Les cadres de la Senelec exigent un passage des enquêteurs de l’Etat
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Pour le Syndicat des cadres de Senelec (Sycas), c’est la meilleure façon de lever toute équivoque et de rassurer.
Une mission des services de contrôle de l’Etat est exigée à la Senelec, pour tirer au clair la polémique liée au contrat signé entre la Société d’électricité du Sénégal SA et Akilee. C’est le Syndicat des cadres de Senelec (Sycas) qui en est à l’origine.
Dans une déclaration publiée hier, l’organisation des hauts placés de l’entreprise de fourniture d’électricité exhorte ainsi la Cour des comptes, l’Inspection générale d’Etat, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) ou encore l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) à ‘’assurer la plénitude de leurs responsabilités, en déclenchant les missions appropriées et relevant de leurs prérogatives’’. Ceci, ‘’dans la perspective d’assurer la protection et la défense de la souveraineté énergétique du Sénégal, gage d’un développement prospère et durable’’.
L’intervention des organes de contrôle de l’Etat est exigée par le Sycas, car le contrat visé en objet, et qui porte sur ‘’le déploiement et l’exploitation d’un système de comptage intelligeant pour Senelec SA’’, a installé, selon le syndicat, la société sous les ‘’feux de rampe’’ et devant l’opinion publique. Et comme le précise leur document, pris ‘’sous les angles de la genèse, de la rédaction, de la signature et de la réalisation des engagements contractuels réciproques, de nombreuses questions afférentes à la régularité et à l’opportunité dudit contrat sont soulevées par divers acteurs impliqués directement ou indirectement’’.
Signé par l’ancien directeur général de la Senelec, Mouhamadou Makhtar Cissé, le 11 février 2019, ce contrat inclut la fourniture de compteurs électriques intelligents à la Senelec par la startup Akilee sur une période de… 10 ans. Mais c’est surtout la commande passée le 20 mars 2019, par l’ex DG, devenu depuis ministre du Pétrole et des Énergies, pour la livraison de 2 700 000 compteurs électriques sur 10 ans, pour un coût de 186 milliards de F CFA, qui pose problème. Dénoncée par l’actuel directeur général de la Senelec, Papa Mademba Bitèye, qui manœuvre pour casser ce contrat, l’entente débouche depuis plusieurs mois sur une polémique par presse interposée entre les représentants des deux entreprises.
Suffisant pour amener le Sycas, ‘’dans l’intérêt d’élucider ces questions afin de lever toute équivoque et de rassurer tout un chacun sur les véritables enjeux et défis’’, à exiger un passage des enquêteurs de l’Etat.
Conscient d’être astreint au respect du devoir de réserve, de la discrétion professionnelle et du secret professionnel, malgré sa liberté d’expression syndicale, le Sycas précise, toutefois, ‘’que ces trois obligations demeurent inopposables aux organes de contrôle de l’Etat, et pour cette raison, il s’engage, relativement à l’orientation des protocoles d’intervention desdits organes, à leur fournir, avec une ferme intention, tout éclaircissement désiré sur ce contrat supra’’.
Une belle intention de coopération en perspective.
Lamine Diouf