Publié le 29 Apr 2024 - 06:16
ANNULATION DES DERNIERS DECRETS DU PRESIDENT MACKY SALL

« C’est un signal fort », selon Me Ciré Clédor Ly

 

A quelques jours de son départ du pouvoir, le président Macky Sall, dont le mandat arrivait à terme le mardi 2 avril 2024, avait signé des décrets à satiété, en plus des décorations et recrutements à la pelle au niveau de toutes les sphères de l’Etat et des institutions nationales. En répone à ces « décrets de la dernière heure », signés dont certains ont été rapportés sans coup férier par son successeur, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, l’avocat Me Ciré Clédor Ly estime que « c’est un signal fort sur le sort réservé à tous les actes administratifs et contractuels », posé par le nouveau régime et qui est conforme aux principes et règles qui goubvernent l’état de droit démocratique.

 

Selon Me Ciré Clédor Ly, « L’état de droit, en tant que « charpente de toute société démocratique et pierre angulaire de tout développement, inspire la confiance, apaise les esprits, garantit la sécurité juridique et l’épanouissement dans tous les domaines de la vie ».  Par conséquent, « en s’attaquant à l’anarchie juridique et aux injustices enrobées d’une fausse légalité » par le pouvoir sortant, « le tandem Diomaye-Ousmane qui a commencé par abroger les décrets de la dernière heure, a donné un signal fort sur le sort réservé à tous les actes administratifs et contractuels de dernières minutes ou post-électoraux savamment pensés et froidement exécutés pour des objectifs de déstabilisation socio-économiques ».

Lesquels actes, qui lèsent les intérêts des citoyens, ne sont pas compatibles avec la bonne gouvernance et les intérêts de la nation, ou, puent la corruption à mille coudées, les délits d’initiés, le népotisme ou le favoritisme ». Pis, « ils ne relèvent pas seulement de l’inélégance ou de l’indélicatesse princière, mais de la haute trahison et méritent une mise en accusation, en raison des conséquences désastreuses qu’ils induisent si la nouvelle gouvernance ne trouve une parade rapide…

sous peine de complicité et de recels de malfaiteurs engageant la responsabilité personnelle des États responsables et des chefs d’états receleurs ». Les engagements internationaux (Convention de Vienne et de de Mérida) commande à « rendre justice au Sénégal et à tous ces peuples d’Afrique saignés par des prédateurs, les corrupteurs, les « blanchisseurs » d’argent sale, les criminels financiers et ceux qui ont commis des atteintes graves à la démocratie et à l’Etat de droit ». Selon lui, C’est véritablement l’heure de l’Afrique qui a sonné. Sous ce rapport, les nouvelles autorités « doivent avoir le soutien de tous les Sénégalais, de tous les panafricanistes et de toutes les personnes éprises de justice et de souveraineté dans la coopération multipolaire juste et équitable ». Un soutien ui toutefois « doit bannir le criticisme, la critique hâtive et prématurée et appeler à davantage de tolérance » aux fins d’éviter les pièges des vaincus car « tout est à reconstruire et à présenter comme modèle de réussite ».

D’importants mouvements ont été effectués lors de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature (Csm) du vendredi 29 mars 2024, à quelques encablures de la passation de service et de l’installation du nouveau chef de l’État démocratiquement élu, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le 2 avril courant. Des nominations ont été opérées au niveau de la Cour Suprême, de l’administration centrale et des Cour d’appel de Dakar, Thiès et Saint-Louis. Autant d’actes qui avaient heurté l’opinion publique qui avait relevé « le manque d’élégance républicaine sur fond de sabotage » du président sortant. Certaines d’entre ces nominations avaient soulevé un tollé dans l’espace public ; notamment la nomination du Magistrat Abdoulaye Ndiaye au poste de Premier président de la Cour suprême, par Macky Sall, en remplacement de Ciré Aly Bâ appelé à faire valoir ses droits à la retraite. Egalement, le renouvellement du contrat de concession navale arrivé à terme du groupe portugais « Lisnave International », propriétaire des chantiers de réparation navale « DakarNave » fait toujours débat.  La liste des sociétés publiques et parapubliques en cette fin de règne du président Macky Sall est loin d’être exhaustive.

Malamine CISSE

Section: 
RENÉGOCIATIONS DES CONTRATS ET RÉVISIONS DES CODES DANS LE SECTEUR EXTRACTIF : Ousmane Sonko dévoile les premiers constats du comité
CONCLUSIONS DU DIALOGUE NATIONAL : Les partis de l’opposition dénoncent des manquements
CRISE POLITIQUE AU MALI : Moussa Mara dans la tourmente, Soumaïla en mémoire
REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE : Le pari de l’endogénéisation
CRISE POLITIQUE : L’APR hausse le ton
PRÉSIDENTIELLE 2025 EN CÔTE D’IVOIRE : Ouattara se lance pour un 4e mandat, Soro dénonce
POUR DES RELATIONS HUILÉES ENTRE LE SÉNÉGAL ET LA MAURITANIE : Les sections Isems pérennisent des stratégies de collaboration
APR APRÈS LE POUVOIR : Le temps du renouveau 
RÉORGANISATION DE L’APR : Macky Sall rajeunit la direction du parti
TRAQUE CONTRE LA PRESSE - SOCIETE CIVILE : Les dérives verbales de Waly Diouf Bodiang
SORTIE DU LEADER DU SÉNÉGAL BI ÑU BOKK : Barth sans gants
PETITE ENFANCE ET CASE DES TOUT-PETITS : Des conseillères familiales renforcées en éveil et stimulation précoces
SÉNÉGAL : Quand l’homme d’État fait de la politique et le politique oublie l’État
SITUATION NATIONALE : L’alerte du FDR
RESTITUTION DES EMPRISES MILITAIRES : La fin d’une époque
TANDEM DIOMAYE- SONKO : L’analyse de Thierno Alassane Sall
LENTEUR DANS LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACTION PUBLIQUE : Ousmane Sonko hausse le ton
REACTION DE DIOMAYE APRÈS LA SORTIE DE SONKO : Focus sur les difficultés des Sénégalais
PASTEF : Le dur choix entre le Parti et l’État
YORO DIA SUR LA DEMOCRATIE SENEGALAISE : « Le débat est essentiellement électoral… »