Avenir Sénégal Bi Nu Bëgg
Le communiqué de la présidence de la République sur les Sénégalais morts dans des chavirements de pirogues remplies de migrants laisse de marbre la plateforme Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg qui le juge trop tardif et réducteur. Car, dénonce l’organisation de la société civile, ‘’il aura fallu plusieurs jours et les révélations de l’Organisation internationale des migrations et de la presse internationale annonçant la mort de plus de 140 jeunes Sénégalais en mer, avant que le gouvernement ne daigne enfin réagir pour reconnaître, du bout des lèvres, cet événement tragique’’.
Au lieu de s’en prendre simplement aux passeurs et de vanter les financements de la Délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes, la plateforme rappelle que ‘’le gouvernement aurait dû avoir le courage d’affronter le regard des Sénégalais, pour leur annoncer l’ampleur de la catastrophe, le nombre de victimes et l’étendue de sa propre responsabilité, en amont comme en aval, notamment celle de la marine nationale’’. C’est à la suite d’une collision avec un navire de la marine nationale qu’une des pirogues remplies de migrants a chaviré. Et le silence sur les détails de ce qui s’est passé en mer «foule aux pieds notre droit à l’information juste et vraie, consacrée dans la Constitution’’.
...Pour les membres de la plateforme, cette recrudescence de la fuite en masse du pays des jeunes, est le signe de la faillite du gouvernement dans sa capacité à créer des emplois décents pour restaurer l’espoir et la foi en la mère patrie. Le pire, estime Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg, est que le président Macky Sall a brandi un contre-feu, en annonçant un remaniement ministériel ‘’qu’aucune urgence ne dicte’’. Après la session du Conseil des ministres du mercredi 28 octobre 2020, le président de la République signait quatre décrets, à la date du 28 octobre 2020, qui ont mis fin aux fonctions des ministres et secrétaires d’Etat membres du gouvernement.
Mais aussi aux fonctions du président du Conseil économique, social et environnemental du ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République et du ministre, Secrétaire général du gouvernement. Si le président de la République voulait donner un signal fort, conseille le communiqué de la plateforme, il devrait réduire le nombre de ministres et supprimer les institutions budgétivores telles que le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT). ‘’Ces deux institutions auront en 2021 respectivement 7 milliards 584 millions et 9 milliards 614 millions de budget, soit un cumul de plus de 17 milliards F CFA.
Dans un pays ou au moins le tiers du budget est consacré, chaque année, à des dépenses ostentatoires et de prestige pour une minorité de privilégiés sans mérite, de telles mesures auraient donné, sans doute, un signe fort à la jeunesse’’, pensent les membres de la plateforme. Ce qui aura, selon eux, un meilleur incident qu’un ‘’jeu de chaises musicales des parents et proches du président de la République et des combines politiciennes pour attirer une classe politique à la recherche de faveurs’’.