Caritas Sénégal et Andu Nawle montrent des pistes
Tendre la main aux pauvres. C’est ce que fait l’association Andu Nawle Alternative et Caritas Sénégal, pour arriver à l’élimination de la pauvreté.
‘’Déconstruire la pauvreté et promouvoir une société juste et solidaire’’. C’est le thème choisi par Caritas Sénégal et l’association Andu Nawle Alternative citoyenne, pour célébrer la Journée mondiale pour l’élimination de la pauvreté prévue le 17 octobre. Car, pour le secrétaire général de Caritas Sénégal, l’ampleur et la complexité d’un tel défi requièrent la mobilisation de toutes les énergies. C’est pourquoi ils ont décidé de marquer, par diverses manifestations, la journée.
Selon l’abbé Alphonse Seck, il s’agit de déconstruire la pauvreté avec des investissements massifs dans l’éducation, la formation professionnelle et la santé. Mais aussi dans l’accès soutenable à l’eau, aux énergies renouvelables, aux ressources foncières et pastorales pour le développement de l’agriculture et de l’élevage, et de tous les autres secteurs porteurs de croissance durable et inclusive. ’’C’est des pistes d’actions sur lesquelles nous entendons agir aujourd’hui et demain pour participer durablement à promouvoir le développement de toutes ces personnes qui sont au cœur de notre initiative’’, soutient abbé Alphonse Seck, au cours d’une conférence de presse organisée hier.
Dans ce dessein, ils comptent organiser un panel le samedi 16 octobre à la Pouponnière de la Médina. Le secrétaire général de Caritas Sénégal rappelle que la communauté internationale est confrontée, depuis deux ans, à une crise sanitaire et socioéconomique sans précèdent, avec la Covid-19. Au Sénégal, les conséquences de cette pandémie sont d’autant plus négatives qu’elles s’inscrivent dans un environnement où les systèmes de productions agricoles, pastorales et piscicoles, piliers essentiels de la résilience, subissent fortement l’incidence des changements climatiques.
Pour lui, le sens de l’engagement de la Caritas s’explique par le fait que dans l’Eglise, on célèbre la Journée mondiale des pauvres. Cette dernière, renseigne abbé Seck, explicitement voulu par le pape François, a été promulgué par l’Eglise catholique depuis 2017. La prochaine journée sera célébrée le 14 novembre, avec pour thème ‘’Des pauvres, vous en aurez toujours’’. ‘’C’est une citation de l’Evangile de Marc, chapitre 14, verset 7. Mais malgré ce rendez-vous annuel, nous avons voulu nous associer avec Alternative citoyenne Andu Nawle, pour marquer la prochaine Journée mondiale pour l’élimination de la pauvreté. Tends la main au pauvre. La sagesse antique a fait de ces mots un code sacré à suivre dans la vie’’, fait-il savoir.
Selon lui, ces paroles résonnent encore aujourd’hui avec tout leur poids de signification, pour nous aider aussi à concentrer notre regard sur l’essentiel et à surmonter les barrières de l’indifférence. Parce que, dit-il, devant la pauvreté, ce qui nous guette toujours, c’est l’indifférence par rapport aux autres. ‘’La pauvreté prend toujours des visages différents qui demandent une attention à chaque condition particulière. C’est ce que nous allons faire avec le programme de cette journée. Nous allons situer aujourd’hui la pauvreté dans les formes dans lesquelles elle se manifeste. Il peut paraitre même provoquant, au premier abord, de célébrer le pauvre. Mais dans la proposition qui est faite, c’est une certaine vision de l’humanité qui, en réalité, nous motive. C’est de redonner à chaque femme, à chaque homme vivant dans la précarité, la conscience de sa propre dignité humaine. Car c’est cela qui est essentiel. La conscience qu’a chacun de sa dignité, même s’il est pauvre et même s’il vit dans la précarité’’, explique le prêtre.
A son avis, ce n’est pas un débordement d’activisme qui va supprimer la pauvreté, mais c’est avant tout une attention à l’autre, à la personne pauvre. Cela, nous ne devons pas le perdre de vue. Une attention qui anime et qui est soutenue par une véritable préoccupation pour sa personne. ‘’Notre conviction, c’est que les pauvres dont nous parlons ne sont pas des personnes extérieures à la communauté. Ils sont pour nous des frères et des sœurs avec qui nous voulons partager leurs souffrances pour soulager leur malaise et leur marginalisation’’.
Ainsi, il conseille le partage, car c’est cela qui renforce la solidarité et qui crée les conditions nécessaires pour parvenir à la justice.
VIVIANE DIATTA