Publié le 27 Jun 2024 - 15:01
ESCROQUERIE PORTANT SUR PLUS DE 62 MILLIONS DE FRANCS CFA

Mamadou Talla risque 3 ans d’emprisonnement ferme

 

Voulant prendre les devants avec l'exploitation du pétrole qui vient de démarrer au Sénégal, Mamadou Talla s'est mis dans un bourbier sans précédent. Le chef d’entreprise, qui fait partie d’une famille très connue au Sénégal, risque trois ans d’emprisonnement ferme pour escroquerie. Le montant du préjudice s’élève à plus de 60 millions de francs CFA.

 

Pour gruger le nommé Ngoma, Mamadou Talla a été très méticuleux. En profitant de l’exploitation du pétrole au Sénégal, il a créé un projet fictif avant d’y associer sa victime. Pendant qu’il devait activer ses relations pour la mise en place de sa structure fictive, Ngoma, lui, gérait le côté financier. Ce dernier était loin de se douter que tout cela n’était que de la poudre aux yeux.  

Il ressort des éléments de la procédure que le nommé Mamadou Talla avait proposé à la partie civile un projet immobilier. Il était ainsi convenu de construire à Saint-Louis des chambres d'hôtes en bois typiquement dédiées aux touristes, dans le cadre de l'exploitation du pétrole.

C’est sur ces entrefaites que Ngoma s'est engagé en lui donnant la somme de 62 millions de francs CFA. Quelque temps après, il s’est rendu compte que le projet n’était pas réalisable. Car juste pour l'acquisition du site, l’on devait débourser au moins 140 millions.

A cet effet, M. Ngoma a réclamé le retour de son investissement, mais le prévenu lui a dit avoir investi l'argent ailleurs et qu’il n'est pas en mesure de restituer la somme dans son intégralité.

Mais la partie civile a l'intime conviction que Mamadou Talla a tout bonnement inventé ce projet pour lui soutirer frauduleusement de l'argent. Le courtier et la visite à Saint-louis n'étaient que du théâtre pour le bluffer. Fort de cela, Ngoma a porté l'affaire en justice.

Placé sous mandat de dépôt, le 11 juin dernier, Mamadou Talla a fait face au juge du tribunal des flagrants délits de Dakar, hier. Il a tergiversé dans ces déclarations.

Dans un premier temps, il a déclaré que M. Ngoma l'a convaincu de lui laisser les 62 millions pour les faire fructifier, car il avait déjà déboursé la somme ; puis, il a confié : "J'ai dû aller faire une formation pour augmenter mes connaissances. Je lui ai proposé de lui remettre une parcelle de terrain, en attendant."

En gros, le prévenu reconnaît avoir utilisé l'argent à des fins personnelles.

Ainsi, l'avocate de la partie civile, Me Mame Coumba, a réclamé 30 millions pour toutes causes de préjudices confondues. Car le prévenu a entretemps versé presque la moitié de la dette et que le reliquat est évalué à 27 millions de francs CFA.

En effet, la robe noire estime que, dans ce dossier, tout ramène à la mauvaise foi du prévenu. "Il s'avait pertinemment que ce projet ne pouvait se réaliser avec cette somme. C'était une manière de soustraire de l'argent au plaignant. Il déclare que l'argent devrait être utilisé pour le projet, mais il y a eu un changement. Pire, ne voulant pas restituer, il rassure la partie civile de fructifier l'investissement. Et dit s'être lancé dans un projet d'achat et de vente de matériel informatique. Chose qui n'est pas établie. Il affirme être une personne qui a des relations, ce qui est complètement faux. Ici, les manœuvres sont établies. Il a pris comme prétexte une surévaluation, chose qui devait être faite dès le départ du projet", a plaidé l'avocate.

Le ministère public a, lui, requis trois ans ferme contre Mamadou Talla pour escroquerie.

La défense, qui sollicite le renvoi du prévenu des fins de la poursuite, estime qu'il s'agit d'un investissement qui a mal tourné. "C'est un chef d’entreprise. Il va rembourser cette argent jusqu'au dernier centime", a assuré la défense.

L'affaire est mise en délibéré. La décision sera rendue le 3 juillet prochain.

MAGUETTE NDAO

Section: 
3E ALTERNANCE : La gauche invitée à accompagner le nouveau régime
JOURNÉE NATIONALE DES DAARA : Le ministre de l'Éducation nationale en tournée dans les foyers religieux
SUPPRESSION DES VILLES : Diomaye-Sonko acte-t-il la volonté de Macky Sall ?
OUSMANE SONKO AUX DÉPUTÉS DE PASTEF : ‘’Cette Assemblée nationale doit réconcilier les Sénégalais avec l’organe parlementaire’’
ASSANE DIOMA NDIAYE SUR LE MANDAT DE LA CPI CONTRE NETANYAHU ET CONSORTS : ‘’Le Sénégal, en tant que signataire du Statut de Rome, a l’obligation de respecter ses engagements internationaux’’
LEADERSHIP PARLEMENTAIRE : Les alliances cachées et les ambitions dévoilées
CRISE POLITIQUE AU MALI : Le limogeage de Choguel Maïga, symbole des fractures au sein de la junte
RÉSULTATS PROVISOIRES DES LÉGISLATIVES : La suprématie de Pastef confirmée
GESTION DES RESSOURCES NATURELLES : Haro sur le pillage 
PR. ALIOU THIONGANE - CADRE PASTEF MATAM : ‘’La restructuration du parti s’impose à Matam’’
Moustapha Diakhaté convoqué
THIÈS : La coalition Pastef rafle toutes les 15 communes
ASSEMBLÉE NATIONALE : Le projet de loi de finances pour 2025 finalisé dans les prochains jours
MARCHÉS DE L’ARACHIDE : L’État cherche un consensus  
Pikine
LÉGISTATIVES 2024 : Unité égarée : L'échec des coalitions de l'opposition
LÉGISLATIVES À MÉDINA YORO FOULA ET À VELINGARA : Pastef obtient 15 081 voix, soit plus de 53 % des suffrages
LÉGISLATIVES EN MAURITANIE ET EN AFRIQUE DU NORD : La razzia de Pastef et le faible taux de participation
LÉGISLATIVES 2024 : Les leçons du Pr. Madior Fall
LÉGISLATIVES À MÉDINA YORO FOULA ET À VELINGARA : Pastef obtient 15 081 voix, soit plus de 53 % des suffrages