Publié le 28 Apr 2020 - 15:34
DOCTEUR ABDOULAYE BOUSSO, COORDONNATEUR DU COUS

‘’Aujourd’hui, si on testait les 14 millions de Sénégalais…’’

 

Le dépistage massif n’est pas encore à l’ordre du jour. Pour cela, il faut toute une stratégie, des moyens spécifiques, entre autres. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale compte poursuivre sa stratégie. C’est-à-dire le dépistage des personnes positives et des contacts qui sont autour, jusqu’à ce que l’OMS valide les tests de dépistage rapide.

 

Depuis plus d’un mois, le débat sur le dépistage massif alimente les médias et les réseaux sociaux. Il est au centre des discussions. Hier, le directeur général du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) a clos le débat. Venu faire le point sur la situation de la maladie dans le pays, Docteur Abdoulaye Bousso a soutenu que cette question n’est pas encore à l’ordre du jour. Parce que tout simplement, dit-il, il faut une stratégie et des moyens spécifiques pour pouvoir faire un dépistage de masse. ‘’On ne peut pas parler de statut sérologique, quand on connaît l’épidémiologie de cette maladie : vous pouvez être malade pendant les 14 jours d’incubation. Même si, aujourd’hui, on testait les 15 millions de Sénégalais, deux jours après, la moitié pourrait être positive’’, explique l’urgentiste.

Donc, pour l’instant, souligne Dr Bousso, la stratégie du ministère de la Santé et de l’Action sociale reste le dépistage des personnes positives et des contacts qui sont autour de ces personnes.

En effet, il renseigne que nous sommes à une phase ascendante de l’épidémie, avec les 736 cas positifs notifiés dans le pays. Quelque chose qui était prévisible, dans ces types de maladie à transmission respiratoire, la contamination étant très rapide. Néanmoins, ils sont en train de mener des stratégies pour essayer de limiter cette contamination.

Ainsi, si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) valide les tests de dépistage rapide, ils pourront être utilisés. ‘’Ce sont des tests qui nous permettraient d’avoir un diagnostic très rapide et si un malade est positif, de pouvoir le prendre en charge immédiatement. Aujourd’hui, il y a des réflexions qui sont en train d’être menées dans le sens d’avoir ces tests de diagnostic rapide. Il y a actuellement beaucoup de tests qui sont en cours d’analyse, même au niveau de nos laboratoires. Si ces tests sont validés, ils pourront être utilisés et ils nous serviront de faire une stratégie avancée autour des cas contacts et autour des zones qui sont touchées’’, explique le médecin. Car 11 régions sont touchées sur les 14. Il y a eu, récemment, les régions de Sédhiou et de Kaolack qui ont été touchées.

Cela, déclare docteur Abdoulaye Bousso, amène à poser encore la problématique de la circulation des personnes. Parce que, sur le cas de Sédhiou, souligne le médecin, c’est une personne qui a eu à voyager, après l’interdiction de circulation entre les régions. ‘’Donc, c’est une question fondamentale, si on veut arriver à préserver certaines régions et si on veut arriver à limiter les cas communautaires. Je pense qu’il y a encore des efforts à faire sur le déplacement des personnes d’une région à l’autre’’.

14 cas graves dont 9 décédés

S’agissant de la moyenne d’âge des personnes atteintes de la Covid-19, il soutient qu’elle est de 34,87 %. ‘’Nous avons une majorité de patients jeunes. Ceci peut expliquer la majorité de cas simples. Sur les cas graves, depuis le départ, nous avons eu 14. Sur les 14, les 9 sont décédés avec une moyenne d’âge de 69 ans. Donc, c’est une tranche d’âge qui est vraiment à risque. Les personnes de plus de 60 ans présentant des comorbidités’’.

Pour ce qui est du centre de réanimation de Fann, dont beaucoup pensent que tous les malades de la réanimation décèdent, l’urgentiste souligne que 9 patients sont passés dans la réanimation de Fann à Cuemo et parmi ce nombre, 4 sont décédés et 3 sont sortis guéris. ‘’Nous avons un patient qui a été évacué et qui est décédé à l’extérieur. Nous avons actuellement un patient qui est sous traitement. Les autres malades qui sont décédés, c’est à Ziguinchor, Touba, Louga et Thiès. Le cas de Thiès est assez particulier, parce que c’est un décès communautaire. La personne est décédée dans la communauté, en dehors des structures de santé et qui était testée positive. Il y a un malade décédé au Service des maladies infectieuses de Fann’’, explique Dr Abdoulaye Bousso.

