Les bons et les mauvais points du Sénégal
Au troisième trimestre de l’année 2024, le produit intérieur brut (PIB) progresse de 8,9 % par rapport au trimestre précédent. Cette hausse résulte principalement de l’augmentation des valeurs ajoutées des secteurs secondaire (+32,1 %), primaire (+4,6 %) et tertiaire (+1,3 %). De plus, les taxes nettes de subventions sur les produits se bonifient de 3,3 %, annonce l’ANSD dans sa note sur les évolutions économiques récentes (NEER).
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a publié, le mercredi 29 janvier 2025, une note sur les évolutions économiques récentes (NEER). Elle fait une synthèse de l’information conjoncturelle produite par l’ANSD et un point sur la situation économique récente au Sénégal au cours du trimestre sous revue, le troisième trimestre de 2024.
L’activité économique, au troisième trimestre 2024, a été marquée par un accroissement du PIB en volume corrigé des variations saisonnières (PIB-CVS) de 8,9 % en variation trimestrielle. La production industrielle s’est améliorée également de 1,1 % au troisième trimestre 2024 par rapport à la même période de 2023, sous l’impulsion de la production des industries environnementales (+6,4 %), d’électricité, gaz et eau (+3,9 %) et d’extractives (+3,4 %).
Prix et échanges extérieurs
Au titre des prix, l’ANSD a noté une augmentation des prix à la consommation de 1,0 % et une baisse de 0,3 % du coût de la construction des logements neufs à usage d'habitation au troisième trimestre 2024, en variation trimestrielle. De même, les prix de la production industrielle se sont réduits de 0,2 % sur la même période.
S’agissant des échanges extérieurs, il a noté un accroissement des exportations (+26,7 %) et des importations (+2,7 %) au troisième trimestre de 2024, comparativement au trimestre précédent. Le solde commercial s’est alors établi à -741,9 milliards F CFA contre -911,4 milliards F CFA au trimestre précédent.
Ainsi, au troisième trimestre de l’année 2024, le PIB réel, corrigé des variations saisonnières (CVS), a progressé de 8,9 % par rapport au trimestre précédent. Cette hausse résulte principalement de l’augmentation des valeurs ajoutées des secteurs secondaire (+32,1 %), primaire (+4,6 %) et tertiaire (+1,3 %). De plus, les taxes nettes de subventions sur les produits se sont bonifiées de 3,3 %, selon l’ANSD.
Par rapport au deuxième trimestre de 2024, la valeur ajoutée (VA) réelle du secteur primaire corrigée des variations saisonnières s’est accrue de 4,6 %, principalement en raison de la progression des activités des sous-secteurs de la pêche (+16,5 %) et de l’agriculture (+5,3 %). Une légère augmentation de l’activité de l’élevage (+0,8 %) et de la sylviculture (+0,3 %) a également été notée.
Secteur secondaire
S’agissant du secteur secondaire (en volume CVS), sa valeur ajoutée se majore de 32,1 % au troisième trimestre de 2024, comparativement au trimestre précédent. Cette hausse résulte principalement des activités extractives (+247,3 %), portée par l’extraction de pétrole, de la fabrication des produits chimiques de base (+18,1 %), de la construction (+8,7 %), des matériaux de construction (+4,3 %) et de la fabrication de produits agroalimentaires (+2,6 %).
Toutefois, cette augmentation de l’activité du secteur secondaire a été amoindrie par le recul des sous-secteurs du raffinage du pétrole et de la cokéfaction (-19,4 %) et de la production et distribution d’électricité (-1,2 %).
En ce qui concerne le tertiaire, sa valeur ajoutée, en volume CVS, s’est bonifiée de 1,3 % au troisième trimestre de 2024. Cette performance est principalement due à l’essor des activités spécialisées, scientifiques et techniques (+3,8 %), des activités financières et d’assurance (+3,2 %), des activités d’information et de communication (+2,7 %), des services de soutien et de bureau (+2,4 %), des activités pour la santé humaine et l’action sociale (+1,9 %), des activités d’administration publique (+1,7 %) et de commerce (+1,0 %).
Cependant, la contraction de la production des services de transports (-2,8 %) a amoindri la performance du secteur tertiaire.
