Publié le 29 Apr 2024 - 16:12
EXIGENCES DE RÉSULTATS POUR LES MINISTRES

Les quatre commandements de Bassirou Diomaye Faye

 

Les réformes systémiques et structurelles que prônent le nouveau régime exigent une équipe gouvernementale soudée et compétente pour mener à bien sa mission. Dans cette optique, le séminaire gouvernemental vise à définir les exigences et champs d’activités des ministres du gouvernement Sonko 1 qui doivent être basés, selon le président, sur lhonneur, la disponibilité, l’humilité et la compétence.

 

Le chef de l’État entend renforcer l’action gouvernementale, à travers une nouvelle forme de gestion des affaires publiques. Ainsi, à l’occasion d’un séminaire gouvernemental qui s'est tenu avant-hier au palais de la République, le chef de l'État, qui a réuni le chef du gouvernement, les ministres et les secrétaires d’État, a insisté sur la nécessité d’une action gouvernementale plus efficiente au service des populations.

Le séminaire gouvernemental a aussi permis aux participants d'acquérir les connaissances fondamentales et les outils nécessaires pour diriger et gérer efficacement les départements ministériels dans un document du site de la présidence. ‘’Les attentes des populations sont grandes. On doit commencer par la méthode de travail. J’attends de ce séminaire qu’il vous permette de disposer des connaissances fondamentales et des principaux outils, normes et leviers devant vous permettre de piloter, diriger et gérer, en un mot, à manager avec efficacité et efficience les départements’’, a déclaré le président Bassirou Diomaye Faye pour camper le débat.

Ensuite, il a invité les ministres à œuvrer pour une transformation profonde et systémique de la vie de leurs concitoyens. Un travail de probité, de rigueur et de performances qui doit reposer sur plusieurs piliers, dont lhonneur, la disponibilité, l’humilité et la compétence, a-t-il souligné.

Dans la même dynamique, le Premier ministre Ousmane Sonko n’a pas hésité à motiver ses ministres qui, pour la plupart, en sont à leur première expérience gouvernementale : ‘’Il n’y a pas d’école pour former un ministre, mais nous sommes conscients que tous ceux qui sont là ont le potentiel et les dispositions pour être les meilleurs ministres de l’histoire du Sénégal’’, a déclaré le maire de Ziguinchor. 

Les nouveaux piliers de la bonne gouvernance

Ce recadrage entre en droite ligne du projet de transformation systémique de l’Administration sénégalaise que tente d’initier le nouveau régime. Dans cette optique, Bassirou Diomaye Faye, dans une lettre adressée aux agents du service public, avait déjà exhorté les fonctionnaires et aux agents de l’État à remplir au mieux leurs objectifs de performance et d’intégrité au service du peuple sénégalais.

Le nouveau président sénégalais a ainsi encouragé le déploiement des lanceurs d’alerte pour dénoncer les irrégularités et les pratiques contraires à l’éthique et à la loi.  Selon les nouvelles autorités, cette volonté d’œuvrer pour la bonne gouvernance est concomitante à la lutte contre la pauvreté et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages qui sont les principales priorités du duo Diomaye-Sonko. 

Cette révolution dans les pratiques et cette quête de performance est aussi accompagnée du démarrage du système de pointage dans la Fonction publique. Le ministère de la Fonction publique a annoncé le lancement officiel du système de pointage biométrique à partir du lundi 29 avril 2024. Ce système, déjà en place, "sera utilisé pour surveiller la présence effective des agents”, ont fait savoir les services du nouveau ministre de la Fonction publique, Olivier Boucal. 

Un système de pointage biométrique qui sera couplé avec la vidéosurveillance, pour surveiller les heures de présence, les retards et les absences des agents, peut-on lire dans la lettre circulaire signée par le ministre

Une pratique républicaine bien ancrée sous Macky Sall

Toutefois, ce séminaire gouvernemental ne semble pas être une nouveauté dans le fonctionnement de nos différents gouvernements.

En effet, sous Macky Sall, de nombreux séminaires gouvernementaux ont été organisés pour redéfinir les prérogatives de chaque ministre ainsi que les modalités pour atteindre leurs objectifs. 

