Le procès au Sénégal avant la fin de l'année

Le Sénégal a donné son accord, mardi , pour juger l’ancien président du Tchad, Hissène Habré, au Sénégal avec des juges africains. Un tribunal spécial pour le procès devrait être rapidement mis sur pied. Cette décision intervient quelques jours après que la Cour internationale de Justice a enjoint le Sénégal, à travers un arrêt en date du 20 juillet, de faire juger Habré ou de l'extrader en Belgique.
D'après le communiqué de Human Rights Watch, quatre jours de discussions (20 au 24 juillet) ont été nécessaires pour que le Sénégal donne son accord au projet de l’Union africaine (UA) de juger Habré devant un tribunal spécial au sein du système judiciaire sénégalais présidé par des juges africains nommés par l’UA. ''Le président sénégalais, Macky Sall, a exprimé son souhait que l’instruction contre Habré commence avant la fin de l’année, et le calendrier adopté par les parties prévoit que le tribunal soit opérationnel avant la fin de l’année'', renseigne l'organisme de défense des droits de l'Homme.
Ainsi, le nouvel accord prévoit la création de ''Chambres africaines extraordinaires'' au sein de la structure judiciaire existante à Dakar. Le mandat des chambres sera de poursuivre la ou les personnes les plus responsables pour les crimes internationaux commis au Tchad entre 1982 et 1990. Les chambres auront différentes sections chargées de gérer les enquêtes, les procès, et les recours en appel et seront composées de juges sénégalais et africains.
Selon Alioune Tine, président de la RADDHO, ''le gouvernement sénégalais montre sa détermination à combattre l’impunité au niveau le plus élevé''. C'est pourquoi, dit-il : ''Le Sénégal a marqué l’Histoire en 1999 en étant le premier pays à devenir membre de la Cour pénale internationale, et il pourrait marquer l’Histoire à nouveau en devenant le premier pays à poursuivre des crimes relatifs aux droits humains commis par un dirigeant étranger''. Habré est accusé de milliers d’assassinats politiques et de l’usage systématique de la torture lorsqu’il dirigeait le Tchad, de 1982 à 1990, date à laquelle il s'est exilé au Sénégal.
Enquête