Publié le 25 Oct 2012 - 19:30
BRÉSIL-COUR SÛPRÈME

Un noir « incorruptible » à la tête de l'Institution

Photo Google

 

Magistrat instructeur dans l'affaire dite du "mensalão", un énorme scandale de corruption politique au Brésil, Joaquim Barbosa a été nommé le 10 octobre président de la Cour suprême.

 

En 2003, Luiz Inácio Lula da Silva l'avait nommé juge à la Cour suprême - il n'était que le troisième Noir dans ce cas. Neuf ans plus tard, le 10 octobre, Joaquim Benedito Barbosa Gomes (58 ans) a été élu à la présidence de cette institution. Et là, c'est carrément une première. Une première, mais pas une surprise, puisque, traditionnellement, c'est le magistrat le plus âgé qui recueille la majorité des suffrages.

 

Reste que, dans ce pays de près de 200 millions d'habitants, Noirs et métis, qui représentent 51 % de la population, sont encore victimes de discriminations. « J'ai lutté et j'ai réussi, mais il est vrai que le système éducatif crée des mécanismes d'exclusion », confirme Barbosa, qui raconte que, il n'y a pas si longtemps, on le prenait parfois pour le voiturier lorsqu'il allait dîner dans un restaurant élégant de Rio !

 

Fils de maçon, il est l'aîné de huit enfants. À 16 ans, il quitte le foyer familial et part faire son droit à Brasília, où il travaille la nuit dans des imprimeries pour payer ses études. Il poursuit son cursus en France, à l'université de Panthéon-Assas (Paris-II), où il reste quatre ans. À son retour, en 1993, il est nommé procureur de Rio. Au début des années 2000, il enseigne à Columbia (New York) et à Los Angeles. De toute cette période, il conserve l'habitude de lire plus souvent en français et en anglais qu'en portugais. Mais il maîtrise aussi parfaitement l'allemand et l'espagnol !

 

Intransigeance

 

Depuis l'ouverture, fin août, du procès du mensalão (« les grosses mensualités »), dont il a instruit le dossier, la notoriété de Barbosa s'est sensiblement accrue. Trente-huit élus, ministres, entrepreneurs et banquiers sont en effet accusés d'avoir été impliqués dans un vaste système d'achat de votes mis en place au temps de Lula : ils étaient chargés de s'assurer, coûte que coûte, le soutien des membres de la coalition aux projets de loi gouvernementaux. En 2006, ce scandale avait failli coûter sa réélection à Lula, qui a pourtant toujours nié en avoir eu connaissance et a été mis hors de cause par la justice.

 

Pendant tout le procès (au cours duquel vingt-cinq accusés ont déjà été condamnés), Barbosa a manifesté une intransigeance qui a beaucoup plu à ses compatriotes. Aujourd'hui, c'est une star sur les réseaux sociaux, presque un superhéros. Certains en viennent même à penser qu'il ferait un candidat très présentable à l'élection présidentielle de 2014...

 

 

JeuneAfrique.com

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