Publié le 26 Sep 2012 - 10:05
CONTRACEPTION

Le point de vue des religieux

 

A l'occasion de la Journée mondiale de la contraception célébrée ce mercredi 26 septembre, EnQuête propose un dossier sur ce thème d'actualité qui interroge les mœurs de la société sénégalaise, notamment les jeunes. Des pratiques usuelles chez les jeunes au point de vue de la religion, en passant par l'avis des spécialistes de la santé, nous vous proposons une plongée au cœur d'une pratique sujette à controverses.

 

IMAM OUSMANE SAMB, coordinateur du Réseau Islam et Population (RIP)

 

''L'islam permet l'utilisation des méthodes contraceptives''

 

 

''L'islam permet l'utilisation des méthodes contraceptives. Mais seulement si ces méthodes ne provoquent pas de maladies. Les médecins ont rassuré sur ces méthodes qui ont fait l'objet d'une vérification scientifique. C'est pourquoi il n'est pas interdit à une femme musulmane mariée d'utiliser ces méthodes qui permettent l’utilisation par les deux conjoints, dans une parfaite entente et sans contrainte, d’un moyen légal et sûr pour retarder une grossesse ou pour la précipiter, en tenant compte de leur situation médicale, sociale et économique, et ce, dans le cadre de leurs responsabilités envers leurs enfants et envers leurs propres personnes. Parce qu'au temps du prophète, ses 'sahabas' (NDLR : compagnons) utilisaient les coïts interrompus. C'est le fait d'éjaculer en dehors du sexe de la femme. Si les condoms existaient à ce moment, ils les auraient utilisés. Donc, pour les méthodes modernes, c'est la même chose. Les hommes peuvent utiliser les condoms et les femmes les méthodes contraceptives.

Maintenant ceux qui disent que la religion les interdit, c'est leur point de vue. Mais il n'est pas écrit dans le Coran. Ces méthodes permettent d'espacer les naissances et non de les limiter. Cependant, une fille qui n'est pas mariée n'a pas le droit d'utiliser ces méthodes. D'ailleurs, il est interdit de façon catégorique toute relation pouvant exister entre un homme et une femme, si elle n’est basée sur les liens sacrés du mariage. ''

 

ABBÉ ALPHONSE SECK, Théologien Moraliste

 

''L’activité sexuelle avant le mariage reste interdite''

 

 

''La question de l’utilisation des méthodes contraceptives chez les femmes est effectivement abordée dans la Doctrine catholique. Cependant, l’Église préfère parler de régulation des naissances, en ce sens que, pour de justes raisons, les époux peuvent vouloir espacer les naissances de leurs enfants. Il leur revient alors de vérifier que leur désir ne relève pas de l’égoïsme, mais est conforme à la juste générosité d’une paternité responsable. Ce qu’enseigne l’Église catholique, c’est que la volonté de réguler les naissances et donc de les espacer pour un couple et pour la femme est tout à fait légitime (…)

Pour l’Église, lorsqu’il s’agit de mettre en accord l’amour conjugal avec la transmission responsable de la vie, la moralité du comportement ne dépend pas de la seule sincérité de l’intention et de la seule appréciation des motifs. La moralité demande aussi de considérer des critères objectifs, tirés de la nature même de la personne et de ses actes, critères qui respectent, dans un contexte d’amour véritable, la signification totale d’une donation réciproque et d’une procréation à la mesure de l’homme. Il s’agit de sauvegarder les aspects essentiels que sont union et procréation, pour que l’acte conjugal conserve intégralement le sens de mutuel et véritable amour et son ordination à la très haute vocation de l’homme à la paternité'.

C’est sur la base de cela que l’Église catholique rejette toutes les méthodes artificielles de contraception qui ne conjuguent plus union et procréation, au sens où l’acte sexuel doit toujours rester ouvert au don de la vie (...) Ce que dit l’Église, elle le dit dans le cadre du couple constitué dans les liens du mariage. De sorte que la question de l’utilisation de la contraception par une jeune fille non mariée n’est pas envisageable...

 

Par Viviane DIATTA et Idelette BISSUU

 

 

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