Publié le 18 Feb 2023 - 17:08
COUPURE DU SIGNAL DU GROUPE WALFADJRI

La Facs s'indigne et exige le remplacement du CNRA

 

Le Bureau exécutif national de la Fédération des acteurs de la communication et de l'information du Sénégal (Facs), réuni ce vendredi pour statuer sur la coupure du signal de Walf TV, s'indigne de la suspension du signal du média en question. En outre, la fédération exige que l'on substitue la CNRA par la nouvelle Autorité de régulation de la chaîne de la valeur audiovisuelle. 

 

La coupure du signal du groupe Walfadjri continue de susciter des réactions un peu partout. Cette fois-ci, c'est le Bureau exécutif de la Facs qui monte au créneau. La fédération "condamne fermement la coupure abusive et illégale du signal de Walfadjri par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), un organe dont l’existence juridique a été rendue caduque par l’entrée en vigueur du Code de la presse de 2017 et exige le rétablissement sans délai du signal".

En effet, la Facs considère que la décision de Babacar Diagne de sanctionner la télé Walfadjri d’une coupure de sept jours est une "agression grave à la liberté de la presse au Sénégal". Dans sa forme comme dans le fond, elle bafoue les dispositions du "Code de la presse" qui définissent les sanctions administratives applicables à la communication audiovisuelle, notamment les "articles 210 et 211 du code".

En outre, selon le communiqué de la Facs, en plus d’être ''contre-productive, cette décision, d’une époque révolue, est une grosse balafre de plus portée à l’image de la démocratie sénégalaise, après une longue liste d’agressions contre les libertés".

Dans son adresse, la Facs a aussi rappelé certains abus de pouvoir commis par le CNRA. "L'acharnement sur Pape Alé Niang emprisonné de manière arbitraire et injuste et le blocage des comptes de sociétés membres du groupe D-Media, pour ne citer que ces deux-là", parcourt-on dans le communiqué.

Craignant une stratégie de musellement de la presse par le régime actuel, la Facs exige "la dissolution sans délai du CNRA par l’abrogation de la loi 2006-04 du 4 janvier 2006 portant création du CNRA, et la création de la Haute autorité de régulation de la chaîne de valeur audiovisuelle prévue dans le Code de la presse".

Elle demande aussi le vote d’une loi spécifique sur l’accès à l’information, pour permettre l’épanouissement du droit à l’information qui est garanti par "l’article 8 de la Constitution". Enfin, la Facs recommande un toilettage complet du Code de la presse, pour y enlever les "articles liberticides".

In fine, le Bureau exécutif national de la Facs entend poursuivre son combat pour une "révision en profondeur du Code de la presse" et invite tous les acteurs des médias à venir se joindre à ce combat. Elle les invite à faire bloc derrière le groupe Walfadjri pour le rétablissement sans délai de son signal et le respect de ses droits.

Mamadou Diop

 

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