Un expert suggère la prudence
L'ancien directeur des Collectivités locales Mamadou Diouf a émis des réserves au sujet de la communalisation universelle annoncée par les autorités en charge de la décentralisation, estimant que les communes existantes ne sont pas encore viables.
S'exprimant lors d'une table ronde organisée à Saly (Mbour) par l’Association nationale des anciens élèves de l’école nationale des travaux publics et du bâtiment (AENTPB), M. Diouf a déploré le fait que les politiques publiques mises en œuvre au Sénégal ne sont pas évaluées au moment de passer à une autre étape.
"On parle de communalisation universelle qui consiste à ériger toutes les Collectivités locales du Sénégal en commune, alors que les quelques communes qui existent ne sont pas encore viables, caractérisées qu’elles sont par des déficits de ressources financières et humaines", a fait observer M. Diouf lors de cette rencontre axée sur le thème "L’anarchie dans l’occupation du sol et la construction : quelles solutions durables ?"
"Aujourd’hui on veut passer à une vitesse supérieure, alors que la décentralisation qui date de 1996 n’a pas été évaluée", a déclaré Mamadou Diouf, spécialiste de cette question.
"Je suis d’accord que l’Etat doit afficher une vision pour qu’on sache où est-ce que nous pouvons aller, avec quels moyens nous devons y aller et avec quelles politiques publiques nous pouvons y aller (...)'', a-t-il cependant ajouté.
Selon l'ancien directeur des Collectivités locales, il est également nécessaire d’avoir une vision systématique et non structurelle de la décentralisation, "pour que nous atteignions la vision qui a été affichée, en ayant une attitude de concertation (...)'', tout en développant une politique participative pour arriver à ce but.
APS