Acteurs politiques, jeunes et femmes à l’école de la prévention des violences

Pour prévenir les violences électorales, les acteurs politiques de tous bords, y compris des hommes et des femmes de médias, ont participé, ce mardi, à une session de formation. L’objectif est d’échanger sur les enjeux de l’élection présidentielle qui se pointe à l’horizon. Une formation organisée par le comité d’appui et Soutien au développement économique et social (CASADES), en collaboration avec le WANEP. Une session qui s’inscrit dans la prévention pour un scrutin « sans violence ».
Le constat général est qu’en Afrique et particulièrement au Sénégal, les élections, quelle que soit leur nature, enregistrent de la violence sous toutes ses formes telles que la violence verbale, physique, psychologique, structurelle. A cela s’ajoute les manipulations de la jeunesse via les réseaux sociaux, les discours haineux et les injures. C’est ainsi que le comité d’Appui et de Soutien au Développement Economique et Social (CASADES) en collaboration avec le WANEP ont décidé de conscientiser les acteurs politiques de tous bords, y compris des hommes et des femmes de médias pour prévenir la violence et œuvrer pour des élections libres, transparentes et démocratiques, à travers une session de formation.
Elle a pour objectif principal de conscientiser les acteurs politiques de tous bords, mais aussi les jeunes sur les enjeux politiques en période électorale, comme la violence dont ils sont les principales victimes ou sont les auteurs. Il s’agissait donc d’outiller les participants afin qu’ils deviennent des ambassadeurs de paix au sein de leurs communautés respectives.
L’autre constat est que nombre de partis politiques sont fondés sur des bases ethniques et régionalistes. Les dissensions créent un risque de division entre différentes communautés affiliées, avec le potentiel de conflits intra ou intercommunautaires. Cette fragmentation du paysage politique autour d’un enjeu de transition de pouvoir au sommet de l’État engendre des difficultés de concession et de compromis entre acteurs politiques.
Par conséquent, ces derniers sont prêts à user de tous les moyens pour atteindre leurs objectifs, y compris des discours d’incitation à la haine ou à la violence. De plus, ces discours d’incitation à la haine sont amplifiés par les médias sociaux, qui sont difficiles à réguler ou contrôler et qui constituent aujourd’hui la première source d’information des jeunes. C’est pourquoi, les candidats et leurs équipes politiques sont invités à axer essentiellement leur communications sur les programmes et non sur les personnes.
Les acteurs politiques invité à privilégier le dialogue et la concertation
Selon Malang Mballo, membre fondateur du CASADES et modérateur de cet atelier, Kolda a toujours une terre de démocratie où des élections ont été organisées dans « la paix et la cohésion ». Cette avancée ne doit pas être perturbée par les démons de la violence, alerte l’ancien maire de Saré Bidji qui invite ainsi les acteurs politiques à privilégier « le dialogue et la concertation » pour régler leurs différends.
Au cours de cette rencontre, l’un des organisateurs a cité les guides religieux qui, selon lui, peuvent jouer un rôle majeur dans la prévention des violences. «Pour arriver à des élections paisibles, nous demandons aux leaders communautaires de sensibiliser la population, parce qu’il y a des leaders au niveau des églises, par exemple, qui ont la capacité de sensibiliser. Ils doivent encadrer la population pendant cette période», conseille-t-il.
A l’en croire, des violences électorales seraient mal vécues dans une zone où la violence armée a fait déjà beaucoup de victimes.
Les participants à cette session estiment que « cet atelier vient à point nommé», expliquant que «la population a besoin d’être édifiée» sur les dangers d’un processus électoral caractérisé par la violence. «La population a besoin d’être orientée. Et c’est le rôle de la société civile, effectivement. Nous devons donc aider la population en donnant une éducation, des orientations et la bonne
information pour que les élections se déroulent correctement», a déclaré un participant.
NFALY MANSALY