Plusieurs mois déjà que la grève du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) paralyse l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Une situation qui a amené les étudiants à crier leur ras-le-bol hier dans la matinée d'hier, en bloquant les différents accès du côté de la corniche menant au campus.

On se croirait face à un barrage policier pour un contrôle routier. C'est à l'aube, vers 6 heures du matin qu'ils sont montés au créneau, bloquant les différents accès menant à l'intérieur de l'université, empêchant les automobilistes d'emprunter ces voies d'accès. Cette action vise littéralement à manifester leur mécontentement contre le mouvement de grève entamé depuis plusieurs mois par le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) et qui paralyse tout le système éducatif de l'université. À cet effet, les étudiants ne formulent qu'une seule revendication, à savoir la reprise immédiate des cours.

Toutefois, les étudiants déconseillent vivement aux professeurs de s'inscrire dans une logique qui pourrait déboucher sur une année blanche. Une thèse qu'ils réfutent, puisqu'ils envisagent de durcir le ton au fur et à mesure que la situation persistera. Amadou Lamine Ndione, président de l'amicale des étudiants de la faculté des sciences et techniques, d'informer qu'une réunion serait tenue hier dans la soirée afin de définir le plan d'action à suivre. Ajoutant qu'ils rendront visite aux corrompus (ndrl: les étudiants inactifs cloîtrés dans les chambres) qui seraient déjà au front s'il s'agissait du non paiement de leurs bourses. Une certitude chez les étudiants, c'est la promesse de rendre plus dynamique le mouvement d'humeur dans les prochains jours. S'ils sont prêts à en découdre avec leurs pairs qui ne se conforment pas à leur stratégie, on se demande bien jusqu'où ils iront, puisque décidés ils sont, à ramener ''le SAES à la raison'', les professeurs notamment à retrouver le chemin des amphis.

ANTOINE DE PADOU