‘’On ne cherche pas de l’argent pour notre trésorerie. Nous le faisons pour aider nos populations’’
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Les imams conférenciers ne sont pas les seuls à subir les impacts de la Covid-19, en cette période de ramadan. Les associations de femmes initiatrices de ces conférences religieuses se sont pliées aux urgences de l’heure.
Pour cette année, il n’y aura ni hôtesses ni tirage de tickets pour le pèlerinage à La Mecque, encore moins de distribution de masse de bons aux nécessiteux. ‘’Le mois de ramadan de cette année est assez spécifique, à cause de la pandémie de Covid-19. C’est vrai que nos activités, qui consistaient à rassembler des foules, sont au ralenti. Avec les conférences religieuses, cette année, on a décidé de ne pas les organiser. Nous les tenons en général pour apporter nos soutiens aux populations et aussi, la plupart du temps, c’est le moment de tirage des billets pour le pèlerinage à La Mecque. Comme cette fois La Mecque est fermée, on n’a pas jugé nécessaire de déplacer les gens’’, explique la présidente du Collectif des femmes parlementaires.
Jointe par ‘’EnQuête’’, Awa Guèye souligne qu’elles avaient déjà prévu de tenir une conférence depuis le mois de février et elles avaient même choisi une date et une salle. ‘’Mais quand la pandémie est entrée dans le pays, nous avons pensé à tout surseoir. On prie pour qu’il n’y ait pas de pandémie et que nos activités puissent se dérouler comme avant, l’année prochaine’’, dit la parlementaire.
Au-delà des billets pour La Mecque, notre interlocutrice a fait savoir que ces conférences étaient aussi un moyen, pour les associations, d’avoir des ressources financières pour mener leurs activités. ‘’La conférence que nous avions organisée, l’année dernière, nous avait permis d’avoir de l’argent pour initier des actions de solidarité. On ne cherche pas de l’argent pour notre trésorerie. Nous le faisons pour aider nos populations, régler leurs problèmes’’, soutient-elle.
Toutefois, Awa Guèye précise que la pandémie ne les empêche pas de faire des actions de solidarité. Pour cette année, vu le contexte, elles vont certes continuer de distribuer des denrées de première nécessité, mais en évitant au maximum les mouvements de foule. Mais aussi, elles comptent rendre visite à certaines personnes qui sont malades. ‘’Quand je dis rendre visite, on ne le fait pas en groupe. C’est la responsable elle-même qui prend la décision de sortir et d’aller rendre visite à quelqu’un pour lui apporter son soutien’’, précise-t-elle.
Aujourd’hui, étant dans un monde où l’Internet est devenu un moyen de communion pour certains fidèles, notamment via des vidéoconférences, pour éviter les rassemblements physiques, la présidente du Collectif des femmes parlementaires estime que les vidéoconférences religieuses ‘’ne peuvent pas touchées’’ toutes les cibles. ‘’Au niveau de l’Assemblée nationale, on n’a pas encore commencé les vidéoconférences religieuses. Mais, sur le plan politique, sachant que je m’active aussi en politique, nous avons une plateforme WhatsApp à travers laquelle, si quelqu’un à des préoccupations concernant les pratiques islamiques, il pose la question à l’imam qui va répondre et tout le monde va le partager’’, informe-t-elle.