Plus de 700 employés du Fera crient leur ras-le-bol
Les agents du Fonds d'entretien routier autonome (Fera) ont envahi, hier, la direction de Saint-Louis pour dénoncer le retard du paiement des salaires. Ils ont déposé le matériel de nettoiement et observé un sit-in pour alerter sur leur difficile situation. Ils interpellent les hautes autorités pour que cette déplorable situation connaisse une solution définitive.
Les agents du Fera de la commune de Saint-Louis ont battu le rappel des troupes, pour se faire entendre. Ils ont organisé un sit-in devant leur direction régionale pour fustiger avec la dernière énergie le non-paiement de plusieurs mois de salaire. Pour la porte-parole des agents, Nogaye Diop, la Direction générale du Fera n'a aucun respect envers ses travailleurs de Saint-Louis.
“Pour non-paiement de leurs salaires, les travailleurs du Fera de Saint-Louis ont passé la pire fête de Korité de leur existence. À l'époque, nous avions dénoncé partout cette injustice. Mais aucune autorité n'avait levé le plus petit doigt pour régler le problème. Avec l'approche de la Tabaski, si on n'y prend pas garde, c'est le même scénario qui risque de se reproduire. Mais cette fois-ci, les travailleurs ne l'accepteront pas et nous n’écarterons aucune forme de lutte légale pour rentrer dans nos fonds. Pour ne pas arriver à cette confrontation, nous interpellons les nouvelles autorités pour qu’elles nous viennent en aide. Nous sommes des chefs de famille qui n'ont que ce maigre salaire pour subvenir à nos besoins”, a râlé Mme Diop.
Les hautes autorités étatiques interpellées
Très remonté contre les responsables du Fonds d'entretien routier autonome, l'agent Iba Fall fustige la négligence dont les employés sont victimes au sein de l’entreprise. “Nous sommes fatigués de promesses jamais respectées par la direction générale. Le DG sortant n'a jamais respecté ses engagements. À chaque fois, on court derrière des retards de salaire. Nous n'en pouvons plus. Certains parmi nous n’ont pas reçu de salaire depuis quatre mois sans aucune explication valable. Pire, d’autres agents sont restés six mois sans voir la couleur de leur argent, alors que leurs contrats sont arrivés à terme. Nous ne pouvons pas l'accepter. Trop, c'est trop !“, a martelé M. Fall.
Ce dernier de rappeler que les employés du Fera méritent respect et reconnaissance des autorités. “ Si les routes de la commune sont propres et désensablées, nous y avons joué un rôle important. Nous sommes des chefs de famille qui travaillent dur durant toute la semaine de 8 h à 14 h. Nous avons préféré gagner notre vie dignement au lieu de tendre la main. Chaque matin, nous laissons nos familles derrière nous, bravant la poussière et le chaud soleil pour rendre propres et attrayantes les rues de Saint-Louis. Donc, de grâce, que les autorités nous paient notre argent comme les autres agents. Ce qui se passe au Fera est inhumain et mérite une attention particulière“, a soutenu Iba Fall.
Déterminés, les agents en sit-in rappellent à qui veut les entendre qu’ils ne reculeront pas d'un iota dans le combat engagé. “Nous ne voulons ni de négociations ni de promesses. Tout ce que nous exigeons, c'est le paiement immédiat de tous nos arriérés de salaire. Nous avons rempli notre part du contrat. Donc, c’est aux responsables du Fera d’accomplir la leur en nous payant intégralement notre argent. Cette fois-ci, la forfaiture ne passera pas. Nous réclamons nos salaires pour passer une bonne fête de Tabaski comme eux”, a pesté la dame Maïmouna Bèye.
Les responsables des services techniques municipaux de Saint-Louis ont promis de convoquer prochainement la presse pour apporter leur part de vérité sur la question.
IBRAHIMA BOCAR SENE (SAINT-LOUIS)