La feuille de route du gouvernement
Après l'installation de l'Assemblée nationale, le lundi prochain, conformément au décret présidentiel fixant l'ouverture de la première session de la nouvelle législature, Ousmane Sonko pourra finaliser ce qui reste de la mise en œuvre de sa feuille de route établie depuis le 21 novembre.
La présidence de la République a informé, hier, que la première session de l'Assemblée nationale nouvellement élue aura lieu le lundi 2 décembre 2024. Il faudra aller vite dans la mise en place du bureau et des commissions, pour aborder les choses sérieuses, dont l'adoption de la loi de finances 2025. À la veille des élections législatives 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko disait, lors d'une interview avec Walf TV : ''L'une des priorités, c'est le budget 2025 qui doit s'aligner sur l'agenda 2050, en particulier sa première phase qui couvre la période 2025-2029.” Déjà à l'époque, il insistait sur la nécessité de tout accélérer pour finir les travaux avant le 31 décembre 2024. “On avait l'habitude de parler de marathon budgétaire. Mais cette fois, on parlera d'un 100 m budgétaire, parce qu'on n'a pas le temps pour un marathon. Il faudra donc voir quelles sont les étapes que l'on doit compresser, pour que le budget soit adopté au plus tard le 31 décembre”.
Nouveau gouvernement : courant décembre
Dans cette perspective, Ousmane Sonko avait déjà tracé une feuille de route bien définie pour ne pas perdre du temps, dérouler le programme tout de suite après l'installation du bureau de l'Assemblée nationale et des commissions. Mais avec quel gouvernement ? Diomaye va-t-il changer d'équipe gouvernementale avant “le 100 m budgétaire” ? Il est peu probable d'envisager un grand chamboulement, vu les contraintes de temps. Dans la feuille de route du Premier ministre établie le 21 octobre dernier, bien avant donc les élections, il prévoyait la mise en place d'un nouveau gouvernement au plus tard le 7 décembre.
“Suite à l'installation du nouveau gouvernement, le président de la République transmettra à chaque ministre une lettre de mission alignée à l'Agenda national de transformation, précisant les actions prioritaires attendues de chaque ministre en 2025 ainsi que les objectifs de performance'', avait instruit le Premier ministre.
Programme d'action gouvernemental : du 27 novembre au 7 décembre
À en croire le Premier ministre, cette phase est cruciale dans la mise en œuvre du nouveau référentiel économique. De sa réussite, dépendra celle de l'Agenda 2050. Raison pour laquelle il avait donné des instructions fermes aux membres de son équipe. Parmi lesquelles, il y a la finalisation du Programme d'actions prioritaires pour l'année 2025. Sur la base des documents ministériels, le ministère des Finances et celui de l'Économie devront finaliser, sous la supervision de la primature, le Programme d'action gouvernemental (PAG) et procéder aux arbitrages budgétaires. “L'élaboration du PAG inclura également le dispositif précis de suivi et d'évaluation (liste des programmes et projets, mode de gestion et de pilotage, tableau de bord)”, insistait le chef du gouvernement dans la feuille de route partagée avec ses différents ministres.
Les différents documents à établir entre le 5 et le 26 novembre
En ce qui concerne les documents susvisés, il y a la Lettre de politique sectorielle de développement des différents départements ministériels, leurs plans d'actions prioritaires, entre autres. La source de préciser que chaque département devra s'aligner à l'Agenda national de transformation dans la définition de ces documents. ''Sur la base de la note de cadrage de la primature, chaque ministère finalisera une LSPD, un plan d'actions prioritaires et un budget 2025 alignés à l'Agenda national de transformation”.
Pour mener à bien cette tâche, le Premier ministre avait donné l'autorisation à ses hommes de contracter, s'ils le souhaitent, des experts. ''Des consultants de leur choix pourront les accompagner dans cette démarche. Ces documents seront transmis à la primature au plus tard le 26 novembre 2024”, renchérit le PM.
Les différents documents de base remis depuis octobre au Premier ministre
L'État étant une continuité, la primature avait jugé nécessaire de partir des documents déjà existants au niveau des différents départements ministériels. Il s'agit notamment de la Lettre de politique sectorielle de développement déjà en place, des réformes envisagées dans chaque secteur, du projet de budget pour l'année 2025 ainsi que du document de programmation pluriannuel des dépenses. C'était la première étape de la feuille de route qui devait être accomplie avant le 23 octobre. À charge, par la suite, pour la primature, le MFB et le MECP d'établir une note de cadrage qui comprend les ajustements nécessaires.
''La primature communiquera à chaque ministère les éventuels ajustements à apporter à ces documents pour garantir l'alignement à l'Agenda national de transformation Sénégal 2050 des LPSD, du plan d'action et des crédits budgétaires pour 2025”.
Le Premier ministre engageait ainsi les différents ministres à se conformer rigoureusement à cette feuille de route, en vue d'assurer la mise en œuvre du budget 2025 dès le 1er janvier de l'année prochaine.
On peut donc croire que tous les travaux préparatoires ont été accomplis et qu'il ne reste plus qu'à attendre l'installation du nouveau gouvernement pour dérouler le calendrier.
Le président de l'Assemblée nationale connu au plus tard lundi
Auparavant, le 2 décembre, conformément à la directive présidentielle, l'Assemblée sera installée et on connaitra celui qui va succéder à Amadou Mame Diop en tant que président de la 15e législature. Avec la volonté affichée de certains milieux proches du PM de maintenir Sonko à la primature, plusieurs noms circulent comme potentiels présidentiables. Les plus connus sont l'ancienne tête de liste de Pastef à Dakar Abass Fall, le ministre Malick Ndiaye qui pourrait quitter le gouvernement pour l'hémicycle, Amadou Ba qui est une autre figure du Pastef, mais pourquoi pas également le doyen et précieux conseiller d'Ousmane Sonko Alla Kane, un homme d'une très grande expérience de l'État et en qui Sonko semble avoir une grande confiance.
Mais le patron de Pastef, qui aime bien cacher son jeu, pourrait aussi réserver bien des surprises. Une chose semble sûre : lui préfèrerait rester Premier ministre au lieu de migrer vers la place Soweto.