Sall reconduit Niasse, Seck perd son pari
Le renouvellement du Bureau de l’Assemblée nationale s’est passé comme prévu, mais l’échec de Rewmi à constituer un groupe parlementaire autonome a surtout retenu l’attention. En coulisses, la faute est imputée à Oumar Sarr, en conflit ouvert avec Idrissa Seck.
‘’Le candidat de l’Apr et de la coalition Macky 2012’’, Moustapha Niasse, a été reconduit au perchoir sans tambour ni trompette. Aucun candidat de l’opposition ou du groupe des non inscrits ne s’est présenté. Pour la majorité présidentielle, le mot d’ordre de l’union sacrée autour du candidat du Palais a été scrupuleusement respecté. En attendant l’installation des onze commissions ce jeudi, le 11e président de l’Assemblée nationale du Sénégal a présenté un bilan reluisant de ses deux ans passés à la tête de l’institution parlementaire.
Dans son discours d’intronisation, Niasse a annoncé la poursuite de la politique de modernisation de l’Assemblée nationale alors que la législature en cours ne dispose plus que de 34 mois pour relever les défis devant elle. Ainsi, en accord avec le chef de l’Etat, elle a décidé «d’organiser tous les 15 jours dans l’hémicycle une séance plénière exclusivement réservée à des questions que poseront les députés aux membres du gouvernement qui y répondront directement.» Ces face-à-face dureront 2 heures et seront retransmis à la télévision nationale dans un «format qui sera déterminé dans un souci d’efficacité et de transparence, pour une bonne information des populations.»
Rewmi, le rêve brisé
Le grand perdant de la journée d’hier a été le parti Rewmi dont l’ambition déclarée était de constituer un groupe parlementaire. Ce rêve a été brisé dans les manœuvres de couloir après que la requête déposée par le député non inscrit, Mamadou Diop Decroix, a été jugée irrecevable. Le secrétaire général d’And-Jëf/Pds était pressenti pour diriger ce groupe dont le nom était déjà choisi : «Liberté et vérité», avec comme adjointe Ndèye Dieynaba Ndiaye qui est pourtant de la majorité Benno Bokk Yaakaar.
Ce dispatching a été dénoncé par Oumar Sarr selon qui Rewmi devait détenir au moins l’un de ces deux postes. En conflit par ailleurs avec Idrissa Seck depuis plusieurs semaines, Sarr s’est désolidarisé du groupe pour garder son statut de député non inscrit, poussant Ndèye Dieynaba Ndiaye à rester dans son camp d’origine.
Sans marge de manœuvre, Rewmi n’a pu que constater les dégâts. Une situation que des observateurs expliquent par l’incapacité de sa direction politique exécutive à convaincre les autres députés non inscrits comme Abdoulaye Baldé ou Seynabou Wade, par exemple, à rejoindre le groupe «Liberté et vérité». A rappeler que la constitution d’un groupe parlementaire requiert dix députés.
Parité
Par ailleurs, la parité s’est invitée dans les débats malgré les irrégularités relevées par Aida Mbodj avec la désignation d’une seule femme sur la liste des 6 secrétaires élus. Mously Diakhaté se retrouve en effet dans le même box que Samba Diouldé Thiam, imam Mbaye Niang, Samba Demba Ndiaye, Barthélemy Dias et Papa Diallo alias Zator Mbaye.
Mais la question paritaire a été prise en considération lors du choix porté sur les 8 vice-présidents de l’institution. Ce sont Awa Guèye, M. Moustapha Cissé Lô, Abdou Mbow, Aminata Mbaye, Yetta Sow, El Hadji Mansor Sy, Aimé Assine et Yaye Awa Diagne. Par ailleurs, Daouda Dia conserve la questure, en compagnie d’Awa Niang.
MATEL BOCOUM