Ainsi, le 20 octobre 2022, à la suite de la nomination du gouvernement d’Amadou Ba II, Macky Sall a présidé un séminaire gouvernemental dans le but de circonscrire les rôles, missions et conduites des ministres. ‘’Être ministre, c’est d’abord un honneur. Celui d’avoir été choisi parmi de nombreux compatriotes tout aussi compétents et méritants pour mener à bien un projet circonscrit dans son champ et dans le temps. C’est le lieu de rappeler qu’on ne devient pas ministre pour le rester éternellement. Si l’on en juge par l’actualité dans le pays, on est appelé à une mission. Lorsque celle-ci est achevée, on est libéré et rendu à ses activités antérieures ou autres’’, avait-il précisé au micro de la RTS. 

Auparavant, Macky Sall avait exhorté les membres du gouvernement dirigé par feu Mahammad Boun Abdallah Dionne, en octobre 2017, à travailler autour de trois concepts :  organisation, méthode et travail pour un mode de gouvernance axé sur les résultats. Cette réunion avait aussi pour but de donner aux ministres les outils et les procédés essentiels pour atteindre la haute performance et l’efficacité dans la mise en œuvre des politiques publiques.

De manière plus directe, le but de ces séminaires est de faire comprendre aux ministres ce qu’ils doivent faire et ce qu’ils ne doivent surtout pas faire dans l’exercice de leur mission. Un travail en amont pour éviter des scandales et des couacs qui pourraient gêner l’action gouvernementale.

Le nouveau gouvernement qui, jusque-là, a réussi à éviter quelques écueils sur le plan politico-médiatique veut se prémunir de tout dérapage et autres écarts susceptibles de gêner le bon déroulement du ‘’Projet’’ de Pastef.

Des polémiques qui, sur le plan politique, pourraient servir de points d’entrée pour des critiques plus larges de l’opposition contre l’action gouvernementale. Une situation qui remettrait en selle une opposition en pleine recomposition et reconstruction, après la déroute de plusieurs candidats loin derrière le duo Amadou Ba-Diomaye Faye.

MAMADOU MAKHFOUSE NGOM

Section: 
OUSMANE DIAGNE SUR LES CRITIQUES CONTRE LA JUSTICE : “Qu'on ne compte pas sur moi pour exercer la moindre pression sur les magistrats du siège”
UN AN DE BASSIROU DIOMAYE FAYE : Un président au-dessus de la mêlée
PRÉSIDENTIELLE GABONAISE 2025 : Un meeting mobilise la diaspora gabonaise au Sénégal
INTERPRETATION DE LA LOI D’AMNISTIE : Les péchés d'Amadou
LOI INTERPRÉTATIVE DE L'AMNISTIE : Un précédent dangereux, selon le maire de Latmingué
Thierno Bocoum sur la loi interprétative
L'APR sur la loi Amadou Ba
PRÉSÉLECTION POUR LE RECRUTEMENT  SPÉCIAL DE 2 000 ENSEIGNANTS : Les volontaires communautaires se sentent lésés
POLÉMIQUE AUTOUR DE LA LOI AMADOU BA : La société civile appelle à des concertations préalables
MODIFICATION AMNISTIE : La loi de la division 
CONDAMNATION DE MARINE LE PEN ET DE NICOLAS SARKOZY : République des juges ou affirmation de l’État de droit
PROPOSITION DE LOI PORTANT INTERPRÉTATION LOI D'AMNISTIE Anta Babacar Ngom rejoint le front de la contestation
Cdeps vs Amadou Ba
MARINE LE PEN INELIGIBLE : Sa participation à l'élection présidentielle de 2027 compromise
PORTRAITS CROISES D’AMADOU BA (PASTEF) ET PAPE MALICK NDOUR (APR) : Les nouveaux « gladiateurs » de l’arène médiatique
INTERDICTION DE SORTIE DU TERRITOIRE : Mansour libre de voyager
CONSEIL NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES : 5 milliards supplémentaires alloués aux collectivités
UN AN DE GOUVERNANCE DE BASSIROU DIOMAYE FAYE Entre engagement, défis et espoirs
UDIT FINANCES PUBLIQUES L’APR demande à rencontrer le FMI pour donner sa version
PIT