Kamala Harris prend le relais et l'Afrique suit de près
Affaibli par une prestation jugée catastrophique lors du débat télévisé du 27 juin face à Donald Trump, Joe Biden, sous la pression de son propre camp (Barack Obama et Nancy Pelosy), a décidé de jeter l'éponge. Le dimanche 21 juillet, l'annonce de sa démission a marqué un tournant majeur dans la campagne présidentielle américaine. Le relais est désormais passé à Kamala Harris, qui prend officiellement les rênes de la campagne démocrate.
L'équipe de Kamala Harris, désormais candidate à la présidence, a informé la Commission fédérale des élections de ce changement. Le comité de campagne a été rebaptisé, laissant place au slogan "Harris Présidente" en lieu et place de "Biden Président". Ce changement stratégique marque une nouvelle phase dans la course à la Maison-Blanche.
Dans la foulée, l’actuelle vice-présidente a lancé son premier appel de fonds en tant que tête de liste pour l'investiture du parti démocrate. "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour unir le Parti démocrate - et unir notre nation - afin de vaincre Donald Trump et son programme extrême Project 2025. Si vous êtes avec moi, ajoutez un don dès maintenant", a-t-elle déclaré dans un message diffusé sur le réseau social X, accompagné d'un lien vers un site de collecte de fonds.
L'annonce de la démission de Joe Biden et la montée en puissance de Kamala Harris soulignent la volatilité de la politique américaine. Comme l'a formulé Maxime Lefebvre, les États-Unis restent une nation exceptionnelle à tous égards. Le pays a pu élire Barack Obama, symbole de probité et d'équité, pour ensuite se tourner vers Donald Trump, dont le style et les politiques diffèrent radicalement.
Les sondages actuels suggèrent que Donald Trump pourrait obtenir un second mandat lors de l’élection de novembre, bien que la situation demeure incertaine. Quoi qu'il en soit, le résultat de la Présidentielle américaine aura des répercussions mondiales, influençant la vie de millions de personnes au-delà des frontières des États-Unis.
Trump ou Harris : quel impact pour les relations américaines avec l'Afrique ?
La présidence de Donald Trump a été caractérisée par des politiques d'immigration strictes et il a promis d'aller encore plus loin, s'il est réélu. Parmi ses promesses figurent la mise en œuvre de la plus grande opération d'expulsion nationale de l'histoire américaine, la fin de la citoyenneté de naissance pour les enfants de migrants sans papiers et une guerre intensifiée contre les cartels de la drogue mexicains.
Pour de nombreux Africains, les positions de Trump, bien que controversées, trouvent parfois écho. Certains apprécient sa franchise et son opposition au mariage homosexuel. Toutefois, la politique protectionniste de Trump est perçue comme néfaste pour les relations entre les États-Unis et l'Afrique.
L'Afrique, bien que rarement une priorité pour les présidents américains, surveille de près l’élection de novembre. L'ère de Donald Trump a été marquée par une politique étrangère protectionniste qui a souvent négligé le continent africain.
En revanche, Joe Biden avait promis des investissements significatifs en Afrique, notamment 55 milliards de dollars sur trois ans, annoncés lors du Sommet Afrique - États-Unis en décembre 2022.
La présence militaire américaine en Afrique, notamment la base de drones à Agadez pour surveiller les activités terroristes, a également été un point crucial. Cependant, le retrait des forces américaines du Niger en mai 2024 a marqué une perte stratégique au Sahel, réduisant l'efficacité des opérations de surveillance.
Au moment où la course à la présidence s'intensifie, le monde entier, y compris l'Afrique, attend avec impatience de voir quel sera l'impact de ces élections sur les relations internationales et les politiques futures. Les choix des électeurs américains auront des répercussions profondes et durables, influençant les dynamiques mondiales pour les années à venir.
Amadou Camara Gueye