À un an de sa clôture, la Bad liste les priorités du projet ‘’Pasa Lou-Ma-Kaf’’
Le Projet d’appui à la sécurité alimentaire dans les régions de Louga, Matam et Kaffrine (Pasa Lou-Ma-Kaf) est à une année de la fin de son exécution. L’annonce a été faite par la Banque africaine de développement (Bad) qui liste les priorités pour les 12 mois à venir, afin d’atteindre les objectifs escomptés.
Au Sénégal, la Banque africaine de développement (Bad) contribue à renforcer la sécurité alimentaire dans les régions de Louga, Matam et Kaffrine. Ceci, à travers le Projet d’appui à la sécurité alimentaire dans les régions de Louga, Matam et Kaffrine (Pasa Lou-Ma-Kaf), lancé en 2013 et qui doit s’achever en 2022. ‘’À un an de sa clôture, le projet met l’accent sur la finalisation de tous les travaux restants. Il s’agit des travaux de génie civil autour de quatre forages, l’aménagement de trois kilomètres de pistes et bas-fonds, la construction de cinq étables laitières, 17 hangars de stockage de fourrages, 10 bergeries, 10 poulaillers, 14 magasins de stockage et l’installation de 14 systèmes de pompage solaire. Il s’y ajoute la réhabilitation de 20 périmètres maraichers en arrêt de production, la protection de 9 bas-fonds par des activités CRS/DRS, l’entretien de 21 ouvrages de mobilisation d’eau, la réalisation de 7 km d’adduction d’eau, l’acquisition d’engrais et de semences subventionnés destinés aux petits aviculteurs’’, renseigne la Bad dans un communiqué rendu public ce jeudi.
En appui aux populations bénéficiaires du projet, face aux impacts de la Covid-19, la banque en charge du financement du développement du continent souligne qu’il est prévu un nouvel appui en matière de fourniture aux petits aviculteurs des intrants nécessaires à la reprise de leurs activités (poussins de chair, aliment volaille, médicaments, vaccins). ‘’Ils seront également dotés de 20 génisses laitières métisses, hormones et autres intrants d’insémination, 60 géniteurs ovins-caprins pour l’amélioration de la qualité des produits commercialisables. Le projet compte aussi mettre en place des kits d’irrigation, des motoculteurs, des semoirs, des arracheuses, des pulvérisateurs, des tricycles, des mangeoires, des abreuvoirs… ainsi que 50 unités de démonstration pour la production. Enfin, un appui sera apporté à sept centres de groupage et aux femmes transformatrices, afin d’améliorer leurs conditions de mise en marché de leurs produits dans quatre unités de transformation (dotation en emballages de qualité, labellisation des produits, marketing, etc.)’’, rapporte le communiqué.
Les objectifs du projet ‘’pleinement atteints’’
Il convient de noter que le projet a bénéficié d’un prêt de 1,3 million de dollars américains, soit environ 738 millions de francs CFA, du Fonds africain de développement, le Guichet de financement concessionnel du groupe de la banque et d’un don de 26,9 millions de dollars - environ 15,3 milliards de francs CFA - du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP, acronyme anglais).
En dépit d’un ralentissement observé ces derniers mois, en raison de la pandémie de Covid‑19, les objectifs du projet ont été ‘’pleinement atteints’’, avec un taux d’engagement budgétaire de près de 98 %, souligne le rapport de la Bad sur l’état d’exécution et les résultats du projet. ‘’Les principaux effets enregistrés dans la zone d’intervention du projet sont le financement des frais d’éducation et de santé, grâce aux ressources issues d’activités agricoles génératrices de revenus (fermes agricoles, bergeries, poulaillers, laiteries, étables, etc.), les facilités de déplacements entre les zones grâce à l’aménagement des pistes rurales, une meilleure disponibilité de produits alimentaires (de ferme et avicoles) et la présence, sur le marché, du riz ’Ndoucoumane’, à côté du riz de la vallée’’, poursuit le document.
Autres acquis du projet : la reconversion, en maraîchères, de vendeuses de charbon à la sauvette, l’accès facilité des écoliers aux produits laitiers, l’amélioration de la couverture médicale par l’enrôlement à la Couverture maladie universelle de 15 000 personnes grâce aux revenus agricoles et une meilleure sécurité alimentaire (eau et pâturages) du cheptel.
‘’Par ailleurs, la filière volaille locale, laitière, petits ruminants, rizicole et maraîchère a été soutenue. Au total, 13 magasins alimentaires ont vu le jour, ainsi que 12 postes vétérinaires de 15 étables, 100 poulaillers, 121 bergeries, deux laiteries, 46 fermes, six magasins et sept centres de groupage, sept magasins de stockage. Le projet a également permis de mettre en valeur 20 périmètres maraîchers destinés à des femmes et 22 bas-fonds aménagés de près de 3 000 hectares. Plus de 200 lots de matériel de labour et post-récolte, 20 motofaucheuses et des équipements de transformation et de commercialisation (batteuses, décortiqueuses) ont été offerts aux populations locales’’, lit-on dans le texte.
Enfin, le projet a renforcé les capacités de 50 000 agro-éleveurs, et 125 kilomètres de pistes et bretelles rurales ont été aménagées pour faciliter la connexion entre les infrastructures réalisées et le réseau routier national. ‘’Au-delà des avantages immédiats, la dynamique autour du projet s’est renforcée grâce aux activités génératrices de revenu, aux fermes créant plus de relations de solidarité intra et inter-villageoises et zonales entre les bénéficiaires’’, souligne le rapport de la Banque africaine de développement.
Selon la Bad, les revenus des producteurs de bas-fonds s’élèvent désormais entre 240 000 à 250 000 F CFA par an (pour un objectif de 240 000 à 1 000 000 F CFA au terme du projet). Les revenus des femmes des jardins ont atteint 100 000 F CFA (objectif fixé entre 80 000 et 240 000 F CFA au début du projet).
MARIAMA DIEME