Le député-maire de Nguékhokh porte la voix des collectivités locales
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La pandémie de la Covid-19 continue de mettre à genoux les institutions du pays. Pendant que l’État demande l’annulation de ses dettes au niveau international, que les fonctionnaires et les entreprises du pays vont dans le même sens, les collectivités locales issues de l’acte 3 de la décentralisation veulent également bénéficier de cette faveur. Pape Songo Diouf, Député-Maire de la commune de Nguékhokh, porte le plaidoyer et promet de faire la proposition à l’Assemblée nationale.
Les collectivités territoriales du Sénégal sont frappées de plein fouet par les conséquences de la pandémie de la Covid-19. En effet, du fait de la réduction des déplacements, de la restriction des libertés à travers le pays, les nouvelles institutions n’arrivent plus à collecter les fonds qui les faisaient survivre en temps normal. Ce qui constitue un frein à leur fonctionnement, puisque les recettes de ces communes de plein exercice connaissent une chute vertigineuse.
C’est pour cette raison que le député-maire Pape Sogno Diouf compte porter le plaidoyer des collectivités locales à l’Assemblée nationale pour une annulation pure et simple de leurs dettes, à cause de la pandémie. Pour lui, puisque c’est l’État lui-même ‘’qui avait négocié pour l'annulation des dettes, alors pas besoin de le crier, car l'État sait ce qui se passe. D’ailleurs, je vais soumettre cette idée à l'Assemblée nationale pour leur faire comprendre que nous les accompagnons dans ces dettes en tant que collectivités locales’’.
A en croire le maire de Nguekhokh, le fonctionnement des collectivités locales est au ralenti depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence décrété par le président de la République. ‘’Le travail avec l'état civil marche à merveille ; on a juste réduit le personnel. Seul mon directeur de cabinet et le secrétaire municipal travaillent. Mais, actuellement, le problème, ce sont les recettes, parce que ceux qui devraient payer les impôts et taxes ne peuvent plus le faire. Les ventes sont réduites, alors que les recettes ont baissé et c'est un frein, mais aussi la santé prime sur tout’’, souligne Pape Diouf.
Qui ajoute : ‘’Je n’ai pas encore fait l'inventaire, mais je vois que les recettes peuvent baisser jusqu'à 60 %. Ce chiffre, si on l'enlève de la recette d'une mairie où on paye une masse salariale de 6 millions par mois, il y a problème.’’
Sur cette lancée, Pape Songo Diouf estime que les collectivités locales devraient compter sur l’aide de l’État central pour sortir du gouffre dans lequel la situation actuelle les a précipités. Prenant le cas de sa commune, il explique : ‘’On essaie de voir avec l'aide l'État, autrement les collectivités locales. Sinon, ces dernières ne pourront même pas payer leurs salaires, surtout celles qui n'ont pas assez de recettes comme Nguékhokh.’’
Notons que pour lutter contre la propagation du virus et le respect de l’interdiction des déplacements interurbains assurés par les ‘’motos-Jakarta’’, principalement, le député a offert tout son salaire provenant de l’hémicycle aux transporteurs de sa commune, pour stopper les cas communautaires comptés dans le département.
IDRISSA AMINATA NIANG