Publié le 10 Apr 2022 - 21:55
BILAN DE MACKY DANS LE SECTEUR DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Les syndicats entre satisfaction et frustration 

 

Globalement, les efforts consentis par le gouvernement dans l’enseignement supérieur sont jugés satisfaisants par certains universitaires. Cependant, ces derniers dénoncent, entre autres, les retards accusés dans l’acquisition des infrastructures, l’insuffisance du nombre d’enseignants recrutés dans des universités  comme Assane Seck.

 

En 2013, une année après l’accession du président Macky Sall au pouvoir, une concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur a été organisée. Soixante-dix recommandations étaient sorties de cette rencontre. Ainsi, selon Oumar Dia du  Sudes, sur la base des réclamations des enseignants, les projets du gouvernement devaient porter sur la réalisation d’infrastructures, le recrutement du personnel, la professionnalisation et la réorientation du système vers les STIM (science, technologie,  ingénierie et mathématiques).

Neuf  ans après, le président a convoqué à nouveau la communauté universitaire. Ce, pour ‘’les voies et moyens d’améliorer’’ le système d’enseignement supérieur, ‘’à la hauteur des ambitions du gouvernement et au plus près des réalités actuelles’’.

Ainsi, Macky Sall a exposé ses actions en faveur du système. Sur la question de l’élargissement de la carte universitaire, le secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), Malick Fall, estime que le président Sall ‘’peut s’en féliciter’’.

En effet, il a relevé que la carte universitaire a été élargie, avec la construction de l’université du Sine-Saloum, mais également l’université Amadou Makhtar Mbow de Diamniadio. Il s’y ajoute les Isep dans les régions. Il y a aussi le projet de construction de l’université de Matam et du Sénégal oriental, sans compter l’innovation majeure, en l’occurrence l’Université virtuelle du Sénégal (UVS).

D’ailleurs, dans ce sens, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Cheikh Oumar Hann, note que l’élargissement de la carte universitaire s’apprécie de deux façons : couverture géographique et en termes de besoins. ‘’Aujourd’hui, des résultats palpables sont obtenus’’, dit-il.  Donnant l’exemple du cas de l’UVS, il estime qu’en matière de couverture nationale, ‘’le problème est réglé’’. ‘’Il y a un espace numérique ouvert (Eno) dans chaque département. Comme l’a dit le président, aujourd’hui, un étudiant peut naître dans une région et y faire toutes ses humanités jusqu’à l’université et y trouver un emploi. A l’UVS aussi, en termes de diversification des filières, il y a des offres de formation qui n'existent pas ailleurs’’, apprécie-t-il.

En outre, sur l’aspect budgétaire, les professionnels de l’enseignement supérieur se disent aussi satisfaits. Malick Fall : ‘’Il faut également se réjouir du fait qu’en 2012 déjà, le budget de l’enseignement supérieur s’élevait environ à 150 milliards F CFA. Aujourd’hui, nous sommes à 241 milliards  de francs. Ce qui veut dire qu’il y a une augmentation de 58 %’’.

Parmi les prouesses du gouvernement actuel, il y a par ailleurs le recrutement de 200 personnels d’enseignement et de recherche (PER).  

Manquements 

Cependant, aux yeux de M. Fall, ‘’ces réalisations ne doivent pas cacher les difficultés qui existent’’. Parmi lesquelles il dénonce notamment la non-livraison à date échue des infrastructures. ‘’Ce retard-là a un impact négatif sur la productivité de l’enseignement supérieur. Mais de plus, cela fausse le programme et les prévisions prévues par les universitaires pour redimensionner les universités’’.  Ainsi, d’après lui, cela constitue ‘’un des points faibles’’ du bilan du président Sall.

Même son de cloche chez Oumar Dia, qui a d’ailleurs boycotté la rencontre. ‘’Nous avons estimé que ce qui allait être dit n’est pas nouveau par rapport à ce qu’on a discuté en 2013. Donc, il n’y avait qu’à matérialiser cela. L’expérience que l’on a avec ce gouvernement-là, c’est qu’il ne faut pas juger sur des paroles, des engagements. Il faut les juger sur les actes’’, dit-il.

‘’Depuis 2013, il fallait que chaque région du Sénégal accueille un institut supérieur d’enseignement professionnel par rapport à la réalité, aux métiers dont on a besoin. Cela n’a toujours pas été fait. De plus, alors que l’on parle de professionnalisation de notre système, les cinq Isep n’ont accueilli que 1 080 bacheliers, cette année. On est très loin du compte, sur près de 70 mille bacheliers’’.

Pour sa part, au-delà des retards accusés dans l’acquisition des infrastructures, Malick Fall s’interroge sur l’adéquation du modèle économique dans les universités et demande l’évaluation des politiques publiques qui sont proposées au niveau de l’enseignement supérieur. 

De plus, malgré l’augmentation du recrutement des enseignants, les problèmes demeurent. A l’université Assane Seck de Ziguinchor, le nombre d’enseignants ne suffit pas. ‘’On n’a pas respecté les normes fixées par l’Unesco, parce qu’elle dit qu’il faut un enseignant pour 30 étudiants. Or, quand vous  prenez 186 enseignants, on a moins le quart’’, regrette Mamadou Badji. ‘’Ce qui fait que la plupart des cours et travaux dirigés sont assurés par des vacataires. Et le poids de ces derniers dans les apprentissages est tellement important que ça obère le budget’’, a-t-il ajouté.

En outre, le taux d’hébergement des étudiants ne dépasse pas 1 %. 

BABACAR SY SEYE

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