Pour la transformation du système alimentaire mondial
L'Alliance mondiale pour l’avenir de l’alimentation a publié ‘’La politique de la connaissance : comprendre les données probantes en faveur de l’agroécologie, des approches régénératives et des pratiques alimentaires autochtones’’. Ce rapport interactif présente des données sur la manière dont l’agroécologie, les approches régénératives et les pratiques alimentaires autochtones permettent de transformer les systèmes alimentaires en Afrique et dans le monde entier.
Kenya, Ouganda et Sénégal : voilà les trois pays ayant servi d'étude, afin d'en arriver à l'élaboration du rapport sur l'agroécologie publié par l'Alliance mondiale pour l’avenir de l’alimentation. Il prône "la transformation du système alimentaire dans le monde et en Afrique plus particulièrement".
En effet, en analysant les aspects de rendement, de mise à l’échelle, de viabilité et de bien-être, des spécialistes de quinze pays ont uni leurs efforts pour remettre en question le maintien du statu quo dans la recherche, la politique et les prises de décision sur la gestion des systèmes alimentaires. Ce rapport, disponible pour la "première fois en français", révèle que le système alimentaire industrialisé constitue l’un des "principaux facteurs de stress pour la santé de la planète", contribuant à près d’"un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre" et entraînant une "perte de biodiversité de 80 %".
En contraste, l’agroécologie, les approches régénératives et les connaissances autochtones offrent des possibilités vers des systèmes alimentaires durables et contribuent à une relation réparatrice entre les personnes et la nature. Les données en faveur de ces pratiques, bien qu’abondantes, ne sont néanmoins pas priorisées dans les politiques ou les budgets gouvernementaux, en raison des limites des cadres d’analyse traditionnelle.
En outre, les auteurs et les autrices du rapport estiment que "le scepticisme finit par freiner la transformation dont les systèmes alimentaires ont besoin de manière urgente". Ils rappellent ‘’que nous devons collecter des données probantes diversifiées et en tenir compte dans nos prises de décision sur l’avenir de l’alimentation. Faute de quoi, les solutions que nous concevrons seront inefficaces et décontextualisées, incapables de répondre aux grands défis mondiaux auxquels nos sociétés sont confrontées".
‘’L’agroécologie, les approches régénératives et les pratiques alimentaires autochtones représentent des solutions systémiques qui offrent déjà des résultats positifs en matière de santé humaine et de nutrition, donnent un sentiment de dignité et un but à atteindre, garantissent la justice sociale et encouragent l’action climatique sur tout le continent africain et pour des millions de personnes dans le monde’’, assure Lauren Baker, Directrice principale des Programmes à l’Alliance mondiale pour l’avenir de l’alimentation.
Poursuivant son propos, elle ajoute : ‘’Ce nouveau matériel permettra aux organisations donatrices et aux équipes de recherche de tirer parti du pouvoir transformateur de l’agroécologie, des pratiques autochtones et régénératives, et d’accélérer le changement à un moment où il est plus que jamais nécessaire.’’
Quant à l'Alliance mondiale pour l’avenir de l’alimentation, c'est une organisation stratégique composée de fondations philanthropiques qui travaillent ensemble et avec d’autres partenaires, dans le but de transformer les systèmes alimentaires aujourd’hui et pour les générations futures.
MAMADOU DIOP