Publié le 7 Sep 2021 - 21:50
SAINT-LOUIS : POUR DE MEILLEURES CONDITIONS DE TRAITEMENT

Le SDT3S déterre la hache de guerre et menace 

 
Les infirmiers, infirmières et sages-femmes en ont marre de leur situation. Réunis à Saint-Louis en présence du secrétaire général du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (SDT3S), ces derniers ont haussé le ton pour déplorer le sabotage organisé par les autorités pour détruire leur corps dans le système.   Une forfaiture que les camarades de Cheikh Seck comptent combattre par tous les moyens légaux en leur possession.
 
 
Ils sont venus de tous les districts sanitaires de la région de Saint-Louis.  Infirmiers, ICP et sages-femmes, responsables locaux de la région de Saint-Louis du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (SDT3S) ont tous tenu à assister à la rencontre avec leur secrétaire général Cheikh Seck. Une occasion que ce dernier a saisie pour dénoncer jusqu’à la dernière énergie le manque de respect et de considération des autorités étatiques à l’encontre du corps paramédical. Sans gants, le syndicaliste en chef, a tiré à boulets rouges sur le régime du président Macky Sall qui ne fait rien pour améliorer leurs conditions d’existence et de travail.
 
‘’Depuis plus de vingt ans, rien n’a bougé dans ce corps. Nous sommes les grands oubliés, les parents pauvres du système sanitaire. On ne se soucie de nous que quand on veut nous créer des problèmes, en sortant des arrêtés nous interdisant de prescrire ceci ou cela. Pourtant, 70 à 80 % des populations viennent vers les infirmiers, quand elles ont des difficultés de santé, parce qu’elles ne peuvent pas accéder à un médecin ou l’avoir à leur disposition facilement. Le plus gros travail des structures sanitaires repose sur les épaules des infirmiers et sages-femmes. Mais, en retour, les autorités n’accordent aucun crédit à cette catégorie du personnel sanitaire.  Dans les zones les plus reculées du pays, vous ne trouverez que rarement un médecin, mais il y a toujours un infirmier ou une sage-femme pour soulager les populations. Alors, pourquoi le personnel paramédical veut être saboté et détruit comme des vauriens du système ?’’, a martelé Cheikh Seck.
 
Les paramédicaux, les grands oubliés du régime de Macky Sall
 
Le SG du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social de rappeler que ‘’si des maladies qui faisaient des ravages surtout chez les enfants sont complètement maitrisées et que les indicateurs sont au vert, c’est grâce à ce personnel qu’on veut reléguer au bas de l’échelle. Dans le cadre de la prise en charge, les agents n’ont reçu aucun avantage statutaire lié à leur fonction ou leur responsabilité. Leur salaire et leur carrière n’ont connu aucune évolution, depuis l’arrivée du président Sal. Au même moment, dans le secteur de la santé, d’autres travailleurs ont bénéficié des indemnités de responsabilité de plus de 250 mille F CFA, de spécialisation de 100 mille F CFA et une autre de 200 mille F CFA, soit un total de 450 mille F CFA d’indemnités pour une seule catégorie du personnel. On ne dit pas qu’ils ne le méritent pas, mais nous aussi, nous méritons quelque chose, parce que nous travaillons beaucoup et les autorités ne doivent pas nous traiter comme des esclaves ou des animaux’’, a-t-il dénoncé.
 
Avant d’ajouter que ce personnel paramédical a un plan de carrière, certains d’entre eux ont obtenu leurs diplômes de grande valeur académique, même de 3e cycle.
 
Depuis plus de dix ans, des réformes en santé ont été faites au niveau de la sous-région ouest-africaine et le Sénégal les a ratifiées et signées en 2009. Malheureusement, a expliqué Cheikh Seck, il tarde à reclasser le personnel sanitaire bénéficiaire de ces réformes. ‘’Plus grave, un décret est publié dans lequel il est écrit que les personnes déjà diplômées devraient suivre encore deux ans de formation pour pouvoir bénéficier de ce reclassement. De qui se moque-t-on ? Qui a élaboré ce document ? Qui cherche à détruire le corps des infirmiers ? Aujourd’hui, les agents sont démotivés et découragés. Maintenant, trop c’est trop et on va faire face’’, a tonné le syndicaliste. 
 
Le SDT3S en grève les 13 et 14 septembre prochains
 
Pour Cheikh Seck, le combat prend date à Saint-Louis et s’étendra sur le territoire national.  ‘’Dans les jours à venir, les infirmiers et sages-femmes suivront à la lettre ce que disent les textes. C’est-à-dire ne consulter qu’en présence d’un médecin, ne pas prescrire d’ordonnance médicale et se limiter tout juste aux pansements. Et on verra si les autorités peuvent respecter cela. Il y a combien de postes de santé et de districts à couvrir ? Ils ne sont pas en mesure de respecter leurs textes. Il faut qu’ils soient plus sérieux dans leurs décisions’’, a déclaré le SG du SDT3S. 
 
 A l’en croire, le dernier recrutement montre clairement la place négligeable du personnel paramédical dans la politique sanitaire de l’Etat. ‘’Trois cents médecins ont été recrutés pour 80 infirmiers d’Etat, alors que la demande est de 200 % plus importante dans cette catégorie. Si on veut construire un immeuble et que l’entreprise recrute six ingénieurs et deux ouvriers, le bâtiment ne verra jamais le jour. Malheureusement, c’est ce qui se passe avec nos autorités sanitaires’’, a déploré Cheikh Seck.
 
Raison pour laquelle il a annoncé une grève de 48 heures qui sera observée les 13 et 14 septembre prochains sur tout le territoire national, pour alerter et réclamer du respect pour leur corps de métier.
 
Ibrahima Bocar SENE (Saint-Louis)

 

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