MESURe engage la refondation du pays
Les acteurs de la société civile, initiateurs de la Mobilisation pour un engagement citoyen vers la souveraineté, l'unité et la refondation (MESURe) se sont réunis ce week-end pour discuter des risques qui pèsent sur l’avenir de notre pays et le devenir de notre jeunesse et des générations futures. L’objectif de cette rencontre est d’engager les citoyens sénégalais autour d’une réflexion à la fois stratégique et mobilisatrice d’une véritable force républicaine pour la sauvegarde de notre État de droit.
Pour faire face aux multiples risques qui pèsent sur l’avenir de notre pays et le devenir de notre jeunesse et des générations futures, les membres de la société civile, initiateurs de MESURe, se mobilisent indépendamment de toutes obédiences politiques, ethniques ou religieuses pour que le Sénégal ne bascule pas dans l’abîme. L’objectif de cette rencontre est d’engager les citoyens sénégalais autour d’une réflexion à la fois stratégique et mobilisatrice d’une véritable force républicaine pour la sauvegarde de notre État de droit, du vivre-ensemble et de la stabilité sociale nécessaire pour construire le progrès économique, social durable et inclusif au Sénégal.
Cette initiative, informent-ils, se veut d’abord dissuasive par rapport à toutes les actions susceptibles de déstabiliser notre pays, en anticipant sur leur origine ou leur développement dans l’espace public sénégalais.
À cet effet, elle met un accent particulier sur des débats d’idées, la production et l’appropriation d’analyses basées sur des données probantes et d’informations crédibles pour réduire l’impact de la désinformation et la mésinformation du grand public qui influencent l’opinion publique, les mouvements sociaux et les comportements.
Ainsi, elle consiste à mobiliser un public large et ouvert impliquant toutes les organisations citoyennes et politiques, personnalités publiques, acteurs économiques et sociaux sur les orientations stratégiques qu’ils proposent ensemble pour notre pays, pour ainsi influencer positivement, suivre et évaluer les décisions et politiques publiques qui seront prises, lit-on sur le document qui sanctionne la naissance de ce mouvement.
"Mise en place d'une stratégie de communication"
À cet effet, indiquent les acteurs, une stratégie de communication publique sera élaborée et mise en exécution, en partenariat avec les médias publics et privés, et à travers les réseaux sociaux.
De plus, une série de débats portant sur le dialogue citoyen pour une République sénégalaise refondée au service du progrès dans la justice, l’équité, la paix durable sera organisée, selon un plan d’action imminent, jusqu’à la veille de l’élection présidentielle de février 2024.
Dans la même logique, déclarent-ils, les conditions d’organisation d’un processus électoral respectueux des termes de la Constitution, transparent, crédible et non-violent seront une préoccupation majeure de l’initiative qui engagera les différents protagonistes autour d’un gentleman agreement et d’un débat électoral public entre les principaux candidats.
Toutefois, regrette-t-on, ces dernières années, on assiste, au Sénégal, à de nombreuses mutations manifestées dans l’espace public et au sein de la société sénégalaise.
Selon les initiateurs de MESURe, les fondamentaux d’une vie politique par laquelle bouillonnent les idées tournées vers l’amélioration du bien-vivre des Sénégalais sont désormais très fragilisés. "La réflexion sur le »développement» est en panne ou est prise en otage dans les disputes politiciennes et est dans une vacuité désespérante. Les espaces de production de savoir qui se multiplient ne développent pas assez de liens avec les forces politiques et sociales qui fonctionnent souvent sans orientations idéologiques et stratégiques dans un environnement national, régional et international favorable à la pensée unique", notent-ils.
"L'action politique totalement dévoyée"
Selon eux, l'action politique qui occupe une place importante dans le quotidien des Sénégalais, est aujourd’hui totalement dévoyée.
En effet, soulignent-ils, elle est moins orientée vers les intérêts supérieurs de la nation et la réalisation inclusive du bien-être collectif, et vers des débats sur les priorités et enjeux cruciaux. Au contraire, estiment-ils, elle répond à la logique de satisfaction des intérêts partisans, des aspirations singulières et des agendas qui ne mobilisent ni la majorité des Sénégalais ni les spécificités qui caractérisent notre société sénégalaise. "Elle se résume, de plus en plus, à des invectives, des insultes, des calomnies, de la manipulation de l’opinion publique, de la politisation de certaines institutions, des menaces de mort, de la violence verbale et physique. Ces nouveaux modes décadents d’expression de l’action politique sont relayés par les puissants supports que sont les réseaux sociaux", déplorent-ils. Cette dérive observée dans l’action politique affecte d’autres secteurs stratégiques.
"La presse ou les médias sont utilisés comme des vecteurs de comportements et d’actions compromettant l’unité nationale, la démocratie, la paix et la stabilité. D’autres corporations relevant de la société civile et de l’État se sont aussi fait remarquer dans cette tournure dangereuse de l’action politique", s’émeuvent ces acteurs de la société civile.
En outre, pour les initiateurs de MESURe, le dialogue transpartisan et fédérateur est essentiel à une redéfinition consensuelle des priorités stratégiques qui "nous permettront de faire face à toutes les autres formes de menaces intérieures et extérieures, notamment l’accroissement continu du coût de la vie, les conséquences tous azimuts de la pandémie à Covid-19, les menaces liées à la déstabilisation du Sahel, les impacts de la crise russo-ukrainienne sur notre économie, toutes les autres formes de dépendance stratégique que subit notre pays depuis son accession à la souveraineté internationale".
Ainsi, disent-ils, ce dialogue s’impose d’autant plus que le pays s’achemine, en 2024, vers des joutes électorales qui constituent un autre tournant majeur dans la marche de la nation. Aussi, la rupture de confiance entre acteurs dans ce contexte s’ajoute-t-elle à la crise de confiance envers les institutions malmenées à l’extrême.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)