Toujours faisant l’état des lieux de la pandémie, il révèle que 30 districts sur 79 sont touchés, actuellement. Pour les dépistages, à ce jour, le pays est à 11 032 tests de laboratoire faits. Dans cette proportion, indique Dr Bousso, l’Institut Pasteur de Dakar a réalisé 10 354 tests et l’Iressef 678 tests. ‘’Nous avons des personnels de santé qui ont été testés positifs. Mais il faut savoir qu’il y en a deux types. On a des personnels de santé qui sont dans la communauté, qui sont contaminés dans la communauté et des personnels de santé qui sont contaminés dans l’exerce de leurs fonctions, dans les structures hospitalières. Mais ce qui est important à noter est qu’aujourd’hui, dans nos centres de traitement, nous avons actuellement plus de 700 patients en soins. Aucun personnel de santé n’est infecté’’, assure-t-il.

A son avis, cela est arrivé grâce aux instructions fermes du ministre Abdoulaye Diouf Sarr de doter ces structures de tous les moyens de protection, afin de protéger l’ensemble des personnels.

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64 NOUVEAUX CAS AU SENEGAL

Sédhiou enregistre son premier cas

14 cas communautaires ont été notés, hier, parmi les 64 nouveaux cas positifs au virus Covid-19. La région de Sedhiou vient d’avoir son premier cas.

VIVIANE DIATTA

Sur 677 tests réalisés, 64 sont revenus positifs, hier. Il s’agit, selon la directrice de la Santé, Docteur Marie Khemess Ngom Ndiaye, de 50 cas contacts. Quatorze sont issus de la transmission communautaire dont 2 à Sangalkam, 2 à Rufisque, 1 à Grand-Médine, 6 à Touba, 1 à Thiès, 1 à Sedhiou et 1 à Mbacké (décédé hier).

‘’Un patient hospitalisé a été contrôlé guéri. Il y a 1 cas grave admis en réanimation. L’état de santé des autres patients hospitalisés est stable’’, renseigne-t-elle. Parmi les nouveaux cas, la région de Sédhiou a enregistré son premier infecté. Dakar-Sud en a eu 9. Il est actuellement à 118. Ce district regroupe les communes de Médina, Fass, Gueule-Tapée, Colobane, Fann-Hock, Point E et Plateau. Touba est en 2e position, avec ces 10 cas enregistrés hier. La ville a un total de 86 cas. Il est suivi de Dakar-Ouest avec 81 cas. Mais le district n’a pas eu de nouveaux cas, hier. Il couvre Ouest-Foire, Ngor, Yoff, Ouakam, Ngor, Almadies, Mermoz et Sacré-Cœur. Dakar-Centre vient en 4e position avec 68 cas au total. Le district a eu, hier, 12 nouveaux cas. Il concerne la commune de Dieuppeul, Derklé, Grand-Dakar, HLM.

Dakar-Nord est 5e sur la liste, avec ses 6 cas d’hier, ce qui fait un total de 62. C’est la zone des Parcelles-Assainies, Grand-Yoff, Soprim, Patte d’Oie. Goudiry s’ensuit avec 56 cas. Il n’a pas eu de nouveaux cas hier. Mbao en est à 33, avec ses 7 cas d’hier. Pikine vient avec 32 cas. Le département a enregistré 5 cas. Louga est resté stationnaire depuis quatre jours avec ses 29 cas. Guédiawaye a un total de 23 cas. Il a eu 2 nouveaux cas hier.

Yeumbeul en est à 20 cas. La zone a enregistré 3 cas, hier. Mbacké est à ses 17 cas du week-end. Les départements de Mbour et de Ziguinchor ont respectivement 16 et 14 cas. Pout est à 13 cas ; il a enregistré hier 12 nouveaux cas. La région de Thiès en est à 13 cas. Quant à Rufisque, il est à 10 cas, car hier, il a enregistré un autre cas. Sangalkam a un total de 9 cas avec ses 2 nouveaux. Vélingara et Keur Massar n’ont pas enregistré de cas, depuis quelque temps. Ils en sont respectivement à 8 et 6 cas. Diamniadio, qui était depuis presque un mois à 2 cas, en a enregistré 3 hier. Ce qui lui fait un total de 5 cas.

 La situation de Saint-Louis (4 cas), Popenguine (3 cas), Oussouye (1 cas), Tambacounda (1 cas), Richard-Toll (1 cas), Sakal (1 cas), Kaolack (1 cas), Fatick (1 cas). Nioro du Rip n’a pas changé. Ces zones sont toujours stables.

A ce jour, 736 cas sont déclarés positifs dont 284 guéris, 9 décédés, 1 évacué donc 442 sous traitement.

VIVIANE DIATTA

 

Section: 
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