Publié le 18 Dec 2012 - 00:21
ETATS-UNIS

 Intense émotion à Newtown pour les premières funérailles de victimes

 

L'émotion était intense lundi à Newtown et dans la ville voisine de Fairfield pour les premières funérailles des victimes de la fusillade de vendredi, au lendemain de la promesse de Barack Obama de tout faire pour empêcher de telles tragédies de se reproduire.

 

La cérémonie était "triste, très poignante", a déclaré Gwendolyn Glover, pasteur à Chester, dans l'Etat voisin de New York, à l'issue de la cérémonie à la mémoire de Jack Pinto, 6 ans. "Les parents serraient (leurs enfants) dans leurs bras. Comme pour les protéger et leur dire +vous êtes en sécurité maintenant, la guerre est terminée+", a-t-elle témoigné. "Je ne peux pas décrire ce qui s'est passé, c'est tellement triste", a ajouté une autre personne qui a assisté à la cérémonie. "Le message du prêtre était réconfortant, mais nos coeurs sont lourds".

 

D'autres cérémonies d'obsèques doivent se succéder dans les jours à venir dans cette petite ville de 27.000 habitants où toutes les écoles étaient fermées lundi. L'école primaire Sandy Hook, où Adam Lanza a tué 20 enfants et six adultes avant de se suicider vendredi, gardera quant à elle porte close jusqu'à nouvel ordre pour les besoins de l'enquête.La famille du petit garçon s'était rassemblée dans le funérarium au centre de Newtown. Une vingtaine d'enfants étaient notamment présents sous un ciel gris et humide. Jack Wellman, un élève de 4e qui encadrait parfois pour des entraînements de lutte à l'école, a raconté que tous les lutteurs avaient placé leurs médailles sportives dans le cercueil de Jack Pinto, qui s'entraînait régulièrement avec eux."J'ai aidé plusieurs fois l'entraîneur à encadrer les plus petits à l'école. C'était un garçon formidable", a-t-il dit.

 

"Pas de mots"

 

"Il n'y a vraiment pas de mots pour décrire ce que c'est de voir ces parents", a déclaré de son côté Dan Malloy, le gouverneur du Connecticut, lui aussi présent à ces cérémonies. "C'est dur de voir les proches et les amis de ces petits enfants qui sont morts. Vous voyez ces petits cercueils et votre coeur souffre". M. Malloy a par ailleurs souligné que l'intervention rapide de la police avait clairement permis de sauver des vies. A Newtown, Paul Vance, porte-parole de la police de l'Etat du Connecticut, a menacé lundi de poursuivre les auteurs d'éventuels canulars ou les personnes qui lanceraient les forces de l'ordre sur de fausses pistes dans l'enquête sur la fusillade.

 

Dans la ville de Ridgefield, distante d'une trentaine de kilomètres, les écoles ont été brièvement bouclées lundi matin, après le signalement d'un individu suspect. En Californie, un homme a été arrêté dimanche après avoir menacé sur Faceboook d'attaquer des écoles. Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a indiqué ne pas avoir encore de "programme spécifique" à annoncer pour lutter contre la violence due aux armes à feu, au lendemain d'un appel de Barack Obama à mettre fin aux "tragédies".

 

Le président américain avait participé dimanche à une cérémonie oecuménique à Newtown, égrenant à la fin de son discours le nom des 20 petites victimes, appelant son pays à être "digne" de leur mémoire. Cette nouvelle fusillade, l'une des plus dramatiques des dernières années et l'une des plus graves ayant touché un établissement scolaire, a relancé le débat sur les réglementations entourant le droit de posséder des armes, garanti par le Deuxième amendement à la constitution américaine. Depuis, les appels se sont multipliés pour durcir la législation. La sénatrice démocrate Dianne Feinstein a ainsi annoncé dimanche qu'elle allait proposer dès l'entrée en fonction du nouveau Congrès début janvier une loi pour interdire les fusils d'assaut.

 

Une loi, signée par le président Bill Clinton en 1994, les avait interdites, mais elle a expiré en 2004, et n'a jamais été renouvelée depuis. Barack Obama avait prôné son rétablissement lors de la campagne présidentielle de 2008, mais n'en a pas fait une priorité depuis. Sur le site internet de la Maison Blanche, plus de 156.000 personnes avaient signé lundi après-midi (22H00 GMT) une pétition pour demander au président d'oeuvrer à un contrôle de la circulation des armes.

 

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