Michel Gbagbo porte plainte en France contre Guillaume Soro
Le fils franco-ivoirien de Laurent Gbagbo, Michel, a déposé plainte via son avocate, lundi 25 juin, pour "enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants" contre Guillaume Soro et neuf anciens "comzones". La constitution de partie civile qui accompagne cette procédure entraîne la saisine automatique d'un juge d'instruction, sans passer par le Parquet.
Bis repetita. Alors que sa première plainte à Paris, en novembre 2011, n’avait pas convaincu le procureur de la République d’engager des poursuites, Michel Gbagbo récidive, mais désormais avec constitution de partie civile. Ce qui entraîne automatiquement la saisine d'un juge d'instruction et une procédure qui pourrait aboutir, enfin, à une mise en examen.
Adressée lundi au doyen des juges d'instruction de Paris par le fils de Laurent Gbagbo, cette plainte vise l’actuel président de l'Assemblée nationale ivoirienne et ancien Premier ministre, Guillaume Soro, de même que neuf commandants des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) pour « enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants ».
Enseignant et consultatnt
« Nous attendons de cette plainte qu'elle aboutisse à la désignation d'un juge d'instruction qui pourra mener tous les actes nécessaires visant à ce que les auteurs des faits dénoncés soient traduits devant les tribunaux », explique dans un communiqué Me Habiba Touré, avocate de Michel Gbagbo.
Âgé de 42 ans, Michel Gbagbo possède la double nationalité franco-ivoirienne. Jusqu'à la chute de son père, il était enseignant et consultant pour un comité gouvernemental chargé d'organiser le retour des personnels de l'État dans les zones abandonnées pendant le conflit ivoirien en 2002.
"Prisonnier d’opinion"
Le 11 avril à Abidjan, il avait été arrêté avec son père après plus de quatre mois de crise et dix jours de combats intenses dans la capitale ivoirienne, avant d’être détenu à Bouna, dans le nord-est du pays, pendant environ un an. Après avoir été récemment hospitalisé à Abidjan, il a été entendu par la justice ivoirienne le 1er juin pour des accusations d'infractions économiques, dont le détournement de deniers publics. Fin mai, sa mère française, Jacqueline Chamois, avait affirmé qu'il était « un prisonnier d'opinion » et avait demandé un « rapatriement sanitaire » pour son fils « très éprouvé ».