Publié le 19 Mar 2024 - 20:45
CAMPAGNE ÉLECTORALE - QUESTIONS LIÉES AU SECTEUR EXTRACTIF

 Le Forum civil demande aux candidats d’approfondir le débat

 

Les différents candidats à la Présidentielle du 24 mars prochain sont en train de rivaliser d’ardeur à travers les coins et recoins du Sénégal à la rencontre des populations. Chacun cherche à vulgariser au maximum son programme pour les cinq années à venir. Selon le Forum civil, les débats sur les questions liées au secteur extractif ne sont traités que superficiellement. Il demande aux candidats d’approfondir le débat sur ce point.

 

Selon le Forum civil, les candidats à l’élection présidentielle n’ont pas donné beaucoup d’espace aux questions liées au secteur extractif au moment où les populations des zones abritant des entreprises extractives vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Cette situation ne laisse pas de marbre le coordonnateur national du Forum civil.

Selon Birahime Seck, ‘’pour la plupart des candidats, ils sont restés superficiels sur les questions liées au secteur extractif. Ils vous parlent de ressources naturelles, de renégociation des contrats, alors que ça, c’est superficiel dans le secteur extractif’’.  

Sur cette lancée, il interpelle les 19 candidats en lice à la prochaine joute présidentielle d’apporter plus de profondeur et de contenu dans les débats sur ces questions. ‘’Nous attendons fondamentalement des candidats qu’ils puissent prendre des engagements sur l’opérationnalisation des fonds miniers et les collectivités locales. Les femmes qui sont au niveau des collectivités locales en ont besoin. Nous attendons également des propositions des candidats sur les questions liées au contenu local. C’est quoi leur proposition en termes de valorisation du contenu local dans le secteur extractif, dans le secteur des hydrocarbures, mais également dans le secteur minier ?’’, demande Birahime Seck qui se prononçait à l’occasion d’un atelier de renforcement de capacités des journalistes qui viennent des collectivités minières du Sénégal pour échanger avec eux sur le droit d'accès à l'information, de la redevabilité dans le secteur extractif à Saly Portudal.

Dans ce cadre, soutient-il, ‘’c'était une occasion de revenir avec le Cos-Petrogaz sur les projets GTA et sur le projet Sengomar, le projet Terranga Yakaar, mais également les autres projets en vue. C'était l'occasion de revenir avec le ministère du Pétrole et des Énergies sur les questions relatives à l'audit des coûts ou bien des opérations pétrolières au niveau du Sénégal. Nous en avons également profité pour échanger avec les journalistes sur le droit de l'accès à l'information. Parce qu'on ne peut pas parler du secteur extractif sans évoquer la question de la transparence, de la question de l'accès à l'information et de la question de la redevabilité’’.

Il ajoute : ‘’C'est pour nous l'occasion également de pouvoir recueillir les propositions des journalistes sur des enquêtes qu'elles pourraient mener dans les collectes minières. Je rappelle qu'auparavant, nous avons déroulé une cession de formation pour les journalistes sur le contenu local, sur la RSE, sur la réglementation et sur les fonds et revenus du secteur minier. Nous avons aussi accompagné des radios de proximité pour des émissions interactives et des émissions décentralisées, pour mieux sensibiliser et prendre en charge les préoccupations des populations’’.

Dans la foulée, M. Seck souligne que d’autres secteurs attendent également les candidats dans leurs projets et programmes. ‘’Ils nous parlent souvent de renégociation des contrats. Qu'ils nous disent quelles clauses doivent-ils renégocier. Est-ce les clauses fiscales, les clauses financières, environnementales, patrimoniales, ou culturelles ? Ça manque de précision dans le secteur extractif, gazier, pétrolier et mine. On s'attend fondamentalement à ce que les candidats puissent même s'engager sur un autre secteur extractif qui n'est pas traditionnel, c'est le secteur de la pêche, présume Birahime Seck.

En conclusion, le coordonnateur du Forum civil voudrait que ‘’les candidats aillent au fond des choses, au lieu de se limiter à dire ‘transparence dans la gestion des ressources naturelles’. Ils doivent aller au fond des choses’’.

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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