Publié le 18 Jun 2022 - 16:17
MATAM

L'APSFD vole au secours de la microfinance

 

L’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Sénégal (APSFD) était à Matam, ce jeudi, dans le cadre de sa tournée de sensibilisation dans le nord du pays. Des échanges avec les acteurs locaux du secteur ont permis de déceler les nombreuses difficultés de recouvrement auxquelles sont confrontées les institutions de microfinance.

 

La ville-carrefour de Ourossogui, véritable poumon économique de la région, regroupe en son sein plus de 80 % des services financiers décentralisés agréés dans la circonscription administrative de Matam. Mais la plupart des agents de ces institutions ignorent l’existence de l’APSFD, de même que les clients. Prétexte suffisant pour l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Sénégal d’organiser une mission d’information et de sensibilisation dans la zone nord du pays.

Durant les deux jours, la délégation a multiplié les rencontres avec les membres et des séances d’explication dans les radios communautaires. À la fin des activités, c’est un sentiment de grande satisfaction qui a habité Sidy Lamine Ndiaye, le directeur exécutif. ‘’Je suis entièrement satisfait de la présence massive des membres, mais surtout de la qualité des débats, a-t-il souligné d’emblée. Les objectifs que nous nous étions fixés ont été atteints, car nous avons réussi à partager des informations importantes avec nos partenaires qui sont les agents des SFD, les élus des SFD, mais aussi les autorités administratives et locales. Cette rencontre a permis de donner les informations sur les performances et sur les réalisations du secteur de la microfinance, mais aussi de montrer le rôle important des institutions financières dans le financement de développement au niveau national’’.

Le recouvrement ou le chemin de croix

La grande superficie de la région de Matam est souvent un obstacle de taille pour les institutions de la microfinance, notamment. Rallier les villages et les hameaux pour recouvrer les échéances est un véritable parcours du combattant. Les petites entités ne disposent pas de moyens de locomotion.

Selon le coordinateur régional du ministère de la Femme, M. Sy, il faut faire un plaidoyer pour doter les mutuelles de moyens de locomotion. ‘’Le recouvrement se fait dans des conditions très difficiles, souvent par charrette, sur des centaines de kilomètres, avec tout le risque que cela comporte. Les SDF tels que le Crédit mutuel du Sénégal ou l’Acep disposent de voitures pour le recouvrement, mais ce n'est pas le cas pour les mutuelles’’.

Pour le chef d’agence de l’Acep, accorder un même traitement pour toutes les agences est une erreur, car ‘’pour les agences implantées à l’intérieur du pays, le recouvrement est plus fastidieux à cause des longues distances. En guise d’illustration, pour l’agent qui est à Matam, il peut quitter son domicile à 6 h du matin pour aller au recouvrement et ne rentrer que vers 22 h. Les routes sont impraticables’’.

‘’Tous les crédits sont à rembourser’’

Si les taux d’intérêt ont été jugés excessifs, cela n’a pas été un frein pour les populations de contracter des crédits auprès des SDF. Mais c’est le remboursement qui constitue le gros du problème, d’où la précision tonique du directeur exécutif : ‘’On a eu des situations d’impayés, même si ce n’est pas encore alarmant. Car le portefeuille à risque tourne autour de 5 % et c’est normé par la réglementation. Vous savez, c’est un mauvais crédit qui fait des impayés. Nous avons demandé aux agents de la microfinance de faire une très bonne étude de dossier de clients avant d’octroyer le crédit. Car si on parvient à faire une étude judicieuse, c’est quasiment 90 % des problèmes d’impayés’’, assure Sidy Lamine Ndiaye.

Évoquant les fonds distribués sous le couvert des hommes politiques, le directeur exécutif s’est voulu clair : ‘’Les crédits doivent être remboursés ! En général, c’est avec les clients orientés par les hommes politiques qui leur disent qu’ils ont un fonds au niveau des institutions financières  et que ce n’est pas remboursable, car étant des fonds politiques. C’est ce type de discours qui crée des impayés.’’

Sur le plan de doléances, des sessions de mise à niveau des agents ont été sollicitées pour permettre une meilleure maîtrise du montage de dossiers de  crédit. Des demandes que l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés compte éplucher avec son top management à la fin de la tournée, ce week-end.

DJIBRIL BA (MATAM)

 

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