Publié le 25 Sep 2024 - 11:28
COALITION MSK DEEKKAL YAAKAAR

Vers une réinvention du Sénégal

 

Hier à Dakar, la coalition MSK Deekkal Yaakaar a décliné sa vision face à la presse. Son leader, la journaliste Mariam Selly Kane, a convié la presse en perspective des prochaines élections législatives du 17 novembre. Pour elle, il est temps de réimaginer le développement du pays à travers une approche intégrée qui place l'humain au centre, qui valorise les ressources locales et adopte des stratégies innovantes pour relever ces défis.

 

Hier s’est tenue une conférence de presse à Dakar avec pour but de décliner la vision et les perceptives de la coalition MSK Deekkal Yaakaar portée par Mariam Selly Kane. Ainsi, elle a abordé plusieurs points. La jeunesse, la place des femmes, la valorisation de l’agriculture et les mesures d'accompagnement ont été les points clés de son intervention.

Selon elle, les défis économiques, sociaux et politiques qui s'accumulent, à savoir le chômage massif des jeunes, les inégalités territoriales et la précarité des femmes exigent une nouvelle vision pour bâtir un avenir plus inclusif et durable. ‘’Nous sommes dorénavant acteurs dans l'arène politique. On se doit de proposer des actions qui viendront renforcer les capacités de nos forces vives afin de créer des emplois décents dans les économies vertes, dans l'économie numérique, pour éliminer la violence à l'égard des femmes, promouvoir les droits humains et mettre en place des institutions solides et résilientes’’, a-t-elle déclaré.

Elle indique que repenser l'emploi des jeunes serait un levier pour la croissance, car le chômage de cette frange de la société est l'une des problématiques les plus urgentes. ‘’Les politiques publiques doivent sortir des sentiers battus et se tourner vers les secteurs d'avenir tels que l'économie numérique et le retour à la terre qui est une bonne solution. En outre, ces secteurs offrent des opportunités immenses qui, jusqu'à présent, n'ont pas été pleinement exploitées’’.

Néanmoins, Mme Kane précise qu’il faut une conduite à tenir pour que cela marche : ‘’Si nous voulons que cela soit une solution, il faut un retour à la terre. Les mesures d'accompagnement doivent être là. Si nous voulons que ces coopératives agricoles réussissent, nous devons absolument faire en sorte que les jeunes aient où se loger quand ils sont dans les domaines agricoles, qu'ils aient un petit fixe qu'ils peuvent mettre dans leur poche, qu'ils soient encadrés par des professionnels de l'agriculture et surtout qu'on mette à leur disposition la terre, les semences, l'eau et tout ce qui va avec.’’

‘’Ce serait une source de motivation, poursuit-elle, parce que quand ils viennent à Dakar vendre des pochettes de téléphones et autres, ils empochent du cash qu'ils mettent dans leur poche et qu'ils peuvent envoyer à leurs parents au village. Mais si vous les faites travailler au village, vous ne leur donnez rien du tout, vous ne leur permettez pas de dormir dans des lieux décents, vous ne leur donnez pas à manger matin, midi, soir, ils ne pourront pas travailler et ils ne seront pas motivés.’’

Donc, en cultivant un esprit d'innovation et de résilience, le Sénégal peut espérer voir émerger une nouvelle génération de leaders économiques.

A cela s’ajoute le gaspillage multiforme qui doit impérativement être évité. La candidate aux Législatives rappelle qu’il faut que cela cesse. ‘’Nous les femmes, nous les jeunes du Sénégal, nous le comprenons mieux que quiconque. Nous sommes ceux qui subissent le plus ces gaspillages’’. Elle propose ainsi ‘’de réduire le gaspillage de nos ressources naturelles, humaines ainsi que celui de nos ressources environnementales. Et nous devons aller vers le recyclage et vers une prise de conscience pour que nous puissions réutiliser des ressources naturelles ou alors des ressources économiques. Ces mesures visent à intégrer les solutions écologiques au cœur du développement économique.

 Outre ce point, elle inclut des initiatives dans le secteur agricole pour assurer la sécurité alimentaire. ‘’Une transition écologique réussie permettra non seulement d'améliorer les conditions de vie des populations rurales, mais également de repositionner le Sénégal’’, dit-elle.

L'autonomisation des femmes, pilier du développement social

MSK met également l’accent sur l’autonomisation des femmes, car elles jouent un rôle central dans la société. Cependant, ces dernières restent sous-représentées dans les sphères de décision. Pourtant, leur capacité à gérer les ressources familiales, à innover dans le secteur informel et à mener des actions communautaires doit être reconnue et valorisée à sa juste valeur. ‘’L'autonomisation des femmes ne se limite pas à l'accès aux emplois, mais passe aussi par une réforme profonde des lois et des structures sociales qui perpétuent les inégalités. Il est essentiel de renforcer les programmes de soutien à l'éducation des jeunes filles, de favoriser leur accès aux technologies et de promouvoir leur participation active dans la vie publique. Cette transformation nécessitera des politiques claires et une volonté politique forte pour combattre les violences faites aux femmes et garantir leur place dans l'économie’’.

Ainsi, elle a terminé en soulignant que le modèle socioéconomique sénégalais est en panne.  ‘’Cela vient de l'usure de la classe politique qui est devenue peu imaginative et trop politicienne. Aujourd'hui, quand je vois des grands blocs qui se réunissent encore une fois pour aller à l'assaut des Législatives, je me dis voilà, ça recommence. C'est la même classe politique qui est là’’. Elle précise qu’ils ont fait de la politique leur métier depuis longtemps, car ni l'État, ni les marchés qui  fournissent des biens et des services essentiels, ni les familles, ni même les entreprises n'arrivent plus à satisfaire les populations. ‘’Même nos besoins dits essentiels n'arrivent plus à être couverts et nous permettre de vivre décemment’’. Raison pour laquelle, dit-elle, ‘’nous allons venir proposer une nouvelle vision basée sur notre expérience d’observateur. En tant que journaliste et très active depuis trente-quatre ans, on connaît très bien la société sénégalaise, pour avoir fréquenté beaucoup de citoyens à tous les niveaux. Notre pays souffre de graves déséquilibres. Ces déséquilibres, tout le monde les a constatés’’.

Pour Mariam Selly Kane, on ne peut se développer qu'en éliminant les déséquilibres qui sont nombreux dans notre corpus sociétal. Les Sénégalais ne doivent pas tout attendre aussi de l'État, car il ne peut pas tout faire. Donc, sa solution est de vraiment réaligner les moyens et actions pour satisfaire les aspirations collectives et individuelles.

Tout compte fait, les projets de développement local doivent être priorisés, avec un soutien particulier aux infrastructures de base, à l'accès à l'éducation et aux services de santé. En dotant les régions de ressources adéquates, le Sénégal pourra créer un équilibre territorial plus juste, où chaque citoyen pourra profiter des fruits de la croissance, reste-t-elle convaincue. ‘’Je m'engage à réunir nos forces vives pour promouvoir les assises de la protection sociale à mes futurs collègues parlementaires. Nous avons connu ici les assises de la justice. Moi, j'aurais tout de suite fait suivre les assises de la protection civile et sociale. Ou bien alors les assises de la jeunesse’’, a-t-elle rappelé.

 

THECIA P. NYOMBA EKOMIE

 

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