Publié le 17 Oct 2012 - 22:01
ABSENTÉISME - SÉMINAIRE SUR LA RÉFORME DU CODE DE LA NATIONALITÉ

Les députés persistent dans leurs vieilles habitudes

 

 

L'absentéisme des députés ne concerne pas seulement l'hémicycle, il se fait également jour lors de rencontres organisées à leur intention. Dernier exemple en date : l'important séminaire sur les réformes envisagées du code de la nationalité, lundi...

 

Les députés de la 12e législature ont-ils réellement la volonté d’amorcer la rupture tant attendue ? On ne peut présager de rien pour le moment, mais certains de leurs comportements posent problème. Lundi, avec la journée de réflexion sur la réforme du code de la nationalité que le Ministère de la Justice a organisée à leur profit, l'on a pu se rendre compte du niveau d'intérêt que les parlementaires qui étaient invités à cette occasion, portent à une question d'une importance capitale.

En effet, sur les 20 députés dûment conviés, seuls environ 10 d'entre eux avaient jugé utile de répondre présent. Et dès après le discours d'ouverture du ministre de la Justice, suivi d'une suspension de séance pause-café, certains ont pris la tangente, presque sur la pointe des pieds. Dans la salle, seul un mini bataillon est resté dont Mamadou Lamine Diallo, président du Mouvement Tekki, Hélène Tine, membre du Mouvement Bés Du Niak...

 

«Je ne peux pas être présent à toutes les manifestations. Je prépare la session budgétaire depuis quelques jours.» (Me Djibril War)

 

Vers 13 heures, à l’heure de la pause déjeuner, le député Thierno Bocoum (Rewmi) débarque à l’hôtel Radisson où avait lieu le séminaire. Il s’explique : «Je reviens d’un séminaire à Saly (Portudal)». Il restera jusqu’à la fin des travaux. Mais l’absence la plus remarquée, c’est celle du président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, Me Djibril War (APR), et de son adjoint Oumar Sarr (Rewmi). Nous n'avons pu joindre ce dernier. Contacté par téléphone, Me War s'est défendu. «Je ne peux pas être présent à toutes les manifestations. Je prépare la session budgétaire depuis quelques jours.» Saluant l’initiative prise par le Ministère de la Justice, ce responsable du parti présidentiel a de la compréhension pour ses collègues. «J’avais envoyé une liste de 15 parlementaires sur les 30 que compte ma commission pour qu’ils assistent au séminaire. Mais il faut savoir qu’il y avait quatre rencontres ce jour-là», explique Me War. En outre, ajoute-t-il, «beaucoup de députés n’habitent pas Dakar. S’ils doivent venir, ils ont des problèmes d’hébergement car l’hôtel des députés n’est pas entièrement fonctionnel. Ils n’ont pas aussi de voiture pour se déplacer et ils ne cessent de se plaindre à cet effet».

 

«Il faut tenir ces séminaires hors de Dakar, loin de nos familles. Comme ça, nous sommes obligés de suivre les séminaires de formation jusqu’au bout.» (Mously Diakhaté)

 

Ces raisons peuvent-elles justifier leur absence ? En tout cas, avec un salaire d’un million de francs Cfa et d'autres avantages qui leur sont accordés, ces élus du peuple auront du mal à convaincre par rapport à un comportement qui a toujours été décrié dans l'opinion publique. Déjà, lors d'un autre séminaire organisé la semaine dernière par l’Association des juristes du Sénégal (AJS) à l’intention des femmes parlementaires, plusieurs absences avaient été notées, en particulier le troisième jour, avec la formation relative à la lecture du budget. Même si certains sujets techniques peuvent constituer un élément démotivant pour les députés «analphabètes». Pour la députée Mously Diakhaté, la solution à ce problème est toute simple : «Il faut tenir ces séminaires hors de Dakar, loin de nos familles. Comme ça, nous sommes obligés de suivre les séminaires de formation jusqu’au bout.» «Mais tant qu’on est à Dakar, les gens ne prennent pas les choses au sérieux», ajoute l’ex-membre du Jëf-Jël qui en est à son deuxième mandat. Vicieux, un confrère s'est demandé si, au fond, les députés ne choisissaient pas de ne pas perdre leur temps dans des rencontres où il n'y avait pas de perdiem.

 

 

DAOUDA GBAYA

 

 

AVERTISSEMENT!

Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.

 

Section: 
AFFAIRE BARTHÉLEMY DIAS : Des élus de la ville de Dakar rencontrent les députés de l’opposition
ENTRE HISTOIRES POLITIQUES ET TENSIONS RENOUVELÉES : Dakar, ville rebelle
BUREAU ASSEMBLÉE NATIONALE : Le Conseil constitutionnel renoue avec l'incompétence
INITIATIVES PARLEMENTAIRES ADRESSÉES AU GOUVERNEMENT : Encore Guy Marius Sagna !
Barth vs police
MOUSSA DIOP (CANDIDAT AUX ÉLECTIONS LOCALES) : Le visage d’une politique renouvelée pour Saint-Louis
LE CAS BARTHÉLEMY DIAS : Rupture ou continuité des méthodes politiques au Sénégal ?
FORMATION PROFESSIONNELLE : Le 3FPT va se doter d’un siège à Diamniadio
Guédiawaye
SUPPRESSION HCCT ET CESE, AFFAIRE DES DEUX GENDARMES, ÉVÉNEMENTS 2021-2024 : L’Assemblée nationale entre enterrement et déterrement
POLITIQUE : Amadou Ba tend la main à l’opposition
JUSTICE : Des arrestations et convocations en série 
AFFAIRE WAE : La désillusion nationale
OFFENSE AU CHEF DE L’ÉTAT : L’ancien militaire français se confond en excuses
RADIATION, BASSIROU DIOP, MAIRIE DE DAKAR : Barth passe à l’offensive
SAINT-LOUIS : 18E ÉDITION DE LA SEMAINE DE LA PETITE ENFANCE : Les enfants à l’école du ‘’Sétal sunu réew’’
RADIATION BARTHÉLEMY DIAS : Un nouveau chapitre dans la saga des purges politiques
HAUTE COUR DE JUSTICE : Privilège ou poison ?
JOURNÉE NATIONALE ‘’SETAL SUNU GOX’’ : L’hôpital régional de Kolda a fait sa toilette
RETOUR INATTENDU À L'ASSEMBLÉE NATIONALE : Pape Djibril Fall prend date pour la Présidentielle de 2029