Les Koldois apprécient la réhabilitation de la RN6, mais restent sur leur faim
C’est un ouf de soulagement qu’ont poussé les populations de Kolda après le lancement, hier, des travaux de construction et de réhabilitation de la RN6 même si les attentes demeurent nombreuses. C'était à l'occasion du conseil des ministres décentralisé.
Les Koldois sont unanimes. Le lancement des travaux de réhabilitation de la RN6 et du pont Abdoul Diallo de la ville constitue une bouffée d’oxygène dans la prise en charge des préoccupations des populations. Ce pont, construit avant l'indépendance, relie les deux grands compartiments de la ville de Kolda. Il permet aussi l’accès à des villes comme Vélingara, Tambacounda ou encore Kédougou. «C’est une vieille doléance, une préoccupation majeure de Koldois qui est prise en compte par le gouvernement», lance Doumbia rencontré au coin d’une rue.
Pour l’enseignant Yagouba Diallo, le lancement des travaux des deux infrastructures constitue ''une très bonne chose''. ''C’est rassurant pour l’avenir et la mesure salutaire car ce pont qui date ''de fort longtemps'' présentait des dangers énormes pour les populations.'' Ce sentiment est partagé par Kamor Dianté. Toutefois, celui-ci estime que nombreuses sont les préoccupations des Koldois qui tardent à être prises en compte. ''Kolda est la ville la plus fatiguée du Sénégal sur tous les plans. C’est là où les taux de prévalence du Sida, de paludisme, de chômage, de la mortalité infantile et des grossesses précoces sont les plus élevés. Où tous les fléaux se rencontrent et se croisent'', liste M. Dianté.
Selon lui, les conseils des ministres ne sont rien d’autre ''qu’un tintamarre politique''. ''Ils viennent pour nous annoncer des mesures, un point un trait.'' M. Dianté trouve ''aberrant et scandaleux'' le fait d’attendre chaque dimanche pour espérer se rendre à Médina Yoro Foula (MIF) distant seulement de 60 kilomètres de Kolda, du fait de l’impraticabilité. Sur le plan de l’éducation tout comme sur le plan sanitaire, notre interlocuteur pense qu’en lieu et place ''des promesses toujours non tenues '' des efforts concrets et considérables doivent être entrepris pour permettre à la région de Kolda de sortir du tunnel.
''Perfusion dérisoire, inefficace et inacceptable'', selon la Convention régionale des jeunes.
''Le Premier ministre Abdoul Mbaye doit revoir sa copie. Les 204 milliards prévus pour la région de Kolda sont dérisoires. Cette somme est inacceptable. Le montant est très en deçà des aspirations et des attentes des populations en matière de prise en charge de leurs préoccupations et du développement de la région.'' C’est en ces termes que s’est exprimé Abdoulaye Cissé, président de la Convention régionale des jeunes de Kolda.
Selon lui, ''les Koldois s’attendaient à ce que le montant prévu pour Matam (500 milliards) soit multiplié par deux pour atteindre la somme de 1000 milliards aux fins d’apporter des réponses concrètes aux problèmes des populations. A. Cissé, qui rappelle qu’au dernier classement des régions par rapport à l’Atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement, Kolda était classé 13e sur les 14 régions du pays, devançant seulement son voisin immédiat la région de Kédougou. A cet effet, Cissé estime que le Fouladou mérite mieux que de recevoir la ''somme la plus modique'' des régions déjà visitées par le président de la République dans le cadre des conseils ministériels décentralisés. |
HUBERT SAGNA
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