Chiffres d’affaires
Selon toujours l’ANSD, le chiffre d’affaires dans l’industrie a progressé de 13,6 % au troisième trimestre 2024, comparé à celui de la même période de 2023. Cet accroissement est consécutif à la hausse du chiffre d’affaires dans les industries extractives (+51,0 %), environnementales (+8,1 %), manufacturières (+5,2 %) et de production d’électricité, de gaz et d’eau (+3,9 %).
En cumul sur les trois premiers trimestres de 2024, le chiffre d’affaires dans l’industrie s’est accru de 5,4 %, en comparaison à celui de la même période de 2023. Relativement à celui de la période correspondante de 2023, le chiffre d’affaires dans les industries extractives a connu une hausse de 51,0 % au troisième trimestre 2024. Cette situation est liée à l’augmentation des ventes des autres produits des industries extractives (+78,7 %) et celles des minerais métalliques (+33,3 %).
Sur les trois premiers trimestres de 2024, le chiffre d’affaires dans les industries extractives s’est accru de 21,8 %, comparativement à celui de la période correspondante de 2023. Le chiffre d’affaires de l’industrie manufacturière se relève de 5,2 % en variation annuelle sous l’effet, particulièrement, de l’accroissement des ventes des produits métallurgiques et de fonderie (+30,3 %), des produits agroalimentaires (+6,4 %), des produits du raffinage et de la cokéfaction (+5,6 %), des matériaux minéraux (+3,1 %) et des produits chimiques et pharmaceutiques (+2,5 %).
Toutefois, cette performance de l’industrie manufacturière, renseigne l’ANSD, a été amoindrie par la diminution du chiffre d’affaires des produits du cuir travaillé et articles de voyage (-46,9 %), du papier et carton, des travaux d’impression et de reproduction d’enregistrement (-18,2 %) et des produits textiles et articles d’habillement (-0,8 %).
Durant la période sous revue, les exportations ont aussi bondi de 65,9 % alors que les importations ont fléchi de 8,3 %.
Le PIB nominal est estimé à 4 815,0 milliards F CFA au troisième trimestre de 2024. Tandis que la masse salariale dans le secteur moderne s’est établie à 377,9 milliards F CFA contre 349,8 milliards F CFA un an plus tôt, soit une hausse de 8,0 %. Cet accroissement fait suite à l’augmentation de la masse salariale dans les secteurs de la construction (+36,3 %), de l’industrie (+14,3 %), du commerce (+8,4 %) et des services (+1,0 %).
Au troisième trimestre 2024, le chiffre d’affaires réalisé dans le secteur de la construction a chuté de 12,5 % relativement à celui réalisé au même trimestre de 2023. Le chiffre d’affaires des services d’hébergement et de restauration s’est replié de 28,8 % au troisième trimestre 2024, comparé à la même période de l’année précédente.
Le nombre d’employés dans le secteur moderne, hors administration publique, s’est réduit de 2,0 % au troisième trimestre 2024, comparativement au même trimestre de l’année précédente. Ce repli est principalement dû à la diminution des effectifs dans l’industrie (-6,6 %), dans les services (-2,6 %) et dans le commerce (-0,7 %).
En revanche, il a été contrebalancé partiellement par la hausse des effectifs dans la construction (+15,3 %).
La baisse du nombre d’employés dans le secteur de l’industrie est liée à celle des effectifs dans les activités de fabrication (-7,9 %). Toutefois, il a été noté une augmentation du nombre d’employés dans le sous-secteur des activités de ‘’production et distribution de gaz et d’électricité’’ (+5,1 %), extractives (+5,0 %) et de la ‘’production et distribution d’eau’’ (+2,7 %).
Importations et solde commercial
Au troisième trimestre de 2024, les importations du Sénégal se sont élevées à 1 765,3 milliards F CFA contre 1 719,2 milliards F CFA au trimestre précédent, soit une augmentation de 2,7 %. Les principaux pays clients du Sénégal sont la République populaire de Chine (10,5 %), la France (9,4 %), la Russie (8,9 %) et la Belgique (8,2 %).
Au troisième trimestre de 2024, le solde commercial s’est établi à -741,9 milliards F CFA contre -911,4 milliards F CFA au trimestre précédent.
CHEIKH THIAM