L’appel des enseignants
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Les enseignants ne veulent pas que les enfants désapprennent, en ce moment où les cours sont suspendus. Ils en appellent à la responsabilité des parents.
Les enseignants sont en phase avec le chef de l’Etat Macky Sall. Ils saluent les mesures prises sur la suspension des cours pendant trois semaines. Le secrétaire général du Cadre unitaire du syndicat des enseignants du moyen secondaire (Cusems) Abdoulaye Ndoye assure que les enseignants ont été les premiers à sonner l’alerte. Il déclare que l’école constitue un lieu de forte concentration humaine ; les risques de propagation y sont grands. Parfois, des lycées et écoles regroupent plus de 5 000, voire 6 000 élèves.
‘’C’est une pandémie très grave pour l’humanité. Qu’on ait fermé les écoles pour protéger les enfants, je crois que c’est ce qu’il fallait faire et c’est pourquoi nous saluons à sa juste valeur la mesure prise par le chef de l’Etat Macky Sall’’, dit Saourou Sène.
Donc, ils adhèrent tous à ces vacances anticipées. Pour eux, il n’y a actuellement qu’un seul combat à mener et c’est celui contre la Covid-19. Le secrétaire général du Syndicat des enseignants du moyen secondaire (Sems) Abdoulaye Ndoye affirme, dans ce sens, que le plus important, aujourd’hui, est ‘’de casser les chaînes de transmission, aller dans un élan national patriotique, éradiquer cette pandémie qui va impacter négativement sur l’économie mondiale. Il ne faudrait pas non plus qu’elle ait des incidences néfastes sur l’éducation. Trois semaines de vacances devraient servir aux élèves de réviser. Le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems) Saourou Sène leur conseille de suivre des cours ou de chercher des exercices sur Internet. Les parents pourraient les accompagner dans ce sens.
‘’En général, tout ce que nous donnons comme enseignement se trouve presque dans le net. Il faut que l’Internet puisse aider les enfants à ne pas désapprendre’’, suggère-t-il. En zone rurale, remarque-t-il, il n’y a peut-être pas de connexion. ‘’Il n’y a pas que ces possibilités techniques et technologiques’’, informe-t-il. Il faut, dans ces cas-là, que les étudiants vivant dans ces zones aident les petits. ‘’Il faut que les étudiants retournent dans leurs villages d’origine pour encadrer leurs frères, sœurs, nièces, cousins ou cousines. Je crois que ce travail, si on le fait, les enfants ne vont pas désapprendre’’.
‘’La seule chose que nous pouvons faire, est de demander que les enfants restent en contact avec les enseignements-apprentissages’’, dit Saourou Sène. Certains professeurs avaient prévu des évaluations cette semaine. ‘’En ce qui concerne l’évaluation, il n’est jamais trop tard pour le faire. Si, à l’issue des trois semaines, le coronavirus est vaincu - ce que nous souhaitons vivement - dès la reprise, les enseignants n’auront pas beaucoup de difficultés pour avancer dans leurs apprentissages. C’est-à-dire dès que l’on reprend les cours, il va falloir donner un battement d’une semaine ou deux pour pouvoir reprendre les évaluations’’, indique M. Sène.
Mais si toutefois on augmente le nombre de jours, ces enseignants signalent qu’ils ne pourront rien faire. Ainsi, pour M. Sène, ‘’cette affaire de coronavirus, quand elle se pose, elle s’impose. L’essentiel, pour nous, c’est de faire face à la pandémie. Le reste, on verra après’’.
AIDA DIENE