Un nouveau meurtre alourdit le bilan des victimes du conflit minier
Un homme a été tué samedi soir en marge des violents conflits sociaux qui agitent le secteur des mines en Afrique du Sud depuis l'été dernier, alourdissant un peu plus le bilan des victimes liées à ces grèves sauvages.
L'homme a été tué dans la maison de son cousin syndicaliste, apparemment en lieu et place de celui-ci, "dans ce qui semble être une erreur d'identité", a déclaré dimanche le porte-parole du syndicat national des mineurs (NUM), Lesiba Seshoka. "Selon un ami présent au moment de l'incident, des hommes armés ont surgi de nulle part, dans le foyer des travailleurs de Marikana, et ont immédiatement tiré sur le cousin du syndicaliste, assis sur un lit", a-t-il ajouté.
Depuis le début des conflits sociaux dans les mines, les grévistes expriment une vive défiance envers le NUM, accusé d'être trop proche du pouvoir et du patronat. Le meurtre a eu lieu à Marikana, une ville du nord-ouest de l'Afrique du Sud, où le conflit social pour de meilleurs salaires a déjà fait 46 morts, essentiellement dans des affrontements entre la police et les grévistes.
Dans la ville minière voisine de Rustenburg, la tension est restée palpable avec l'annonce par les syndicats de leur intention de porter plainte lundi contre les forces de l'ordre, pour meurtre et tentatives de meurtres, après la mort jeudi de l'un de leurs collègues. "Ce que nous voulons faire demain (lundi), c'est aller déposer plainte contre le SAPS (la police nationale sud-africaine)", a expliqué George Tyobeka, l'un des représentants.
Jeudi, un homme avait trouvé la mort lors d'affrontements avec la police qui voulait disperser, avec des tirs de balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes, un rassemblement sur l'un des sites d'extraction minière d'Anglo American Platinum (Amplats). L'homme a été identifié par les mineurs comme étant Mtshunquleni Qakamba, âgé de 48 ans, bien que la police n'ait confirmé ni son identité, ni les causes du décès. "Les mineurs ne se battaient pas, ils étaient juste assis sur la colline", a argué George Tyokeba.
Le jour suivant la mort de ce mineur, Amplats, numéro un mondial du platine, avait officiellement licencié 12. 000 de ses 28. 000 travailleurs grévistes, leur reprochant de ne pas s'être rendus à des audiences disciplinaires. Le conflit qui touche le secteur minier en Afrique du Sud est une véritable poudrière. Les grèves sauvages - et illégales - se succèdent, accompagnées de manifestations plus ou moins tolérées par les forces de l'ordre. En représailles, les majors de l'or et du platine brandissent et mettent à exécution des menaces de licenciements massifs. Près de 100. 000 personnes, mineurs mais également transporteurs routiers, sont en grève actuellement en Afrique du Sud pour réclamer des hausses de salaires.
Jeuneafrique