureusement, pour l'instant, nous n'avons pas de cas grave. Ce sont des cas simples, car c'est notre politique d'agir très tôt", souligne le médecin. Qui fait remarquer que plusieurs contacts ne sont pas signalés à temps. De ce fait, ils ont le temps de contaminer d'autres.

En plus, le docteur Bayal Cissé fait remarquer que le premier cas de la commune de Tambacounda - un agent de santé - est encore considéré comme un cas communautaire, parce que les prélèvements faits auprès de sa famille et de ses proches sont tous revenus négatifs. Par conséquent, on ne sait toujours pas comment il a contracté la maladie de la Covid-19.

S'agissant de l'équipement du personnel soignant, le centre de traitement de Tambacounda est bien loti car, selon Dr Cissé, hier matin, il a réceptionné un important lot de matériel pour une meilleure prise en charge des patients.

 

 

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