Publié le 17 Nov 2021 - 02:38
BLANCHIMENT DE CAPITAUX ET FINANCEMENT DU TERRORISME

La presse économique à l’école de la lutte contre les crimes financiers…

 

Le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sont des délits qui affectent la stabilité financière d’un pays. L’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF) a tenu, dans le cadre de la lutte contre cette problématique, à renforcer les capacités des journalistes spécialisés en économie sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

 

Le blanchiment de capitaux consiste, selon le Groupe d’action financière (Gafi), à retraiter des produits d’origine criminelle pour en masquer l’origine illégale, de manière à légitimer des biens mal acquis. Ce processus et le financement du terrorisme ont des conséquences négatives sur l’économie.

‘’Le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ont des effets économiques, car ils peuvent saper l’intégrité et la stabilité des institutions et systèmes financiers, dissuader les investisseurs étrangers et perturber les flux des capitaux internationaux’’, a expliqué Habib Ndao, Secrétaire exécutif de l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF). La lutte contre ces fléaux est donc un ‘’impératif moral’’ et passe par la sensibilisation des populations. ‘’Des dispositifs efficaces de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sont essentiels pour protéger l’intégrité des marchés financiers et systèmes économiques’’, a affirmé M. Ndao.

Les médias sont directement concernés par cette lutte. Pour y participer efficacement, les journalistes ont besoin d’avoir la bonne information et les connaissances nécessaires sur la question. Ce séminaire de deux jours a pour objectif d’outiller les membres du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes) pour une ‘’meilleure sensibilisation et une meilleure promotion’’ de l’éducation financière de masse. ‘’Cette session de sensibilisation et de formation vise à renforcer les capacités des acteurs des médias publics et privés en tant que relais de l’OQSF pour une sensibilisation de masse sur la problématique du blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme’’, a dit Habib Ndao.

Il voit dans cette collaboration avec le Cojes ‘’une perspective de coopération plus efficiente au profit d’un secteur financier plus dynamique et plus inclusif’’. A en croire le représentant du ministre des Finances et du Budget, la problématique du blanchiment des capitaux est considérée comme ‘’une question taboue’’. Elle reste encore méconnue des populations en général et de la presse. ‘’Il s’agira, à travers ce conclave, de renforcer les capacités des professionnels des médias, plus particulièrement sur la problématique du blanchiment des capitaux et le financement terroriste. Et ce pour une meilleure diffusion des informations dans ce domaine’’, a déclaré Momar Diop, Président du Conseil d’orientation de l’OQSF et représentant du ministre des Finances et du Budget.

Le coordonnateur du Cojes a, pour sa part, salué la collaboration entre l’association et l’OQSF dans la mesure où, rappelle-t-il, ‘’la raison d’existence du Cojes est le renforcement des capacités de ses membres et le renforcement de la solidarité’’. Cette formation est donc d’une importance capitale, car elle va permettre aux journalistes de disposer de plus d’information sur cette problématique du blanchiment d’argent. ‘’En tant que journalistes et particulièrement journalistes  spécialisés dans le traitement des questions économiques, nous devons nous armer pour bien appréhender ces questions afin de bien informer les populations sur les conséquences néfastes du blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme’’, a dit Aliou Kane Ndiaye, Coordonnateur du Cojes.

Cet atelier de formation marque ainsi le démarrage officiel de l’édition 2021 des Journées de l’inclusion financière (JIF) sous l’égide de la BCEAO. Il se tient en collaboration avec la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), la Banque centrale des Etats de l’Afrique l’Ouest (BCEAO), le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment de l’argent en Afrique (Giaba) et l’Association professionnelle des opérateurs financiers (APBEFS). Pour la première journée, les échanges se sont articulés autour de trois sessions : ‘’Typologie et méthodes de blanchiment de capitaux et financement du terrorisme : cas pratiques et exemples’’ ; ‘’Concepts du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme’’ et ‘’Impacts économiques et sécuritaires du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme’’. Pour le deuxième jour, il s’agira de voir le ‘’Rôle et la place de la presse économique dans le dispositif de la lutte contre le blanchiment des capitaux’’ et ‘’Le financement du terrorisme’’.

Au terme des deux jours de formation, il est attendu des journalistes une collaboration avec les institutions publiques compétentes. Cela pour une bonne compréhension de la problématique et des enjeux de la criminalité financière. Mais aussi une meilleure sensibilisation des populations.

JEANNE SAGNA (THIES)

 

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