La BCEAO augmente son taux directeur de 25 points de base à 3,25 %
Les taux directeurs sont les taux d’intérêt fixés par les banques centrales pour les prêts qu’elles accordent aux banques commerciales en échange de titres de garantie. La BCEAO vient de décider d’augmenter le sien, pour lutter contre l’inflation qui mine les économies des pays de la sous-région.
Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a choisi d'augmenter les taux directeurs de la Banque centrale de 25 points de base, à partir du 16 septembre 2023, portant ainsi le principal taux directeur de 3,00 % à 3,25 %, a-t-on appris ce mercredi de l’institution, suite à sa réunion ordinaire de ce 6 septembre 2023, tenue à son siège de l’avenue Abdoulaye Fadiga, à Dakar.
Cette politique monétaire restrictive – par la hausse du taux d’intérêt appliqué par les banques commerciales - cherche à ralentir l’inflation en freinant la demande et à éviter le risque d’un glissement à la hausse persistante des anticipations d’inflation.
‘’Cette décision intervient à un moment où la région est confrontée à une série d'incertitudes croissantes, à des pressions inflationnistes persistantes, à une augmentation des conditions financières sur les marchés internationaux et à une moindre mobilisation de ressources extérieures’’, explique l’institution d’émission monétaire.
L'objectif de cette hausse des taux directeurs, selon elle, est de ‘’prévoir et de contrôler l'impact de ces facteurs de risque sur les perspectives macroéconomiques de l'Union’’. La BCEAO augmente de manière exponentielle ses taux directeurs depuis la vague d’inflation qui frappe les pays de l’UEMOA, suite à la pandémie de Covid-19 et à la guerre russo-ukrainienne qui a perturbé les circuits d’approvisionnement et fait renchérir le coût de plusieurs produits.
La BCEAO, dirigée par l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, avait procédé à un relèvement de 25 points de base de ses taux directeurs, le 16 décembre 2022, après les hausses successives de même ampleur enregistrées les 16 juin et 16 septembre 2022. Dans les pays de l’UEMOA, ‘’l’inflation a continué à baisser à la faveur de la hausse de la production de céréales et de la baisse des prix des produits énergétiques et alimentaires importés’’, a expliqué le gouverneur de la BCEAO et président du Comité de politique monétaire. Le taux d’inflation s’est situé à 4,0 % durant le deuxième trimestre de 2023, après 5,8 % pour le trimestre précédent.
En juin 2023 pourtant, le gouverneur, lors de son allocution devant le CPM, avait souligné que les tendances étaient à nouveau favorables à propos de l’inflation. ‘’L’inflation a continué à décélérer, à la faveur notamment de la hausse de la production de céréales et de la baisse des prix des produits énergétiques et alimentaires importés. Cette orientation a également été portée par les actions des États pour lutter contre le coût de la vie et celle de la Banque Centrale sur la demande globale’’, disait-il.
Toutefois, il avait en même temps évoqué ‘’les risques qui entourent les perspectives à court et moyen termes’’. Les taux directeurs sont les taux d’intérêt fixés par les banques centrales pour les prêts qu’elles accordent aux banques commerciales en échange de titres de garantie. Lorsqu’ils augmentent, les taux d’intérêt des banques commerciales augmentent également, ce qui peut entraîner une hausse du coût du crédit et donc une baisse de la consommation et de l’investissement des particuliers et des entreprises. Cela peut également affecter négativement la capacité d’emprunt des États.
Amadou FALL