Publié le 23 Feb 2022 - 14:23
INSTITUT YUNUS EMRE

Pour faciliter l’échange culturel et artistique entre le Sénégal et la Turquie

 

L’institut Yunus Emre (EEE) à Dakar, le centre culturel turc, est officiellement ouvert. Il offre un enseignement de la langue turque aux personnes qui le désirent. Son objectif est aussi de faciliter l’échange culturel et artistique entre le Sénégal et la Turquie.

 

Le centre culturel turc s’installe officiellement au Sénégal. Sis à Fann, l’institut Yunus Emre (EEE) à Dakar est composé notamment de deux salles de cours, d’une salle de conférence qui peut faire office de  salle de projection de cinéma, d’une salle traditionnelle turque et d’un espace vert où est érigée une estrade pour les spectacles. Il offre des cours en ligne et en présentiel, informe la directrice de l'institut Yunus Emre à Dakar, Merve Isik Elsikma.

‘’Le but n’est pas que de présenter la culture turque. C’est aussi de reconnaître et de découvrir la culture sénégalaise. Pour nous, les cultures se complètent. C’est-à-dire, une culture ne suffit pas. On a besoin de voir la culture d’en face’’, a déclaré le président de l'institut Yunus Emre, Dr Seref Ates, hier, en marge de la cérémonie d’inauguration.

Ainsi, pour lui, l’objectif, c'est avant tout de se connaître mutuellement. Ceci permettrait aux deux pays de pouvoir augmenter leurs échanges économiques. ‘’L’institut devra faciliter la mise en relation des Sénégalais et des Turcs’’, dit-il. Fonctionnaire des Nations Unies à la retraite, Aminata Guèye a eu à travailler dans différents pays africains, particulièrement avec l’ambassadeur actuel de la Turquie au Tchad. Ceci lui a permis de découvrir les ressemblances entre la culture turque et l’Afrique, avec le Sénégal en particulier. Elle apprécie le partenariat qui existe entre la Turquie et les pays africains.

‘’J’ai apprécié l’humanisme des interventions de la Turquie et le respect avec lequel elle intervient. Parce que c’est bien de donner, mais quand on aide en respectant l’être humain, ça fait une différence. Les Turcs ont beaucoup de respect, beaucoup de connaissances technologiques et de techniques’’, a dit Aminata Guèye. ‘’Moi, je suis pour un partenariat d’égal à égal. Parce que chaque personne, chaque pays a des capacités. Peut-être, il y a quelque chose qui manque, c’est ça qu’on va donner aux étrangers pour qu’on puisse apprécier leur manière de faire’’. 

Elle souligne que les Turcs enseignent la religion à leur enfant dès le bas-âge. Et le Sénégal pourrait bénéficier de leur appui. ‘’Ils offrent un enseignement de qualité pour une bonne maîtrise du Coran. On peut créer un projet d’appui assez structuré pour les différents instituts ou petits Daaras qu’on a ici au Sénégal, pour que les enfants puissent apprendre le Coran, mais aussi avoir un métier après’’, suggère-t-elle. 

Sur le plan économique, dit-elle, ‘’beaucoup de gens achètent des marchandises en Turquie pour venir les vendre ici. Ça, c’est surtout au bénéfice de la Turquie. Mais il faut aussi voir ce qu’on peut prendre ici pour le vendre là-bas’’.

Pour sa part, l’ambassadeur de Turquie au Sénégal, Ahmet Kavas, a informé qu’il y a entre 2 000 et 3 000 citoyens turcs résidant au Sénégal, en plus de ceux qui viennent pour des projets, des travaux d’une durée de trois mois à une année. Selon lui, en Turquie aussi, l’on compte à peu près de 5 000 Sénégalais dont 1 000 étudiants, des commerçants et des hommes d’affaires. De plus, il indique que dans le monde, après la France, les joueurs sénégalais sont plus présents en Turquie. ‘’Il y a 76 footballeurs professionnels sénégalais dans nos équipes locales’’, a-t-il indiqué.

Les relations diplomatiques entre les deux pays ne datent pas d’hier. ‘’Nos relations ont commencé en 1909, avec un consul honoraire basé à Dakar. Après l’indépendance, nous avons créé notre ambassade. Cette année, c’est le 60e anniversaire de nos relations’’, a-t-il salué.

Chaque année, l’institut Yunus Emre édite un agenda culturel pour faire connaître la culture turque. Alors que le thème de l’année dernière portait sur la musique turque, la ‘’Maison turque’’ est choisie cette année. Elle a fait l’objet d’une exposition. Celle-ci a montré la construction de l'évolution de cette maison dans le temps. ‘’A l’origine, c’est une tente, mais très fonctionnelle. Vous avez une chambre qui est très bien utilisée dans une grande harmonie. C’est une maison composée de deux étages avec une petite cour entourée de murs. Au rez-de-chaussée, il y a le lieu de travail et de cousinage. Et à l’étage, c’est le lieu où on va vivre’’, a expliqué Aliriza Karabag qui a joué le rôle de commissaire d’exposition. ‘’La Maison turque prend sa forme suivant les besoins de la dame. Donc, le maître de la maison, c’est madame’’, explique-t-il.

 L’institut Yunus Emre, c’est un organisme lié à la fondation qui, non seulement organise des travaux d’enseignement de la langue turque aux étrangers dans les centres fondés à l’étranger, mais contribue aussi aux travaux scientifiques et gère des activités culturelles et artistiques. Il compte 64 centres dans 53 pays. Celui du Sénégal est le 9e en Afrique, après ceux implantés en Egypte, au Maroc, au Soudan, en Afrique du Sud, en Somalie, en Tunisie, au Rwanda et au Nigeria.

BABACAR SY SEYE

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