Publié le 19 Dec 2012 - 03:55
DIPLOMATIE

Hollande en Algérie dans l'espoir de tourner une page

 

Cinquante ans après l'indépendance de l'Algérie, François Hollande se rend dans le pays pour deux jours pour une visite d'Etat qui vise à relancer la coopération et tourner la page d'une mémoire blessée mais aussi traiter les dossiers brûlants du moment, comme le Mali.

 

Le président Hollande et son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika devraient porter à cette occasion une "déclaration conjointe" ouvrant la voie à une coopération tous azimuts. Dans une interview à l'AFP, le chef de l'Etat algérien a dit en attendre un "partenariat d'exception". "L'Algérie est favorable à une relation forte et dynamique avec la France", a-t-il souligné, plaidant pour un partenariat "gagnant-gagnant" qui concourrait au développement de son pays, le plus étendu d'Afrique.

 

Lors de cette visite, que l'on qualifie d'"historique" à Paris, François Hollande, qui sera accompagné d'une petite dizaine de ministres, devrait assister à la signature d'une quinzaine d'accords. Renault envisage la construction d'une usine d'assemblage qui produirait 75.000 voitures par an près d'Oran (ouest). L'Algérie souhaite aussi créer un réseau d'Instituts universitaires de technologie sur le modèle français...

 

Paris et Alger devraient également échanger "les instruments de ratification" d'un accord de défense resté lettre morte depuis 2008. Celui-ci pourrait ouvrir la voie à des contrats d'armement. Plus d'un demi-million d'Algériens vivent en France et des centaines de milliers d'autres ont la nationalité française. La France est le premier fournisseur de l'Algérie, son premier investisseur hors hydrocarbures et son quatrième client derrière l'Italie, les Etats-Unis et l'Espagne.

 

Pas de "repentance"

 

Même si Paris souligne une volonté commune de ne pas se laisser "enfermer dans une discussion sans fin sur le passé", la question mémorielle sera omniprésente. Cent-trente-deux ans de colonisation française et une guerre d'indépendance sanglante ont laissé des blessures profondes. En témoignent les récentes déclarations de ministres algériens. Celui des Moudjahidine (combattants de la libération) Mohamed-Chérif Abbas a réclamé la reconnaissance par la France de ses "crimes". Quant au chef de la diplomatie, Mourad Medelci, il a estimé que la question de la mémoire et du passé colonial serait "inévitable" lors de la visite de François Hollande.

 

"L'Histoire doit servir à bâtir l'avenir et non pas à l'empêcher", a plaidé le président français. A l'Elysée, on parle de la volonté de porter un regard "lucide" sur le passé, sans verser pour autant dans la repentance. "Nous n'avons pas eu de demande de repentance, ni par écrit ni par oral", observe-t-on de source diplomatique française. Le chef de l'Etat français, qui s'exprimera devant les deux chambres du Parlement et se rendra à l'Université Aboubakr-Belkaïd de Tlemcen, rappellera sans nul doute aussi sa décision de reconnaître pour la première fois la "répression sanglante" de la manifestation du 17 octobre 1961. Ce jour-là, des dizaines d'Algériens qui réclamaient l'indépendance avaient été tués à Paris.

 

Sur la question du Mali et de la menace terroriste au Sahel, Paris parle d'un "défi commun" et espère renforcer la coopération bilatérale, notamment en matière de renseignement. La France, très allante sur la perspective du déploiement d'une force internationale dans le Nord Mali contrôlé par des islamistes radicaux, envisage de lui apporter un "soutien logistique". Mais l'Algérie, médiatrice au Mali, a toujours défendu le principe de non-ingérence.

 

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